Cette liste unique
de citations a
été établie en collaboration avec Philippe
Margot,
auteur du livre Le Vin de la Bouteille au Verre aux
Editions Ketty & Alexandre (en
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« Mes chagrins, j’ai voulu les noyer dans le vin :
ma peine avait changé en larmes le breuvage. »
(Tibulle)
« Les valets applaudissent toujours aux orgies des maîtres,
quand ceux-ci laissent du vin dans les bouteilles. »
(Claude Tillier)
« Manger est un besoin de l’estomac ; boire est un besoin de
l’âme.
Manger n’est que d’un vulgaire artisan, tandis que boire est
d’un artiste.
Boire inspire les riantes idées aux poètes,
de nobles pensées aux philosophes,
des sons mélodieux aux musiciens ;
manger ne leur donne que des indigestions. »
(Claude Tillier, 1841)
« Il faut donc que l’évêque soit irrépréhensible, qu’il
soit le mari d’une seule femme,
qu’il soit sobre, prudent, digne hospitalier, capable
d’enseigner. Qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais qu’il
soit doux et pacifique… »
(La première lettre de saint Paul à Timothée 3 : 2-3)
« Il faut de même que
les diacres soient des hommes honorables ; qu’ils ne soient ni
doubles dans leur langage, ni adonnés aux excès de vin, ni âpres au gain,
mais qu’ils gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. »
(La première lettre de
saint Paul à Timothée 3 : 8-9)
« Que leur femme soit honorable, point médisante, sobre, fidèle
en toutes choses. »
(La première lettre de saint Paul à Timothée 3 : 11)
« Ne continue pas à ne boire que de l’eau, mais prends un peu
de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. »
(La première lettre de saint Paul à Timothée 5 : 23)
« Il faut en effet que l’évêque soit irréprochable,
puisqu’il est l’administrateur
de la maison de Dieu. Qu’il ne soit ni arrogant, ni porté à
la colère, ni adonné au vin,
ni violent, ni âpre au gain. Qu’il soit, au contraire,
hospitalier, ami des gens de bien,
prudent, juste, saint, tempérant, attaché à la vraie parole,
telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable
d’exhorter suivant la saine doctrine,
et de réfuter les contradicteurs. »
(La lettre de saint Paul à Tite 1 : 7-8)
« De même, que les femmes âgées aient un maintien empreint de
sainteté ; quelles ne soient ni médisantes ni adonnées au vin ;
qu’elles soient de bon conseil… »
(La lettre de saint Paul à Tite 2 : 2-3)
« Qui boit et ne reboit, ne sait que boire soit. »
(Tiziano Vecellio, dit Titien)
« Les Français ont du vin, les Anglais de l'humour. »
(Roland Topor)
« Une bonne vieille bouteille de vin est aussi rare, aussi
miraculeuse
qu’un vieux pas con. Ça arrive, mais mieux vaut ne pas trop y
compter. »
(Roland Topor)
« Bientôt, caleçons retroussés, les hommes foulaient le
raisin, en un mouvement qui avait quelque chose du coït, d'une chaude et
sensuelle défloration. Dorés, noirs, violets, jaunes et bleus, les grains
étaient des clins d'œil lascifs sur un lit d'amour. Comme des phallus
gigantesques, les jambes des fouleurs déchiraient virilement et tendrement
la virginité humide et féminine des grappes. Au début, la peau blanche
des cuisses, tiède et lisse, laissait couler les éclaboussures du moût
sans se colorer. Puis elle prenait la couleur violette, de plus en plus foncée,
des différents cépages, du moretto, du sous, de la tinta carvalha, de la
touriga et du bastardo.
La première pénétration enlevait à la grappe la fleur d'une
intégrité fermée. C'était la déchirure. Puis les coups allaient plus
profond, déchiraient davantage, écrasaient avec une sensualité redoublée
: alors le moût s'ensanglantait et se couvrait d'une légère écume de
volupté. En surface, l'effleurant comme des talismans, se promenaient alors
les gros et vrais sexes des fouleurs, au repos mais vivants dans les caleçons
de toile. »
(Michel Torga)
« Tout homme intelligent commande un vin qui plaît aux femmes.
»
(Miguel Torres)
« La volupté, à son comble, participe de l’anonymat.
C’est quelque chose noire et sans limite, où s’efface le nom
de l’amant,
comme dans l’ivresse le cru du vin. »
(Paul-Jean Toulet)
« Vous souvient-il de l'auberge
et combien j'y fus galant ? »
« Ah, que j'aimais la Navarre
et l'amour et le vin frais. »
« Un Jurançon 93
Aux couleurs du maïs
Et ma mie, et l'air du pays
Que mon cœur était aise.
