Cette liste unique
de citations a
été établie en collaboration avec Philippe
Margot,
auteur du livre Le Vin de la Bouteille au Verre aux
Editions Ketty & Alexandre (en
savoir plus)
Toute
reproduction, même partielle et quel qu'en soit le support, est interdite sans
autorisation préalable écrite des éditeurs du site.
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« N'est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent
jamais de vin
sont des imbéciles ou des hypocrites.
Des imbéciles, c'est-à-dire ne connaissent ni la nature, ni
l'homme...
Des hypocrites, c'est-à-dire des gourmands honteux
des fanfarons de sobriété, buvant en cachette ou ayant quelque
vin occulte...
Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses
semblables. »
(Charles Baudelaire)
« Si le vin disparaissait de la production humaine,
je crois qu’il se ferait dans la santé et dans
l’intelligence de notre planète un vide,
une absence encore plus affreuse que tous les excès dont on le
rend coupable. »
(Charles Baudelaire)
« Profondes joies du vin, qui ne vous a connues ?
Quiconque a un remords à apaiser, un souvenir à évoquer, une
douleur à noyer,
un château en Espagne à bâtir, tous enfin, vous ont invoqué,
dieu mystérieux, caché dans les fibres de la vigne. Qu'ils sont grands les
spectacles du vin
illuminés par le soleil intérieur, qu'elle est vraie et brûlante,
cette seconde jeunesse que l'homme puise en lui !
Mais combien sont redoutables aussi ses voluptés foudroyantes
et ses enchantements énervants. Et, cependant, dites,
en votre âme et conscience, juges, législateurs, hommes du
monde,
vous tous que le bonheur rend doux,
à qui la fortune rend la vertu et la santé faciles, dites, qui
de vous aura
le courage impitoyable de condamner l'homme qui bois du génie.
»
(Charles Baudelaire)
« Superbe, elle humait voluptueusement le vin de son triomphe...
»
(Charles Baudelaire)
« Boire du vin, c’est boire du génie. »
(Charles Baudelaire)
« Le vin est semblable à l’homme : on ne saura jamais
jusqu’à quel point
on peut l’estimer et le mépriser, l’aimer et le haïr, ni de
combien d’actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable.
Ne soyons donc pas plus cruels envers lui qu'envers nous-mêmes
Et traitons-le comme notre égal. »
(Charles Baudelaire)
« Sans mors, sans éperon, sans bride,
Partons à cheval sur le vin
Pour un ciel féerique et divin !
Nous fuirons sans repos ni trêve,
Vers le paradis de mes rêves ! »
(Charles Baudelaire)
« Le vin (...) fait surgir plus d’un portique fabuleux dans
l’or de sa vapeur rouge, comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux. »
(Charles Baudelaire)
« Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
"Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
Je sais combien il faut, sur la colline en flammes,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et me donner l'âme ;
Mais je ne serais point ingrat ni malfaisant,
Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
Entends-tu retenir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content :
J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
À ton fils, je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.
En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Seigneur,
Pour que de notre amour naisse la Poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! »
(Charles Baudelaire, ”Les Fleurs du Mal", 1857)
« Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique
question.
Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps
qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve, mais de quoi ?
De vin, de poésie ou de vertu,
à votre guise. Mais enivrez-vous !
Et si quelquefois, sur
les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé,
vous vous réveillez,
l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent,
à la vague, à l'étoile,
à l'oiseau, à l'horloge ; à tout ce qui fuit,
à tout ce qui gémit,
à tout ce qui roule, à tout ce qui chante,
à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est.
Et le vent, la vague, l'étoile,
l'oiseau, l'horloge, vous répondront,
il est l'heure de
s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps,
enivrez-vous,
enivrez-vous sans cesse de vin,
de poésie, de vertu, à
votre guise. »
(Charles Baudelaire)
« J'ai connu un individu dont la vue affaiblie retrouvait dans
l'ivresse
toute sa force perçante primitive. Le vin changeait la taupe en
aigle. »
« L'homme ajouta le vin, fils sacré du soleil. »
(Charles Baudelaire)
«
Pour noyer la rancœur et bercer l'indolence
De
tous ces vieux maudits qui meurent en silence,
Dieu,
touché de remords, avait fait le sommeil ;
L'Homme
ajouta le Vin, fils sacré du Soleil ! »
(Charles
Baudelaire)
« Le musicien consciencieux doit se servir du vin de Champagne
pour composer un opéra-comique.
Il y trouvera la gaieté mousseuse et légère que réclame le
genre. »
(Charles Baudelaire, Paradis artificiels)
« Rien n'égale la joie de l'homme qui boit,
si ce n'est la joie du vin d'être bu. »
(Charles Baudelaire - Paradis artificiels)
« Aujourd'hui l'espace est splendide !
Sans mors sans éperon, sans bride
Partons à cheval sur le vin
Pour un ciel féerique et divin ! ...
Ma sœur côte à côte nageant,
Nous fuirons, sans repos ni trêves
Vers le paradis de mes rêves ! »
(Charles Baudelaire)
« Dites, en votre âme et conscience, juges, législateurs,
hommes du monde,
vous tous que le bonheur rend doux, à qui la fortune rend la
vertu et la santé faciles, dites, qui de vous aura le courage impitoyable
de condamner l'homme qui boit du génie. »
(Charles Baudelaire)
« Parfois, on trouve un vieux flacon qui se souvient
D'où jaillit, toute vive, une âme qui revient. »
(Charles Baudelaire)
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
(Recueil : Les fleurs du mal)
Le vin du solitaire
« Le regard singulier d'une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;
Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur ;
Un baiser libertin de la maigre Adeline ;
Les sons d'une musique énervante et câline,
Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,
Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,
Les baumes pénétrants que ta panse féconde
Garde au cœur altéré du poète pieux ;
Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,
- Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,
Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux ! »
« Le vin exalte la volonté, il rend l'homme bon et sociable,
il est profondément humain, est utile, et produit des résultats
fructifiants.
Le haschisch en revanche, fait pour les misérables oisifs,
isole les hommes, est antisocial, inutile et dangereux. »
(Charles Baudelaire, Les
paradis artificiels)
« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique
question…
Pour n'être pas les esclacves martyrisés du temps, enivrez-vous
: enivrez-vous sans cesse !
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
(Charles Baudelaire, Les
paradis artificiels)
« Pour le vin, l'estomac de l'homme est une tombe joyeuse. »
(Charles Baudelaire)
Charles Baudelaire (1821-1867)
- Les fleurs du mal
Le vin des chiffonniers
Souvent, à la clarté rouge d'un réverbère
Dont le vent bat la flamme et tourmente le verre,
Au cœur d'un vieux faubourg, labyrinthe fangeux
Où l'humanité grouille en ferments orageux,
On voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête
Butant, et se cognant aux murs comme un poète,
Et sans prendre souci des mouchards, ses sujets,
Épanche tout son cœur en glorieux projets.
Il prête des serments, dicte des lois sublimes,
Terrasse les méchants, relève les victimes,
Et sous le firmament comme un dais suspendu
S'enivre des splendeurs de sa propre vertu.
Oui, ces gens harcelés de chagrins de ménage,
Moulus par le travail et tourmentés par l'âge,
Éreintés et pliant sous un tas de débris,
Vomissement confus de l'énorme Paris,
Reviennent, parfumés d'une odeur de futailles,
Suivis de compagnons, blanchis dans les batailles
Dont la moustache pend comme les vieux drapeaux.
Les bannières, les fleurs et les arcs triomphaux
Se dressent devant eux, solennelle magie !
Et dans l'étourdissante et lumineuse orgie
Des clairons, du soleil, des cris et du tambour,
Ils apportent la gloire au peuple ivre d'amour !
C'est ainsi qu'à travers l'Humanité frivole
Le vin roule de l'or, éblouissant Pactole ;
Par le gosier de l'homme il chante ses exploits
Et règne par ses dons ainsi que les vrais rois.
Pour noyer la rancœur et bercer l'indolence
De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,
Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil ;
L'Homme ajouta le Vin, fils sacré du Soleil !
Charles Baudelaire (1821-1867)
- Les fleurs du mal
Le vin de l'assassin
Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.
Autant qu'un roi je suis heureux ;
L'air est pur, le ciel admirable...
Nous avions un été semblable
Lorsque j'en devins amoureux !
L'horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s'assouvir
D'autant de vin qu'en peut tenir
Son tombeau ; - ce n'est pas peu dire :
Je l'ai jetée au fond d'un puits,
Et j'ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
- Je l'oublierai si je le puis !
Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,
J'implorai d'elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint ! - folle créature !