Ah ! les vignes du Jurançon
Se sont-elles fanées,
Comme on fait les belles années,
Et mon bel échanson. »
(Paul-Jean Toulet)
« Je boirais du lait quand les vaches mangeront du raisin. »
(Henri de Toulouse-Lautrec)
« Si nous savions goûter le vin, le pain, une amitié, nous
saurions goûter de même chaque instant de notre vie, dans le respect et
l’écoute silencieuse
de la bonne heure qui passe. »
(Jean Trémolières)
« Le comble de l'optimisme, c'est de rentrer dans un grand
restaurant
et compter sur la perle qu'on trouvera dans une huître pour
payer la note. »
(Paul Bernard, dit Tristan Bernard)
Tri Yann
Chanson a boire
Musique : Tri Yann
« Qui veut chasser une migraine
N'a qu'à boire toujours du bon
Et maintenir la table pleine
De cervelas et de jambon
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Le vin goûté à ce bon père
Qui s'en rendit si bon garçon
Nous fait discours tout sans grammaire
Et nous rend savant sans leçon
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Loth, buvant dans une taverne
De ses filles enfla le sein
Montrant qu'un sirop de taverne
Passe celui d'un médecin
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
Buvons donc tous à la bonne heure
Pour nous émouvoir le rognon
Et que celui d'entre nous meurt
Qui dédira son compagnon
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons
L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons. »
« Pour dissiper notre chagrin
Le seul moyen est bien le vin. »
(T'sao)
« Le vin allemand se distingue du vinaigre grâce à l'étiquette.
»
(Mark Twain)
« Le meilleur moyen de rester en bonne santé,
c'est de manger ce que vous ne voulez pas manger,
de boire ce que vous ne voulez pas boire,
et de faire des choses que vous n'aimez pas faire. »
(Mark Twain)
« J'ai caressé l'éternité, j'ai cru en elle et dans le vif
silence de la vigne,
j'ai enterré le souvenir et l'amertume. »
(Tristan Tzara)
« Je ne me soucie peu de revoir les paysages transalpins
où il n'y a pas de vin de Beaune. »
(Pape Urbain V)
« Le vin étant fait pour unir, il n'y a plus de sexe opposé,
l'un fort, l'autre faible, car, ensemble hommes et femmes
peuvent faire des choses merveilleuses. »
(Sir Peter Ustinov)
« Boire le vin qu'il faut au bon moment : tout un art. »
(H. A. Vachell)
« Je bois le vin de Ta présence divine
et je me perds moi-même dans son ivresse. »
(Alankara du Vadan)
« Je bois le vin de Ta présence divine
et je me perds moi-même dans son ivresse. »
(Alankara du Vadan)
« Tu n'as encore rien bu ? Demanda Roberte.
- J'en boirai deux avant de partir.
-Descends la bouteille parce que moi j'en boirai encore deux.
-Est-ce que je remplis la gourde ? Demanda Roberte.
-Non, répondit Milan. Si nous buvons toute la matinée,
nous serons ivres à midi et nous dormirons jusqu'au soir.
Je ne veux pas passer ma vie à dormir. »
« J'ai quelques jours, dans l'Océan.
(Mais je ne sais plus sous quels cieux)
Jeté comme offrande au néant,
Tout un peu de vin précieux…
"Qui voulut ta perte, ô liqueur" ?
Peut-être au souci de mon cœur,
Songeant au sang, versant le vin ?
Sa transparence accoutumée
Après une rose fumée
Reprit aussi pure la mer...
Perdu ce vin, ivres les ondes !
J'ai vu bondir dans l'air amer
Les figures les plus profondes... »
(Paul Valéry, Charmes)
« Le corps nous a bâti ce théâtre succulent de la bouche,
tout éclairé des papilles et de houppettes pour la saveur. Il suspend au
dessus d'elle, comme le lustre de ce temple de goût, les profondeurs
humaines et avides des narines. »
(Paul Valéry)
Le temps construit un vin et la valeur d'un vin...
« L'idée que le temps est de l'argent est le comble de la
vilenie. Le temps est de la maturation, de la classification, de l'ordre, de
la perfection.
Le temps construit un vin et la valeur d'un vin, – de ces vins
qui se modifient lentement, et qui doivent se boire à tel âge, comme une
femme de tel type a un âge qu'il faut attendre, ou ne pas laisser passer,
pour l'aimer. »
(Paul Valéry, Rhumbs - 1933)
Vignoble de Moette - printemps 2007
« Le vigneron part à l'aube.