Nous sommes tous plus ou moins fous !
Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée ! et moi,
Je l'aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie !
Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
A faire du vin un linceul ?
Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l'été ni l'hiver,
N'a connu l'amour véritable,
Avec ses noirs enchantements
Son cortège infernal d'alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d'ossements !
- Me voilà libre et solitaire !
Je serai ce soir ivre mort ;
Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre,
Et je dormirai comme un chien !
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien
Ecraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m'en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table !
Charles Baudelaire (1821-1867)
- Les fleurs du mal
Le vin du solitaire
Le regard singulier d'une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;
Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur ;
Un baiser libertin de la maigre Adeline ;
Les sons d'une musique énervante et câline,
Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,
Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,
Les baumes pénétrants que ta panse féconde
Garde au cœur altéré du poète pieux ;
Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,
- Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,
Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !
Charles Baudelaire (1821-1867)
- Les fleurs du mal
Le vin des amants
Aujourd'hui l'espace est splendide !
Sans mors, sans éperons, sans bride,
Partons à cheval sur le vin
Pour un ciel féerique et divin !
Comme deux anges que torture
Une implacable calenture,
Dans le bleu cristal du matin
Suivons le mirage lointain !
Mollement balancés sur l'aile
Du tourbillon intelligent,
Dans un délire parallèle,
Ma sœur, côte à côte nageant,
Nous fuirons sans repos ni trêves
Vers le paradis de mes rêves !
« Et si j'ai votre argent, ne le plaignez donc pas ;
Car si tôt que je l'ai, le tavernier l'aura. »
(Baudoin de Sebourg)
« Le plaisir de l'eau sur les lèvres est supérieur à celui de
boire. »
(Jean Baudrillard)
« Le vin n’acquiert de la grandeur que s’il est porté par
une grande ambition
politique et économique. »
(J.-F. Bazin)
« Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, Madame,
il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes. »
(Pierre Augustin Caron de Beaumarchais)
Le
Barbier de Séville (1775)
«
Bannissons le chagrin,
Il
nous consume :
Sans
le feu du bon vin,
Qui
nous rallume,
Réduit
à languir,
L'homme
sans plaisir,
Vivrait
comme un sot,
Et
mourrait bientôt. »
(Pierre
Augustin Caron de Beaumarchais)
« Éviter les sujets sérieux en début de repas.
Ils figent et font parfois flotter au-dessus de la nappe
des nuages de malaise qu'il est ensuite très difficile de faire
lever. »
(Yves Beauchemin)
« Salut vigneron, salut à toi sans qui la France
ne serait plus le sourire de l’Europe. »
(M. Bedel)
« Boire peu pour boire longtemps. »
(Guy Bedos)
« Il s'y connaissait en vin. Au restaurant, il allait de soi
qu'on le fasse goûter
et sa compagne du soir le voyait exposer son verre à une source
de lumière.
Si le vin venait à ne pas le contenter, nulle balise éthique
n'empêchait
qu'il rappelât le serveur pour lui signaler ses doléances
d'une voix doucereuse qui surénervait le subalterne. »
(Françoise Bégaudeau, Vers
la douceur)
« Fais que l’humeur savoureuse
De la vigne plantureuse,
Au rais de ton œil divin,
Son nectar nous assaisonne,
Nectar, tel comme le donne
Mon doux vignoble angevin. »
(Joachim du Bellay)
«
Ceste vigne tant utile,
Vigne
de raysins fertile
Toujours
coutumière d'être
Fidèle
aux vœux de son Maistre,
Ores,
qu'elle est bien fleurie,
Te
la consacre et dedie,
Thenot,
vigneron d'icelle,
Fay
donq, Bacchus, que par elle
Ne
soit trompé de l'attente
Qu'il
a une belle plante :
Et
mon Anjou foisonne
Partout
en vigne aussi bonne. »
(Joachim
du Bellay)
« Il est plutôt âcre, c'est vrai. Un goût de pichet, un faux
air de quart de rouge
à quinze balles, on devine le croque-monsieur à suivre,
et on le fait passer avec un café, sinon il risque de casser un
peu la tête
le reste de l'après-midi. »
(Tonino Benacquista)
« On devrait interdire l'alcool aux angoissés, ce sont des
proies faciles :
ils ont la faiblesse de croire, l'espace d'un soir,
qu'ils ont droit à leur part de bonheur. »
(Tonino Benacquista)
« Dans cette transparence
Se cache un or blessé
Et de denses ténèbres
Demeurent latentes.
Quand elle éclate en bouche
Tel un sous-bois
Une lune liquide
Flâne dans les pensées
Et répands sa spectrale
Saveur de lumière
Au travers d'une topaze
Gouttant dans notre verre. »
(Felipe Benitez Reyes)
« Mieux vaut prendre un peu de vin par nécessité,
que beaucoup d’eau par avidité. »
(Saint Benoît)
« Messieurs les cardinaux m'ont élu moi,
un simple et humble travailleur dans les vignes du Seigneur. »
(Benoit XVI)
« Venez, passants, venez lire l’Epitaphe que je me fais :
j’ai chanté l’amoureux délice, le vin, la France et ses
hauts faits. »
(Kuala Berang)
« Et pour choquer,
Nous provoquer,
Le verre en main, en rond nous attaquer,
D’abord nous trinquerons pour boire
Et puis nous boirons pour trinquer. »
(Chanson de Pierre-Jean de Béranger)
« Le vin charme tous les esprits :
Qu’on le donne
Par tonne.
Que le vin pleuve dans Paris,
Pour voir les gens les plus aigris,
Gris. »
(Chanson de Pierre-Jean de Béranger)
« Il suffit d’un doigt de vin pour réconforter l’espérance.
»
« Le bon vin rend l’âme si bonne. »
(Pierre-Jean de Béranger)
« Comme un qui prend une coupe,
Seul honneur de son trésor
Le bon vin rend l'âme bonne.
Le bon vin rend l'âme si bonne.
Mais jusqu'à sa dernière aurore,
En buvant frais s'épanouir,
Même en tremblant, chanter encore,
Mes amis, ce n'est pas vieillir. »
(Pierre-Jean de Béranger)
« Trinquer est un plaisir fort sage
Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus.
Quand du mépris d'un tel usage
Les gens du monde sont imbus,
De le suivre, amis, faisons gloire,
Riant de qui peut s'en moquer. »
(Pierre Jean de Béranger)
À
propos de Colette :
« On découvre tout de suite qu'elle sait manger,
ce qui, pour une femme est rare –
et qu'elle se connaît en vin – ce qui est probablement unique
(…).
Ses yeux de biche déchirée coiffent
le nez le plus expert en arômes et en essences
que l'on puisse trouver autour d'une table de connaisseurs. »
(Henri Béraud, gastronome)
« Un poème jamais ne valut un dîner.
Rien ne doit déranger l'honnête homme qui dîne. »
(Joseph Berchoux)
Le gigot
« J'aime mieux un tendre gigot
Qui sans pompe et sans étalage
Se montre avec un entourage
De laitue ou de haricot.
Gigot, recevez mon hommage ;
Souvent j'ai dédaigné pour vous
Chez la baronne ou la marquise
La poularde la plus exquise,
Et même la perdrix aux choux. »
(Joseph Berchoux)
«
Il n'était point vert, le vin des vignes chaudes
Il
mûrissait le verre où se soudaient nos doigts
Et
quand tu l'inclinais à la hauteur de ta bouche
Tu
chavirais de l'or, du feuillage et des toits. »
(Luc
Bérimont)
« Le vin est à la table ce que la fleur est au jardin, le
soleil au verger
et l’amour au cœur des pauvres hommes : il parfume, il épanouit,
il exalte.
C’est pourquoi il faut le boire avec tendresse,
avec respect et avec gratitude. »
(Berjanette)
« L'optimisme est un ersatz de l'espérance, qu'on peut
rencontrer facilement partout,
et même au fond de la bouteille. »
(Georges Bernanos)
« L'homme n'est qu'un révélateur.
Le terroir domine tout. »
(Olivier Bernard -
Domaine de Chevalier)
« Exemple extraordinaire consigné dans un recueil savant : un
cep de
vigne de Tokaj en Hongrie, qui avait crû sur une mine d'or, et
dans les
feuilles duquel on trouva des filets d'or... »
(Henri Bernardin de Saint-Pierre)
« Si je dis ma messe avec un grand meursault,
c’est pour ne pas faire de grimace au Seigneur quand je
communie. »
(Cardinal de Bernis)
« Si le vin, de toi n’est aimé, Visiteur, retourne en arrière,
le port de Bordeaux t’est fermé. »
(inscription à l’entrée du port de Bordeaux)
(André Berry)
« Il vaut mieux être saoul que con, ça dure moins longtemps»
à intégrer dans le Manuel du petit dégustateur borné !