L'air est fin.
On dirait de la soie.
Miracle fragile.
Une terre à peine effleurée par le temps.
Un instant assis sur le muret de schiste et de calcaire.
Il entend la terre.
Déclinant son histoire.
Et le nom de ses racines.
Demain il s'arrêtera au pied de la falaise.
Du raisin sur ses lèvres.
Et il restera, là.
La roche chaude sur son dos.
Le soir immobile tarde à pencher vers la nuit.
Suspendues, des senteurs de violette et de cerise.
Un oiseau prend son envol.
Mille choses éternelles touchent l'âme.
Le vin les restitue. »
(Brigitte Valterio-Maye - Simon Maye & Fils,
St-Pierre-de-Clages)
Vignoble de Chamoson - printemps 2006
« Avec nos ceps
Contre la montagne
Là où vit le soleil
Côté Trémazières.
Grü ou Moette
Nos vignes s'ouvrent
Comme une seule
Et même famille.
Telle une formidable terre,
Destinée, là,
À nous donner la vie.
De ses fruits rares
Que feras-tu vigneron ?
J'élève ici, dit-il,
En pleine lumière
De très beaux vins.
Qui nous révèlent
Par leurs arômes
La porte de leur âme.
Et s'il demande
Si les anges les connaissent
Goûtent ces vins rares.
Avec autant de plaisir tranquille
Que nous ? »
(Brigitte Valterio-Maye - Simon Maye & Fils,
St-Pierre-de-Clages)
Syrah en fermentation - Printemps 2005
« Dans la cave on entend le très faible murmure des cuves en
fermentation,
comme si quelque chose, au seuil de ce lieu, était en suspens.
Profitant de l'expérience des anciens, de la science et des
techniques actuelles,
le vigneron-œnologue maîtrise les fermentations naturelles,
affine le bouquet et conserve toute la saveur du fruit.
Il lui arrive d'être surpris de l'évolution du vin et de la
perfection qu'il atteint.
On peut sentir en quoi ce vin est pour l'homme,
depuis l'antiquité, sacré,
relié à la nature à qui il peut survivre.
Nous vous invitons à découvrir ce grand millésime 2005
dont on ne connaît ni l'origine ni la fin. »
(Brigitte Valterio-Maye - Simon Maye & Fils,
St-Pierre-de-Clages)
« Une surabondance de miel écœure, une surabondance de vin
trouble le cerveau, ainsi une surabondance de confort
draine l’homme de sa force. »
(Jack Vance)
« La vie en face, c'est remettre son existence chaque jour sur
le métier,
accueillir ceux qui passent, faire son travail comme un cheval à
la charrue,
mais c'est aussi des escapades, des folies. »
(Françoise Vandermeersch, religieuse)
Rien
n'est plus agréable à boire que le vin :
il
a été créé pour guérir le chagrin,
il
est la source délicieuse de la bonne humeur,
il
assure la cohésion des banquets. »
(Varron,
alias Marcus Terentius Varro)
« Le cadavre exquis boira le vin nouveau. »
(Manuel Vasquez-Montalban)
« Quand j'étais plus jeune,
j'échangeais un concert contre des bouteilles de vin. »
(Pierre Vassiliu)
« J'habite à un jet de salive de Sauternes. »
(Jean Vautrin)
« Il en est de certaines caves comme des musées.
On souhaiterait de s'y laisser enfermer après l'heure ;
d'entendre claquer la serrure et s'éloigner les pas du gardien
pour surprendre les conciliabules de la nuit.
Vendanges, joies précipitées, urgence de mener au pressoir, en
un seul jour,
raisins mûrs et verjus ensemble. Rythme qui laisse loin la large
cadence des moissons. Plaisir plus rouge que les autres plaisirs.
Chants, criailleries enivrées, puis silence, retraite du vin,
sommeil du vin neuf,
cloîtré, devenu intangible, retiré des mains tachées
qui miséricordieusement le violentèrent. »
«
Tant qu'il est possible d'entrer dans un café inconnu,
d'y
boire un verre de vin de provenance mystérieuse qui,
au
lieu de laisser un remords sur l'estomac,
vous
remet le jugement d'aplomb,
il
ne faut pas désespérer de l'homme. »
(Pierre
Veilletet)
«
L'étiquette, pour le vin, c'est l'obligation de passer l'écrit
avant
d'être reçu à l'oral. »
(Pierre
Veilletet)
« Heureux qui, profitant des plaisirs de la terre,
Baisant un petit cul, buvant dans un grand verre
Remplit l’un, vide l’autre et passe avec gaieté
Du cul de la bouteille au cul de la beauté. »
(Paul Verlaine)
« Travaille vieux soleil pour le pain et le vin,
Nourris l'homme du lait de la terre et lui donne
L'honnête verre où rit un peu d'esprit divin.