(Jacques Berthomeau)
« Ce vin doit porter un jour
Des bons mots à la jeunesse
Des erreurs à la sagesse
Des feux même à la vieillesse
Et des désirs à l’amour. »
(André Bertin)
« La bouche encore teinte des raisins qu'il a bus,
Le front chargé des fruits d'une heureuse vendange,
Et penché sur son char, le dieu vainqueur du Gange
Du plus riche des mois nous verse les tributs. »
(Antoine, dit le chevalier de Bertin)
« Allô, c'est Alex Bespaloff. Je ne puis prendre votre appel à
l'instant.
En cas d'urgence, choisissez un vin rouge avec les viandes
et un blanc avec le poisson. »
(Alexis Bespaloff)
« Le vin est comme le sexe, il fait tomber les défenses. »
(Gérard Bessette)
«
L'amour me tint longtemps enchaîné dans ses rets :
Mon
maître maintenant c'est la dive bouteille ;
Et
c'est le verre en main, sous cette verte treille,
Que
j'attendrai du sort les suprêmes arrêts. »
(Maréchal
Bessière – Le Scapin, novembre 1886)
« Les gens fuient par divers moyens : certains prennent un
verre,
ou deux bouteilles, ou une bouteille de plongée... »
(Luc Besson)
« Le monde me paraît idiot. Tout pouvoir, tout honneur,
toute célébrité sont ineptes. Il n'y a rien à faire sur terre
à part écrire,
manger, boire, voyager et baiser. »
(Patrick Besson)
«
Le jugement esthétique qui sous-tend l'acte de déguster
relève
lui aussi de l'histoire, de l'éducation et de la culture du dégustateur.
Mais
le vrai dégustateur apprend à goûter comme
l'amateur
d'art à voir et le musicien à entendre.
Goûter
correctement, c'est savoir oublier ce que l'on est
et
ce que l'on sait devant la sensation,
tout
en ayant la présence d'esprit de la saisir
et
de la mémoriser avec précision dans l'éternité de notre mémoire. »
(Michel
Bettane - De Charybde en Scylla)
« Le vin doit rester le plus
artiste des breuvages, car sa finalité
n’est pas que de plaire mais d’émouvoir.
»
(Michel Bettane, Journaliste)
Au sujet d'une dégustation au Domaine Leroy à Vosne-Romanée le
21 juin 2008 - les grands crus 1993 :
« Ce sont des moments uniques : conservez-les précieusement en
mémoire car il n’est pas certain que, ni vous ni moi, nous puissions les
revivre tant il y en a peu… c’est la perfection faite vin, on d’abord le
parfum, l’alcool on s’en fout, le tannin on s’en fout, on oublie tout le
reste et on demeure face à cette essence pure de terroir. »
(Michel Bettane - membre du Grand Jury Européen)
« Robert Parker est irremplaçable.
Plus jamais, un critique aura seul une telle influence.
Tout ce qui a fait Parker ne se reproduira plus.
La génération montante n'aura pas la même audience.
Il y aura des spécialistes par pays, peut-être des collectifs,
mais ils ne seront pas assez forts pour être mondiaux comme l'a
été Parker.
On jugera la nouvelle équipe à sa volonté de conserver les
fondamentaux de Parker,
ce qui est, à mes yeux, mission impossible. »
(Michel Bettane, sur le blog "Bon Vivant" - 11 décembre
2012)
« Méprisant d’un valet l’inhabile assistance,
Lui-même de sa cave, il descend les degrés,
Et s’arrêtant devant ses casiers vénérés,
L’une après l’autre, il prend les bouteilles penchées.
Sur le même côté, les dépose couchées
Dans un berceau d’osier (…)
Sans changer le verre de son siège,
Du goulot, lentement, il fait glisser le liège ;
Sous le flacon qu’il tient toujours horizontal,
Il présente aussitôt un flacon de cristal ;
L’œil attentif, fixé sur le brillant liquide,
Sa main le fait couler tant qu’il paraît limpide.
Si de tartre ou de lie, un atome apparaît,
Il s’arrête… le fond ne vaut pas un regret.
C’est ainsi que toujours, transparente et vermeille,
La liqueur doit sortir d’une vieille bouteille. »
(Pierre Biarnez – 1849)
« Le degré de civilisation d’un peuple est toujours
proportionné
à la qualité et à la quantité des vins qu’il consomme. »
(Pierre Biarnez)
« Vin : jus de raisin fermenté connu de l'association des
femmes chrétiennes
sous le nom de "boisson" et quelquefois de
"rhum". »
(Ambrose Gwinnet Bierce)
« Un vieux connaisseur fut blessé dans une collision de chemin
de fer.
Au moment de le raviver par un peu de vin sur ses lèvres,
il murmura ”Pauillac 1873” et mourut. »
(Ambrose Gwinnet Bierce)
« Abstinent : un faible qui cède à la tentation de se refuser
un plaisir. »
(Ambrose Gwinnet Bierce)
Le dictionnaire du diable par Ambrose Gwinnet Bierce
« Abdomen Temple du
dieu Estomac, dans l'adoration duquel, et selon certains rites, tous les
hommes dignes de ce nom se doivent de s'engager. Pour les femmes, cette
religion antique ne demande qu'une allégeance de principe. Elles officient
quelquefois à l'autel, sans grand cœur et sans grand talent, et ne
connaissent pas cette véritable dévotion que professent les hommes pour
cette religion essentielle. Si la femme avait carte blanche sur les affaires
du monde, la race serait vite granivore.
Adonner à la boisson (s')
Biberonner, s'imbiber, se pincer, se noircir, lever le coude, se piquer
la fraise, s'arroser la dalle en pente. Au niveau de l'individu, c'est une
pratique qui est regardée avec une certaine désapprobation, mais les nations
qui consomment de l'alcool restent à l'avant-garde de la civilisation et du
pouvoir. Quand ils se mesurent aux soiffards de Chrétiens, les sobres Mahométans
tombent comme le foin devant la faux. En Inde, cent mille Anglais mangeurs de
rosbif et buveurs de brandy-soda tiennent sous leur coupe deux cent cinquante
millions de végétariens abstinents, qui sont pourtant de la même race
aryenne. Avec quelle gracieuse aisance l'Américain amateur de Whisky n'a-t-il
pas jeté hors de ses possessions le tempérant Espagnol !
Depuis le temps où les fous furieux ravagèrent toutes les côtes
de l'Europe de l'ouest et s'enivrèrent dans chaque port conquis, c'est
toujours la même histoire : en tous lieux, les nations où l'on boit à l'excès
se distinguent par leur capacité à se battre assez bien et pas trop honnêtement.
C'est pourquoi les estimables vieilles dames qui ont aboli les cantines de
l'armée américaine peuvent à juste titre se vanter d'avoir très exactement
renforcé la capacité militaire de la nation.
Appât
Sorte de préparation qui rend l'hameçon plus agréable au goût. La
meilleure recette est la beauté.
Appétit
Instinct délibérément implanté par la Providence afin de servir la
Muse du Travail.
Bacchus
Divinité complaisante inventée par les anciens pour excuser leurs excès
de boisson.
"Comment serait-ce un péché
Quand c'est pour la dévotion
Que l'on doit au dieu Bacchus
Que l'alcool nous investit
Et qu'il nous anéantit."
(Jorace)
Bâfrer
Dîner.
Bouche
Pour l'homme, entrée des choses de l'âme, pour la femme, sortie des
choses du cœur.
Cannibale Gastronome
de l'ancienne mode qui reste attaché aux saveurs simples et qui milite pour
l'alimentation naturelle pré-porcine.
Carnivore Qui
s'adonne à l'action cruelle de manger l'infortuné végétal, ainsi que ses
usufruitiers et continuateurs.
Chair Seconde personne de la païenne Trinité.
Chou-fleur Légume
potager à peu près aussi gros et aussi réfléchi que la cervelle d'un
homme. Le chou-fleur doit son nom à l'empereur chinois Chou F'Leu qui, en accédant
à son trône, institua un Haut Conseil de l'empire rassemblant les ministres
de son prédécesseur et les choux-fleurs des jardins impériaux. Quand une décision
quelconque dans la politique du prince se révélait être une monumentale
erreur, il était annoncé en grande pompe que des têtes étaient tombées au
Haut Conseil , et cela calmait des esprits.
Cochon
Animal (Porcus omnivorus). Étonnamment proche de la race humaine par
la vivacité et la splendeur de son appétit, qui néanmoins lui est inférieur
dans sa portée, car il n'inclut pas le cochon.
Comestible
Susceptible d'être mangé et digéré comme un ver pour un crapaud, un
crapaud pour un serpent, un serpent pour un cochon, un cochon pour l'homme et
l'homme pour un ver.
Déjeuner
Breakfast pour un Américain qui a séjourné à Paris. Prononciations
variées.
Digestion Transformation
de victuailles en énergie. Quand la fonction est défectueuse, le processus
ne donne que du fiel - constatation qui a fait supposer à ce vieux farceur de
Dr, Jeremiah Blenn que les dames étaient plus volontiers sujettes à la
dyspepsie que les hommes.
Dinde
Gros oiseau dont la chair, quand on la mange à l'occasion de certains
anniversaires religieux, a des vertus de ferveur et de grâces. Incidemment,
c'est un excellent mets.
Écrevisse Petit
crustacé qui ressemble au homard mais en plus indigeste.
Foie Gros
organe rouge intentionnellement fourni par la nature pour se faire de la bile.
Les sentiments et les émotions, dont chaque anatomiste littéraire sait
maintenant qu'ils résident dans le cœur, étaient autrefois supposés
infester le foie ; et même Gascoygne, parlant de la facette émotionnelle de
la nature humaine l'appelait "notre part hépathique".
Le foie est le plus beau don que le ciel fit à l'oie ; sans lui,
cet oiseau serait incapable de nous fournir le pâté de Strasbourg.
Fourchette Instrument
dont la destination première est de déposer des animaux morts dans la
bouche. C'est le couteau qui, à l'origine, était employé pour cet usage, et
il conserve pour certaines personnes la prépondérance sur l'autre couvert,
qu'elles ne rejettent cependant pas, mais qu'elles préfèrent utiliser pour
charger le couteau. L'immunité dont semblent jouir ces individus, qui n'ont
pas été sur le champ frappés de mort subite, est l'une des preuves les plus
incontestables de la pitié du Très-Haut pour ceux qui le haïssent.
Froment
Céréale dont on peut tirer un wiskey raisonnablement bon, non sans se
donner un peu de mal, et qui permet également de faire du pain. Les Français
sont réputés pour être les plus gros mangeurs de pain per capita, avant
toutes les autres populations, ce qui est naturel, car ils sont les seuls à
savoir donner du goût à cette pâte cuite.
Glouton
Personne qui échappe aux maux de la modération en se livrant à la
dyspepsie.
Grenouille Reptile
muni de pattes comestibles. La première mention de cet animal dans la littérature
profane date, chez Homère, du récit de la guerre des grenouilles et des
souris.
Hachis
Il n'y a pas de définition pour ce mot ; personne ne sait ce que
hachis peut bien être.
Indigestion Mal que le patient et ses amis mélangent fréquemment
avec des convictions d'une foi profonde et le souci du salut de l'humanité.
Ainsi le premier primitif homme rouge de l'ouest déclare non sans, il faut
l'avouer, une certaine rigueur : "Panse garnie, petite prière ;
grosse colique, loué soit Dieu."
Laitue
Herbe du genre lactuta, "à travers laquelle" dit le pieux
gastronome Hengist Pelly,
"Dieu se plaît à récompenser le bon et à punir le méchant.
Car, par sa vertu l'homme juste discerne une manière de lui composer un
assaisonnement à l'appétence duquel conspirent une multitude de savoureux
condiments, liés entre eux par une quantité suffisante d'huile, l'ensemble
faisant chanter le cœur du bienheureux et apportant la lumière sur son
visage.
Tandis que la personne indigne sombre au contraire dans la
tentation de consommer la laitue sans huile, sans moutarde, sans œuf, sans
sel ni ail, mais avec une misérable giclée de vinaigre, gâtée par du
sucre. D'où il s'ensuit que la mauvaise personne se retrouve transpercée par
d'abominables douleurs dans les boyaux, et qu'elle chante sa petite
"chanson".
Laurier
Le laurus, végétal dédié à Apollon, et défolié autrefois pour
couronner le front des vainqueurs et autres poètes bien côtés en cour (Vide
supra).
Manger
Accomplir successivement (et avec succès) les fonctions de mastication
et déglutition.
Pâté Agent
annonciateur d'une conclusion qui a pour nom indigestion.
Satiété
La sensation que quelqu'un éprouve pour son assiette après avoir mangé
tout son contenu.
Sauce
Le plus incontestable des repères de la civilisation et de l'élévation
de l'esprit. Un peuple qui n'a pas de sauces possède un milliers de vices ;
un peuple qui n'a qu'une sauce n'en possède que neuf
cent-quatre-vingt-dix-neuf. Pour chaque sauce inventée et passée dans les mœurs,
un péché est enlevé et pardonné.
Vin Jus
de la vigne fermenté, connu par les Ligues de Femmes Chrétiennes comme une
"boisson", quelquefois comme "du rhum". Le vin, Madame,
est pratiquement le plus beau cadeau que Dieu fit à l'homme. »
(Ambrose Gwinnet Bierce)
« Les jardins et la tour de Babylone ne furent pas mieux
construits
que nos coteaux ont dit les petits hommes. »
(Stéphanie Corinna Bille)
Gloire au vaillant Général Bisson qui buvait chaque jour huit
bouteilles de vin à son déjeuner et parvenait ensuite à commander ses
troupes. Son conseil :
« Un homme bien constitué peut vivre longtemps
en buvant deux bouteilles de vin chaque jour. »
(Général Baptiste-Pierre-Francois Bisson)
« Je suis le buveur, le vin et l'échanson.
Dans le monde de l'Unification, tous sont un. »
(Bâyazid de Bisthâm)
« Et je plains en secret le buveur d'eau sévère
Quand je vois le soleil miroiter dans mon verre. »
(Eugène Bizeau)
« Le vin est d'inspiration cosmique, il a le goût de la matière
du monde. »
(Lalou Bize-Leroy)
Interview de Jacques Perrin avec Lalou Bize-Leroy
Lalou Bize-Leroy, vendanges 2012 :
"Il y a des gens qui trouvent que mes vins ne sont pas
très bons et que moi, je suis folle..."
Interview de Lalou Bize-Leroy parue
dans Vinifera no 23 – Février 2011
• Lalou Bize-Leroy comment vous êtes-vous passionnée pour le
vin ?
J’ai été élevée dans l’amour du vin par mon père et ma mère
et, depuis toute petite, j’ai un grand respect pour le vin. Ce qui est
enfermé dans la bouteille, c’est le trésor de la terre et le travail des
hommes. Ce sont beaucoup de peines, beaucoup de joies aussi...Quand on ouvre
une très vieille bouteille, on se demande: est-ce que ça sera comme elle était
? Parce que ça change, ça évolue et l’on ne peut qu’éprouver un
respect infini pour ceux qui ont cultivé la vigne cette année-là et ceux
qui ont fait le vin.
• Qu'est-ce qui est fondamental pour vous dans le vin ?
Pour moi, c’est un message assez fort ... De la terre, du
village, des hommes ...
• Et le rapport du vin au temps ?
C’est forcément dans le temps ! La vie d’un vin est très
semblable à la vie d’un homme. Si le vin a été fait convenablement, si
l’on a mis en œuvre tout ce qu’on a pu, je crois qu’un vin peut durer
très longtemps et se révéler intéressant à tous les stades. Tenez,
l’autre jour, à San Francisco, on nous a offert une bouteille de
Meursault-Charmes 1932 ! Et bien, je vous assure que ce vin était plus jeune
que moi, il n’avait pas une ride... 1932, c’est mon âge, c’est pour
cela que je peux comparer... Ce vin était somptueux, un vin blanc, pourtant
pas issu d’un grand millésime... C’est ça le vin, c’est le miracle de
la vie.
• Etes-vous sensible au côté mystique du vin ?
Oh oui ! Le vin, c’est un symbole de vie éternelle, il ne faut
pas l’oublier. C’est la leçon du vin et chaque fois, devant une
grande bouteille, on se pose les mêmes questions, c’est la vie, c’est un
constat. Il y a une énergie, il y a une évolution qui va vers la
complexification... Il devrait en aller de même pour nous ! Normalement, nous
devrions évoluer vers le mieux. Un retraité, dans le bon sens du terme,
c’est quelqu’un qui fait sa retraite, qui vit intensément, qui arrête de
se disperser, pour se concentrer. Le vin, c’est pareil.
• Comment avez-vous découvert la biodynamie ?