Moissonneurs, vendangeurs, là-bas, votre heure est bonne. »
« Noyez mon âme au flot de votre Vin,
Fondez ma vie au Pain de votre Table,
Noyez mon âme au flot de votre Vin. »
« Frères de sang de la vigne rose,
Frères de sang de la vigne noire
Ô vin, ô sang, c'est l'apothéose. »
« Et tu boiras le vin de la vigne immuable,
Dont la force, dont la douceur, dont la bonté
Feront germer ton sang à l'immortalité. »
(Paul Verlaine. Vendanges)
« On a tous envie de bien faire, de créer du beau. Or il faut
aller au-delà de ce désir,
entrer dans une sorte de transe qui permet un peu plus d'être.
En ce qui concerne cet état second, qu'on obtient de différentes
façons :
par la méditation, la marche, un peu d'alcool, l'amour…,
il faut garder conscience que ce ne sont là que des outils
pour arriver à cet état de félicité et de grâce active. »
(Fabienne Verdier)
« Nos repas sont charmants encore que modestes,
Grâce à ton art profond d'accommoder les restes. »
(Paul Verlaine)
« Vraiment, en seriez-vous à croire que je bois
Pour boire, pour licher, comme vous autres chattes,
Avec vos vins sucrés dans vos verres à pattes
Et que l'ivrogne est une forme de Gourmand ?
Alors l'instinct qui vous dit ça ment plaisamment (…)
Ah, si je bois c'est pour me soûler, non pour boire. »
(Paul Verlaine)
« Frères de sang de la vigne rose,
Frères du vin de la vigne noire,
Ô vin, ô sang, c'est l'apothéose !
(Paul Verlaine)
« Boire du vin, c’est être bon catholique. »
(François Béroalde de Verville)
« La cuisine couche plus d'hommes que le vent. »
(Louis Veuillot)
« Munissez-vous toujours de lainages lorsque vous allez en
Auvergne.
Tout y est aigrelet : le fond de l’air, le fromage, le vin, le
son de la vielle. »
(Alexandre Vialatte)
« Les deux denrées précieuses qui conservent à l’homme
sa chaleur de 37 degrés :
Le vin et le charbon... »
(Boris Vian, 1950)
« Il subsiste encore sur "notre terre" des individus
dont la préoccupation majeure
et les intérêts les plus affirmés sont de manger bien, de
boire froid
de se divertir et de se reproduire. »
(Boris Vian)
« Je bois
Systématiquement
Pour oublier les amis de ma femme
Je bois
Systématiquement
Pour oublier les emmerdements
Je bois
N'importe quel Jaja
Pourvu qu'il fasse ses douze degrés cinq
Je bois
La pire des vinasses
C'est dégueulasse, mais ça fait passer le temps. »
(Boris Vian – Je bois)
« Que faut-il pour être heureux en ce monde
Avoir à sa droite un pot de vin vieux
En poche un écu, du soleil aux yeux
Et sur les genoux sa petite blonde. »
(Gabriel Vicaire)
« Peine, courage et amour peuvent constituer la devise
du vigneron de Côte-Rôtie. »
(J. Vidal-Fleury, 1943)
« Le zinc est un "comptoir" où l'on se saoule de
paroles autant que de vin.
On y trinque "à la tendresse-bordel" [...], à la mémoire
des copains disparus. »
« Dans ces lieux de haute solitude, où, certains soirs,
les verres ne sont pas assez profonds pour noyer la sienne. »
(François Vignes)
« La tradition de la Bourgogne ne peut être consignée dans des
livres.
Elle est écrite dans nos sols, dans nos vignes et dans nos vins.
»
(Aubert de Vilaine)
« Il est une contrée où la France est bacchante
Où la liqueur de feu mûrit au grand soleil
Où l'esprit des vins purs aux laves est pareil.
(Comte Alfred de Vigny)
« Un livre est une bouteille jetée en pleine mer sur laquelle
il faut coller cette étiquette :
attrape qui peut. »
(Comte Alfred de Vigny)
« Le théâtre est une nourriture aussi indispensable à la vie
que le pain et le vin...
Le théâtre est donc, au premier chef, un service public.