Je ne savais pas que cela existait. C’est un article que
Patrice Pottier avait écrit dans La Tribune de Genève sur Nicolas Joly qui
m’amis la puce à l’oreille. Je me suis dit, c’est ce que tu
cherches.... J’avais déjà essayé la biologie, mais ce n’était pas ça.
Nous sommes allés Marcel et moi voir Nicolas Joly, nous avons visité son
domaine, ses vignes, et nous sommes revenus convaincus, ou convertis. Je
voulais surtout ne pas avoir à arracher mes vieilles vignes qui étaient en
très mauvais état même si tout le monde me disait : il faut arracher ceci,
il faut arracher cela... Quand j’ai compris que, en biodynamie, on
pouvait redonner la force, la vie, j’ai commencé tout de suite, sur
l’ensemble du domaine.
• Comment cela se passe au niveau des vignes ?
J’ai une équipe qui s’occupe du domaine Leroy et une équipe
qui s’occupe d’Auvenay. Je vais très souvent dans les vignes. J’aime
bien y aller seule car il faut être tranquille.
• Pour visiter toutes vos vignes il vous faut du temps...
Ah oui, il me faut plus d’une journée pour les voir toutes ...
• Quelles sont vos vignes préférées ?
Je les aime toutes. Ça dépend des moments. J’aime bien me
retrouver en Mazis. J’adore également être dans la St-Vivant ou dans les
Criots mais je ne suis pas objective car plus une vigne me donne de soucis,
plus je l’aime, surtout quand elle commence à redevenir belle ...
• Comment procédez-vous sur un domaine aussi morcelé pour
positionner vos traitements d’une façon précise ?
Par exemple, pour la 501, nous n’avons qu’une solution,
c’est l’hélicoptère parce que sur 45 km on ne peut pas faire autrement
et c’est impératif de le faire avant qu’il fasse chaud, il faut qu’à 8
heures tout soit fini. Moi je crois beaucoup à la biodynamie mais il faut
qu’on travaille beaucoup, on a beaucoup de choses à essayer. Cela dit, il
faut répéter que c’est pas parce qu’on fait de la biodynamie que l’on
fait nécessairement des grands vins ! Actuellement les gens n’ont qu’une
chose à faire, c’est de tout mettre en œuvre pour faire bon. Maintenant,
il y a des gens qui manquent de discernement, qui ne savent pas dire que
c’est mauvais...
• C’est la raison pour laquelle il faudrait convier vos
voisins à venir goûter vos vins ...
Je n’ai de leçons à donner à personne et puis vous savez je
suis très discutée en Bourgogne.
• Faites-vous partie de ceux qui pensent que les gens sont en
train de perdre le goût du grand bourgogne ?
Parfois, je me le demande. Je me dis: tu es toute seule à ramer
comme ça. Il y a des déjà des gens qui disent, sans doute par jalousie,
“ce qu’elle fait, ce n’est plus du pinot tellement c'est concentré...”
• Avez-vous des doutes ?
Oh oui ! Même tout le temps... Je suis assez pénible. Je pense
toujours, tiens, si tu avais fait cela, ce serait peut-être mieux...
Complément au lien :
http://blog.cavesa.ch/index.php/2011/05/27/202129-lalou-bize-leroy-le-vin-mystique
Sur le Blog Mille Plateaux vivement recommandé au lien :
http://blog.cavesa.ch/
«
Soit nous continuons à vendre pépère au même prix à des clients qui s'érodent,
et
de toute façon dans 10 - 15 ans, ils ne pourront plus nous acheter de vin :
nous
aurons disparu.
Soit
nous changeons de gamme tarifaire et de pratiques commerciales.
Les
clients particuliers ne nous achèteront peut-être plus de vin (quoique),
mais
probablement nous serons encore là.
En
tant qu'exploitant, donc chef d'entreprise, je n'hésite pas longtemps.
Je
choisis la vie. »
(Jean-Yves
Bizot, vigneron bourguignon)
« S'occuper de
quelqu'un, c'est une ivresse.
Mais ce n'est qu'une
phase pour aller ailleurs. »
(Marie-Claire Blais)
« Vous me demandez si je suis athée ? ...
Je suis plus intéressé par notre vin d’ici que par leur
eau-delà. »
(Francis Blanche)
« On n' a rien à gagner à boire. »
(Michel Bloch)
« Ivrogne, ta sagesse m’émerveille : la vérité dort dans le
vin ! »
(A. Block)
« L'art du thé implique Trois Pouvoirs :
Le ciel, la terre et l'homme.
Le ciel fournit la lumière, la brume et la pluie.
La terre donne le sol qui nourrit les plants du thé.
L'homme ajoute le talent pour donner naissance à un art plein de
séductions. »
(John Blofeld)
« Depuis trente ans, je cache ma renommée dans les bars à vin.
»
(Antoine Blondin)
« Quand on meurt de faim,
il se trouve toujours un ami pour vous offrir à boire. »
(Antoine Blondin)
« Les bouteilles à la mer ne ramènent pas souvent les réponses.
»
(Antoine Blondin)
« Définition ”Apéro” : les verres de contact. »
(Antoine Blondin)
« Si quelque chose devait me manquer, ce ne serait pas le vin
mais l’ivresse.
Des ivrognes, vous ne connaissez que les malades, ceux qui
vomissent,
et les brutes, ceux qui recherchent l’agression à tout prix.
Il y a aussi les princes incognito qu’on devine sans parvenir
à les identifier (...)
Ils sont entourés de ténèbres et d’éclairs ; ce sont des
funambules persuadés
qu’ils continuent d’avancer sur le fil alors qu’ils l’ont
déjà quitté ;
pour eux, la boisson introduit une dimension supplémentaire dans
l’existence (...)
une sorte d’embellie (...) et qui n’est sans doute qu’une
illusion,
mais une illusion dirigée. »
(Antoine Blondin)
« Je ne suis pas un écrivain qui boit,
je suis un buveur qui écrit. »
(Antoine Blondin)
« Sers à boire, dit
Quentin. Vous allez voir, maintenant,
ce que donne le même
vin en 1945, sans doute la meilleure
de ces quarante dernières
années...
Et comme de juste, celle où j'ai cessé de boire. (...)
Ouentin faisait un signe à Suzanne, celle-ci tendait une main tiède
vers la bouteille.
Fouquet regardait Quentin, celui-ci retournait avec ostentation
son verre sur la nappe, le pied en l'air,
et la tête chercheuse de la bouteille s'en écartait comme dégoûtée,
pour revenir plonger dans son verre a lui,
par un miracle de la cybernétique. »
(Antoine Blondin)
« Quand le vin est pur, il fait voir Dieu. »
(Léon Bloy)
« La plupart hésitent, tâtonnent, trébuchent. Ils cherchent
dans les livres,
ils cherchent auprès d'une femme, ils cherchent auprès d'un
dieu,
partout ils cherchent ce qui n'est qu'en eux-mêmes,
cette alliance de lenteur et de force, cette cadence la plus
profonde du cœur,
ce mélange le plus secret de l'eau avec le vin -
l'eau de la lenteur, le vin de la vitesse. »
(Christian Bobin)
« J'ai toujours eu un léger dégoût pour ceux qui sont
capables
de commenter pendant des heures la finesse ou l'arôme d'un vin,
amenant dans leur parole, pour des choses sans importance,
une délicatesse qu'ils ne mettent pas dans leur vie. »
(Christian Bobin)
« J'ai toujours eu un léger dégoût pour
ceux qui sont capables
de commenter pendant des heures la finesse
ou l'arôme d'un vin,
amenant dans leur parole, pour des choses
sans importance,
une délicatesse qu'ils ne mettent pas dans
leur vie. »
(Christian Bobin, Ressusciter)
« Nous sommes toujours flattés d'être conviés à visiter de
belles caves garnies, mais les bouteilles les plus prestigieuses commencent à
exister
au moment où on les vide entre amis ; elles marquent d'une
pierre blanche
cet instant privilégié et l'on a plaisir encore longtemps à se
les remémorer. »
(Paul Bocuse)
« Il n'y a pas de bonne cuisine si au départ elle n'est pas
faite
par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée. »
(Paul Bocuse)
« Le vin est nouvellement en perce, à pleins pots et à pleines
tonnes,
vin discret, buvant, plein et corsé, courant comme écureuil en
bois,
sans nul goût de pourri ni d’aigre ; il court sur la lie, sec
et vif,
clair comme larme de pécheur ; vin inséparable de la langue.
Voyez comme il mange sa mousse, comme on le voit sauter,
étinceler et frire : tenez-le un peu sur la langue
et vous en sentirez le goût passer au cœur. »
(Jean Bodel d’Arras)
« Le vin pris avec modération rend l’esprit humain plus pénétrant.
»
(Bœtius, Boèce)
« Buvez du vin en hiver parce qu’il fait froid, et en été
parce qu’il fait chaud. »
(Henri-Georges Bohn)
« À la limite, la musique, je ne l'écoutais même pas.
Ce que j'aimais, c'était ce que dégageaient les grands jazzmen,
ce que l'on sentait à travers ce qu'ils jouaient.
Leur humanité, leur douleur, leur déchirure.
Tu comprends, c'est pas le tout, mais avant de savoir les choses,
faut aller y voir.
Tu as beau savoir que l'eau ça mouille, que le feu ça brûle,
tant que tu n'est pas allé voir, tu ne sais pas ce que c'est.
Être artiste, c'est ça. C'est vivre les choses de la vie, vivre
tout ce qu'elle t'envoie,
vivre, allez hop, tu y vas, et peu importe où ça va te mener !
Tu t'en fou ! Plus tu vis, plus tu as d'émotions à t'exprimer.
»
(Richard Bohringer)
« Je buvais dans la vie pour être intelligent, fulgurant.
Mais je marquais des points à l'instinct. Je travaillais à
l'instinct,
à ses codes, à ses signes, à sa multitude.
Le vin me permettait alors d’extravagantes ironies. »
« Un verre de blanc embué dans la lumière d’une huître désespérée.
»
(Richard Bohringer)
« L'usage modéré du vin est un bienfait
pour la santé,
sachez séparer le bon vin de l'ivresse. »
(Jean-Noël Boidron)
« Allez, vieux fous, allez apprendre à boire.
On est savant quand on boit bien ;
Qui ne sait boire, ne sait rien. »
(Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux)
« Un auvergnat fumeux qui, mêlé de Lignages,
se vendait chez Trenet, pour vin de l’Hermitage…
Le vin au moment plus muet fournissant des paroles,
Chacun en débite ses maximes frivoles…
Qu’est devenu ce teint ?
Où la joie en son illustre attirait les regards ?
Et le vin en rubis brillant de toute part. »
***
« Que les vins deviennent pour moi vins de Brie. »
(Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux)
« N'assaisonnez jamais vos paroles de vinaigre ;
le sort met toujours assez d'aigreur dans la vie. »
(Pierre Claude Victor Boiste)
À
propos du champagne :
«
Je le bois quand je suis heureuse
et quand je suis triste.
Je
le bois parfois quand je suis seule.
Quand
je ne le suis pas, je le considère comme indispensable.
Dans
les autres circonstances, je n'y touche jamais,
sauf
si j'ai soif. »
(Madame
Lily Bollinger)
« Pas de vin, pas de soldats. »
(Napoléon Bonaparte)
« Le vin inspire et contribue énormément à la joie de vivre.
»
(Napoléon Bonaparte)
« À l'empereur Napoléon qui, buvant du Johannisberg
chez le Prince de Metternich, déclarait qu'il lui servait le
premier vin du monde :
”Sire, répondit le Prince,
le premier vin du monde n'est pas le Johannisberg ;
mais il se récolte dans un petit canton de votre empire : à Château-Chalon.
»
(Napoléon Bonaparte)
« Offrons-nous du pain et du vin. Nous avons à parler
longtemps, mon ami,
avant que la nuit ne tombe. »
(Yves Bonnefoy, La Vie errante)
« L’eau à elle seule n’est pas saine pour un Anglais. »
(Andrew Boorde, 1542)
Au sujet du beurre – les expressions beurrées !
« Quelques bons mots
à tartiner :
- Compter pour du beurre
- Mettre du beurre dans les épinards
- Vouloir le beurre et l'argent du beurre et le bon souvenir de
la crémière
- Avoir un œil au beurre noir
- S'en tartiner l'œil avec du beurre demi-sel
- Promettre plus de beurre que de pain
- Faire son beurre
- Ne pas avoir inventé le fil à couper le beurre
- Pas plus que de beurre en branches
- La tartine tombe toujours du côté beurré
- Et ta sœur, elle bat le beurre ?
- N'en faisons pas une tartine.
»
(Jean-Yves Bordier, artisan du beurre et du fromage, Rennes –
Saint-Malo http://www.lebeurrebordier.com
)
« Et ce vin, goûtez-moi ce vin ! Léger mais vif !
Une année merveilleuse !
Et vingt ans de bouteille ! Et pas cassé ! Intact !
Ça c’est du vin... »
(Henri Bosco)
« Le vin a le pouvoir d’emplir l’âme de toute vérité, de
tout savoir et philosophie. »
(Jacques Bénigne Bossuet)
« Le Prince a voulu avoir un portrait et m’a régalé ici
avec une caisse de bordeaux…
Je prie la Sainte Vierge de vous obtenir du bon vin de la
nouvelle alliance
qui n’est autre chose que l’esprit dont les apôtres furent
enivrés
à la Pentecôte et le sang de Jésus exprimé de la vraie vigne.
»
(Jacques Bénigne Bossuet)
« Les sages d'Égypte avaient étudié le régime
qui fait les esprits solides et les corps robustes. »
(Jacques Bénigne Bossuet)
« Si vous vous portez bien, nous nous portons bien aussi,
moyennant les huîtres en écailles, le Volnay et le
Saint-Laurent.
Le prince a voulu avoir un portrait et m'a régalé ici avec une
caisse de Bordeaux.
Je prie la Sainte Vierge
de vous obtenir de bon vin de la nouvelle alliance qui n'est
autre chose
que l'esprit dont les Apôtres furent enivrés à la Pentecôte
et le sang de Jésus-Christ à été exprimé de la vraie vigne.
L'étude des écritures convient parfaitement avec ce bon vin
et c'est dans le divin cellier qu'on le boit. »
(Jacques Bénigne Bossuet)
« La main du Seigneur vous a fait boire la coupe de sa colère ;
elle est remplie d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs.
»
(Jacques Bénigne Bossuet)
« Il est pas adversaire, vous vous doutez bien, d'une petite
halte
au bord d'un zinc. Il a
du chnouper pas mal.
Il en est déjà, lui, au quoi... au rouge ?... côtes-du-rhône
!
Voilà, un petit coup, il s'humecte la dalle... au fond sur la
luette...
gentille ah, luette !
je t'aspergerai le bec !... second côtes-du-rhône,
et j'ai pu encore tremper les lèvres dans mon crème. »
(Alphonse Boudard)
« Dieu offre à boire aux Élus. Le samedi, il leur sert de
l'eau du paradis,
le dimanche il leur donne son miel, le lundi son lait, et le
mardi de son vin.
Quand ils boivent, ils s'enivrent ; quand ils s'enivrent,
ils s'envolent pendant mille ans au bout desquels ils atteignent
une énorme montagne
faite de musc odorant et pur.
Chaque Élu s'asseoit sur un lit. Il reçoit alors un vin de
gingembre.
On est alors le jeudi. Puis pendant mille ans d'un nuage blanc
tombent des perles sur les Élus. À chaque perle, une houri est
accrochée.
Ils s'envolent alors pendant mille ans et aboutissent au siège
de la sincérité
auquel ils aboutissent le vendredi. Ils s'assoient à la table de
l'éternité,
reçoivent le vin rare scellé de musc. Et c'est l'ivresse
finale. »
(Abdelwahab Boudhiba)
« Il but
Il devint tendre
Et puis il fut…
Son gendre. »
(Marquis Stanislas de Boufflers)
Nadia Boulanger (1887-1979) était une pianiste, organiste, chef
d'orchestre et pédagogue française.
Pour ses 80 ans on lui servit du caviar, du saumon fumé et du
champagne. Sur quoi elle a ajouté : "Quand c'est simple, c'est toujours
bon ! " »
« Il y a, si vous le permettez, quelque chose de malsain chez un
homme
qui fuit le vin, le jeu, la compagnie des femmes charmantes
et les conversations d'après-dîner.
De telles gens, ou bien sont gravement malades,
ou bien haïssent en secret leur entourage. »
(Mikhaïl Boulgakov)
« La cocaïne, c'est le diable dans un flacon ! »
(Mikhaïl Boulgakov)
« Il faut que vous veniez chaque année pour boire avec nous
le vin que nous avons en abondance et qui réjouit le cœur
triste,
en parlant des vins de Touraine. »
(Abbé de Bourgueil)
Causerie anti-alcoolique par Bourvil
« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
En tant que dégueulé, heu, en tant que délégué de la... de
la ligue anti-alcoolique, je vous parlerai de... de l'eau minérale, de l'eau
ferrugineuse.
L'eau fer... l'eau ferrugineuse, comme son nom l'indique,
contient du fer... du fer (rire). Et le dire, c'est bien, mais le faire, c'est
mieux !
L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferrugineuse oui !
Et je suis fer, heu... heu, et je suis fier, de faire à
cheval... sur le principe une conférence contre, Hoc, contre l'alcool.
L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferru l'eau ferrugineuse
oui.
Et pourquoi y a-t-il du fer dans l'alcool ? Euh, dans l'eau ferru
ferrugineuse, hum ? Parce que le fer à repasser, heu, pas le fer,... l'eau,
disais-je, l'eau, c'est parce que l'eau a passé et a repassé sur le fer, et
le fer a dissout. Il a dissout le fer.
Et le fer a dix sous, c'est pas cher, Hoc, hein ?
Alors pourquoi boire cet alcool qui plus onéreux que l'eau
ferru..., ferrugineuse, ruine la santé et le portefeuille ?
L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferru ferrugineuse oui !
D'ailleurs l'alcool brûle les tissus de l'organisme et vous le
sentez quand vous en buvez, quand vous en buvez, ça pique !
Alors que le vers solitaire, heu, non, pas le vers solitaire,
heu, heu, le, heu, le fer est salutaire.
D'ailleurs ne dit-on pas : une santé de fer ? Hum ?
Un homme de fer ? Hum ?
Un ch'min de fer ? Hum ? (un petit peu plus bas)
Un mammifère ? (presque tout bas et hésitant)
Alors suivez-moi et comme disait mon grand fer heu, mon grand père,
il faut vivre, mais pas s'en faire.
L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferru ferrugineuse oui ! »
(Paroles de Roger Pierre et Bourvil, 29 juin 1950)
Bourvil
Donnez à boire à l'accordéoniste
Paroles : Bernard Deharbre. Musique : Marc Heyrall - 1965
« Avec un verre dans l'nez,
J'arrive quand même à jouer
Faut croire que j'ai le don d'l'accordéon.
Et j'ai pas peur de l'dire
Pour noyer le plaisir
Vraiment c'est ça qu'est bon l'accordéon.
Quand pour la première fois
Tu m'as dit je n'veux qu'toi
C'était sous les lampions d'l'accordéon
Quand la dernière fois
Tu m'as dit excuse-moi
C'est sous les flons flons d'l'accordéon.
(ivre, parlé :)
hé-hé-hé tu l'entends ma musique
hein ! beau rythme hein !
avant tu l'aimais et puis maintenant
ho tu t'en fous hein ! hé-hé-hé
Même si tu m'écoutes pas,
Je joue quand même pour toi
T'entend il a le bourdon l'accordéon
Je joue comme un vrai dingue
Au milieu d'mon bastringue
J'ai perdu l'diapason d'l'accordéon
Y en a qu'on de la joie,
Moi je n'ai qu'mes dix doigts
pour remplacer ton nom et ton prénom.
De plus fort en plut fort
Je rejoue notre accord
P't'être que tu l'entendras
et que tu reviendras. Hein !
Ce jour la tous les deux
On aura du ciel bleu
Ensemble nous joueront
d'l'accordéon
Et nos doigts enlacés
Sur le même clavier
Nous nous remarierons
Nous nous remarierons
Au son de l'accordéon. »
« J’ai compris que j’avais accepté de ne pas être immortel
quand j’ai commencé à boire mes vieux bordeaux. »
(Philippe Bouvard)
« Les hommes sont comme les vins : lorsqu’ils deviennent
meilleurs en vieillissant, c’est qu’ils sont d’une très grande qualité.
»
(Philippe Bouvard)
« Ce n’est pas parce que le vin n’est pas du vin de messe
qu’il ne faut pas le boire religieusement. »
(Philippe Bouvard)
« Avec le tabac et l'alcool, l'administration est la plus grande
blanchisseuse
d'argent sale de notre époque. »
(Philippe Bouvard)
« L'Etat, vendeur d'alcool et de tabac, gagne plus d'argent
en élargissant les vices qu'en resserrant les boulons. »
(Philippe Bouvard)
« Dans certains restaurants, on appelle « plat du jour » les
restes de la veille
qui ne peuvent pas attendre le lendemain. »
(Philippe Bouvard)
« On appelle cadres les gens dont la peau se tend après les
repas.»
(Philippe Bouvard)
« Ma vie n'est qu'une succession de merveilles.
Je ne suis plus de ce monde, je suis loin de moi-même et détaché
de ma personne.
Je suis chez les choses essentielles. »
(Constantin Brancusi)
« Que vienne le temps
Du vin coulant dans la Seine,
Les gens par milliers
Courront y noyer
Leur peine.
En guise de sang
Ô noblesse sans
Pareille,
Il coule en mon cœur
La chaude liqueur
Des treilles. »
(Georges Brassens)
Le
vin est partout présent dans l’œuvre de Georges Brassens, au même titre
que les curés, les copains, ou les cocus. Il faut dire que l’homme était
un amateur, et que les références bibliques et mythologiques, dont il est si
friand dans ses textes de chanson sont légions sur le thème de la vigne et
du vin.
«
Du temps que régnait le grand Pan
Les
dieux protégeaient les ivrognes
Un
tas de génies titubant
Au
nez rouge, à la rouge trogne
Dès
qu'un homme vidait les cruchons
Qu'un
sac à vin faisait carousse
Ils
venaient en bande à ses trousses
Compter
les bouchons. »
(Georges
Brassens)
« Avant de chanter
Ma vie, de fair' des
Harangues
Dans ma gueul' de bois
J'ai tourné sept fois
Ma langue
J'suis issu de gens
Qui étaient pas du gen-
re sobre
On conte que j'eus
La tétée au jus
D'octobre...
Mes parents on dû
M'trouver au pied d'une souche
Et non dans un chou
Comm' ces gens plus ou
Moins louches
En guise de sang
( O noblesse sans
Pareille ! )
Il coule en mon cœur
La chaude liqueur
D'la treille...
Quand on est un sa-
ge, et qu'on a du sa-
voir-boire
On se garde à vue
En cas de soif, u-
ne poire
Une poire ou deux
Mais en forme de
Bonbonne
Au ventre replet
Rempli du bon lait
D'l'automne...
Jadis, aux Enfers
Cert's, il a souffert
Tantale
Quand l'eau refusa
D'arroser ses a-
mygdales
Etre assoiffé d'eau
C'est triste, mais faut
Bien dire
Que, l'être de vin
C'est encore vingt
Fois pire...
Hélas ! il ne pleut
Jamais du gros bleu
Qui tache
Qu'ell's donnent du vin
J'irai traire enfin
Les vaches
Que vienne le temps
Du vin coulant dans
La Seine !
Les gens, par milliers
Courront y noyer
Leur peine… »
Un
peu de vocabulaire gustatif…
Le bistrot par Georges Brassens :
« Dans un coin pourri
Du pauvre Paris
Sur un' place
L'est un vieux bistrot
Tenu pas un gros
Dégueulasse
Si t'as le bec fin
S'il te faut du vin
D'premièr' classe
Va boire à Passy
Le nectar d'ici
Te dépasse
Mais si t'as l'gosier
Qu'une armur' d'acier
Matelasse
Goûte à ce velours
Ce petit bleu lourd
De menaces
Tu trouveras là
La fin' fleur de la
Populace
Tous les marmiteux
Les calamiteux
De la place
Qui viennent en rang
Comme les harengs
Voir en face
La bell' du bistrot
La femme à ce gros
Dégueulasse
Que je boive à fond
L'eau de tout's les fon- tain's
Wallace
Si, dès aujourd'hui
Tu n'es pas séduit
Par la grâce
De cett' jolie fée
Qui, d'un bouge, a fait
Un palace
Avec ses appâts
Du haut jusqu'en bas
Bien en place
Ces trésors exquis
Qui les embrass', qui les enlace ?
Vraiment, c'en est trop
Tout ça pour ce gros
Dégueulasse
C'est injuste et fou
Mais que voulez-vous
Qu'on y fasse ?
L'amour se fait vieux
Il a plus les yeux
Bien en face
Si tu fais ta cour
Tâch' que tes discours
Ne l'agacent
Sois poli, mon gars
Pas de geste ou ga - re à la casse
Car sa main qui claqu'
Punit d'un flic-flac
Les audaces
Certes, il n'est pas né
Qui mettra le nez
Dans sa tasse
Pas né, le chanceux
Qui dégèl'ra ce
Bloc de glace
Qui fera dans l'dos
Les corn's à ce gros
Dégueulasse
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris
Sur un' place
Une espèc' de fée
D'un vieux bouge, a fait
Un palace, »
De la géographie viticole…
L’ancêtre (1969) par Georges Brassens :
On avait apporté quelques litres aussi,
Car le bonhomme avait la fièvre de Bercy
Et les soirs de nouba, parol’ de tavernier,
À rouler sous la table il était le dernier. (bis)
Saumur, Entre-deux-mers, Beaujolais, Marsala,
Toute la fine fleur de la vigne était là
Pour offrir à l’ancêtre, en signe d’affection,
En guis’ de viatique, une ultime libation. (bis)
Hélas les carabins ne les ont pas reçus,
Les litres sont restés à la porte cochère,
Et l’ coup de l’étrier de l’ancêtre déçu,
Ce fut un grand verre d’eau bénite, peuchère !
De
la convivialité…
La rose, la bouteille et la poignée de main (1969) :
Cette bouteille était tombée
De la soutane d’un abbé
Sortant de la messe ivre mort.
Une bouteille de vin fin
Millésimé, béni, divin,
Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route en cherchant, plein d’espoir,
Un brave gosier sec pour m’aider à la boire.
Car c’est une des pir’s perversions qui soient,
Que de garder du vin béni par-devers-soi.
Le premier refusa mon verre
En me lorgnant d’un œil sévère,
Le deuxième m’a dit, railleur,
De m’en aller cuver ailleurs.
Si le troisième sans retard,
Au nez m’a jeté le nectar,
Le quatrième, c’est plus méchant,
Se mit en quête d’un agent.
Car aujourd’hui, c’est saugrenu,
Sans être louche, on ne peut pas
Trinquer avec des inconnus,
On est tombé bien bas, bien bas…
Des
dieux païens qui nous protègent…
Le grand Pan (1965) par Georges Brassens :
Du temps que régnait le grand Pan,
Les dieux protégeaient les ivrognes :
Un tas de génies titubant,
Au nez rouge à la rouge trogne,
Dés qu’un homme vidait les cruchons,
Qu’un sac à vin faisait carousse,
Ils venaient en bande à ses trousses,
Compter les bouchons.
La plus humble piquette était alors bénie,
Distillée par Noé, Silène et compagnie,
Le vin donnait un lustre au pire des minus,
Et le moindre pochard avait tout de Bacchus.
Mais se touchant le crâne, en criant : « j’ai trouvé ! »,
La bande au professeur Nimbus, est arrivée,
Qui s’est mise à frapper les cieux d’alignement,
Chasser les dieux du firmament.
Aujourd’hui, ça et là, les gens boivent encor’
Et le feu du nectar fait toujours luir’ les trognes,
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes :
Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort.
Voilà mon petit florilège personnel de l’œuvre du grand
Georges, même si la liste est loin d’être exhaustive en matière
d’allusions aux doux produits de la vigne et du vin. (Mon vieux Léon, la
fessée, l’épave)… Les extraits de chansons sont extraits du recueil : «
Les manuscrits de Brassens », édités chez Textuel, manuscrits établis et
commentés par Alain Poulanges et André Tilleul.
Renaud Sounalet
« Bénissez le vin pur et privilégié qu’aucun mélange
n’altèrera. »
(Théodore Braun)
« Pourtant les auberges sont douces
Où le vin fait tourner manège.
Adieu l’Émile je t’aimais bien tu sais
On a chanté les mêmes vins
On a chanté les mêmes filles.
Le petit chat est mort,
Le muscat du dimanche ne les fait plus chanter.
À mon dernier repas
Et je veux qu’on y boive
En plus du vin de messe
De ce vin si joli
Qu’on buvait en Arbois.
Il pleut des orangeades
Et des champagnes tièdes
Et des propos glacés
Des femelles maussades
De fonctionnarisés.
Bougnat tu peux garder ton vin
Ce soir je boirai mon chagrin. »
(Jacques Brel)
L'Ivrogne de Jacques Brel 1929 – 1978 :
Ami, remplis mon verre, encore un et je vas
Encore un et je vais, non, je ne pleure pas
Je chante et je suis gai mais j'ai mal d'tre moi
Ami, remplis mon verre, ami, remplis mon verre
Buvons ta sant, toi qui sais si bien dire
Que tout peut s'arranger, qu'elle va revenir
Tant pis si tu es menteur, tavernier sans tendresse
Je serai saoul dans une heure, je serai sans tristesse
Buvons la sant des amis et des rires
Que je vais retrouver, qui vont me revenir
Tant pis si ces seigneurs me laissent terre
Je serai saoul dans une heure, je serai sans crolre
Ami, remplis mon verre, encore un et je vas
Encore un et je vais, non, je ne pleure pas
Je chante et je suis gai mais j'ai mal d'tre moi
Ami, remplis mon verre, ami, remplis mon verre
Buvons ma sant, que l'on boive avec moi
Que l'on vienne danser, qu'on partage ma joie
Tant pis si les danseurs me laissent sous la lune
Je serai saoul dans une heure, je serai sans rancune
Buvons aux jeunes filles qu'il me reste aimer
Buvons dj aux filles que je vais faire pleurer
Et tant pis pour les fleurs qu'elles me refuseront
Je serai saoul dans une heure, je serai sans passion
Ami, remplis mon verre, encore un et je vas
Encore un et je vais, non, je ne pleure pas
Je chante et je suis gai mais j'ai mal d'tre moi
Ami, remplis mon verre, ami, remplis mon verre
Buvons la putain qui m'a tordu le cur
Buvons plein chagrin, buvons pleines pleurs
Et tant pis pour les pleurs qui me pleuvent ce soir
Je serai saoul dans une heure, je serai sans mmoire
Buvons nuit aprs nuit, puisque je serai trop laid
Pour la moindre Sylvie, pour le moindre regret
Buvons puisqu'il est l'heure, buvons rien que pour boire
Je serai bien dans une heure, je serai sans espoir
Ami, remplis mon verre, encore un et je vas
Encore un et je vais, non, je ne pleure pas
Je chante et je suis gai, tout s'arrange déjà
Ami, remplis mon verre, ami, remplis mon verre
Ami, remplis mon verre.
Sitographie à la vidéo :
http://lyrics.duble.com/livrogne-lyrics-jacques-brel.html
Les hommes de la vigne
Fresque
murale d'Albert Chavaz (1907-1990, 1959) ornant depuis 1959 l'ancien carnotzet
de la Cave Sainte-Anne à Sion, ainsi que ce texte publié dans la plaquette
de leur 75ème anniversaire en septembre 2008.
http://www.cave-sainte-anne.ch/
« Dès l'aube, accrochés aux pentes raides brûlées par le
soleil, ils travaillent.
Jamais vite, jamais pressés. Lentement.
Année après année, jour après jour, leurs mains désherbent,
nouent, sulfatent, soignent.
Inquiets des premières gelées printanières, contents du fœhn
d'automne,
Ils veillent sur la vigne, l'enfant terrible, sans cesse.
Comme une mère. Ils la protègent, la regardent se reposer,
pousser, mûrir jusqu'au jour des vendanges.
Récoltant enfin les grappes d'or, fragiles. Précieuses.
Même le dimanche, ils disent à leur femme : « Et si on allait
voir la vigne… »
Le soir, ils se retrouvent au café. Autour d'une table.
Silencieux, le chapeau vissé sur la tête, le dos voûté. Avec
toute leur fatigue.
Devant leur trois décis, il faut les voir alors, ces hommes, ces
vignerons, levant leurs verres, humant, dégustant lentement, jamais vite,
buvant enfin leur vin en fermant les yeux fiers de plaisir. »
(Hermann Bridy, ancien instituteur †, Savièse)
« Racisme aux dépens des animaux :
L'ivrognerie rend l'homme semblable à la bête. »
(Albert Brie)
« On en compte de toutes les espèces.
À leur tête se place le banquet patriotique ; viennent ensuite
le banquet militaire,
les banquets philosophiques, les banquets politiques pour honorer
ou pour flétrir, le banquet philanthropique, où l’on mange
pour les pauvres
qui meurent de faim, les banquets de corporation. Les arts ont
leurs banquets ;
l’industrie a ses banquets ; les collèges et les écoles ont
leurs banquets ;
et enfin, les banquets maçonniques qui font peur aux
petits-enfants. »
(Eugène Briffault)
« Au banquet de la corruption, l'or vaut plus que la foi ! »
(Jacques Brillant)
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