Tout comme le gaz, l’eau, l’électricité. »
(Jean Vilar)
Hervé Vilard
Le vin corse
Paroles et Musique : T. Cutugno, Lulac, R. Ferri, D. Barbelivien,
H. Vilard
« Le vent m'emporte dans la région de Corte
Et les guitares racontent
Que l'Empereur avait choisit l'honneur
Pour effacer la honte
Je suis sous ta fenêtre, ivre mort
La musique de la fête tourne encore
Le vent m'emporte dans la région de Corte
Et mon amour est mort
Le vin de Corse m'avait donné la force
De t'avoir dit je t'aime
Le vin de Corse me réchauffe le corps
Et tu n'es plus la même
Les bateaux se baladent dans l'eau bleue
De la mer Ajaccienne et dans mes yeux
Le vin de Corse a des reflets soleil
Couleur des jours heureux
Dans la lumière
Y a des amoureux tout autour de moi
Moi j'ai fait le tour de la terre
La terre, c'est rien sans toi
Encore un verre
Ce soir je te dirai pourquoi je bois
Pache Salute et Salute Pache
Le vin de Corse m'avait donné la force
De t'avoir dit je t'aime
Le vin de Corse me saoule comme un gosse
Et tu n'es plus la même
Sous une pluie d'étoiles
J'ai envie de jouer avec le feu cette comédie
Mais toutes ces femmes
Qui te ressemblent un peu m'entraînent dans la nuit
Je suis sous ta fenêtre ivre mort
La musique de la fête tourne encore
Le vin de Corse m'avait donné la force
Et notre amour est mort
Le vin de Corse m'avait donné la force
De t'avoir dit je t'aime
Le vin de Corse me saoule comme un gosse
Et tu n'es plus la même
Je suis sous ta fenêtre ivre mort
La musique de la fête tourne encore
Le vent m'emporte dans la région de Corte
Et notre amour est mort. »
« Vin perd mainte bonne maison. »
(François Villon)
« Prince et Dieu, soient maudits leurs boyaux.
Et crever puissent, à force de venin,
Ces faux larrons, maudits et déloyaux,
Les taverniers qui brouillent notre vin. »
(François Villon)
« Ah, mes amis ! Quel bon ambassadeur que ce vin, quel
excellent avocat !
Ce vin blanc sentait la noisette, l’œillet de friche, le
soleil. Il ne vous flattait pas bassement le palais, comme les vins faciles
et spiritueux, il ne trichait pas en vous assommant du premier coup, comme
les vins trop riches en alcool, non,
il se présentait tout de go, sans truquage ni fanfreluche, avec
juste assez de degré,
flattant l’œil par la fine couleur, le nez par le prestigieux
bouquet,
la langue par sa fraîcheur pétillante, le palais par son arôme
complexe
et cependant si net et l’estomac qu’il stimulait sans le
lasser. »
(Henri Vincenot)
« D’autres, après avoir bu, à grandes lampées, la moitié
de leur potage
(du bouillon de poule grasse) y versaient du vin rouge jusqu’à
ce que
l’assiette fut pleine à bord ; cela formait un liquide violacé,
acide et délicieux,
dont le fumet se répandit dans toute la pièce. »
(Henri Vincenot)
« Le Professeur s’est enfin tu. Il prend une gorgée de vin,
imité en cela par le Chef. Par une légère aspiration, il provoque un
barbotage d’air dans le liquide
et inonde ses muqueuses buccales, provoquant un retour des
vapeurs odorantes qui envahissent à nouveau ses fosses nasales.
Une série de prises d’une dizaine de secondes fait ressembler
nos deux dégustateurs à un couple de canards. »
(Jean-Didier Vincent)
« La tradition moraliste recommande de se tenir éloigné du
plaisir.
Or la physiologie démontre le contraire :
la recherche du plaisir conduit à la modération. »
« La cuisine a permis à l'homme sa plus grande découverte :
l'autre ;
manger seul est un acte contre nature. »
« Ce besoin se manifeste dès la naissance. Le premier repas du
bébé
avec sa mère, c'est la première rencontre,
le premier face à face avec l'autre,
cet autre "compassionnel” avec qui il va partager
du plaisir et de la souffrance. »
« Avec la langue, il y a une mastication réciproque des mots et
des mets,
les uns sortent pendant que les autres rentrent.
C'est un organe extraordinaire
qui participe à la fois du dehors et du dedans,
de l'extra corporel et du corporel,
du matériel et du spirituel. »
(Jean-Didier Vincent)
«Les cépages sont comme les gens, ils ont leurs petites manies.
»
(J. M. Vincente)
« Chez nous, les hommes devraient naître plus heureux et joyeux
qu’ailleurs,
mais je crois que le bonheur vient aux hommes qui naissent là
où l’on trouve de bons vins... »
(Léonard de Vinci)
« Je crois que le bonheur naît aux hommes là où l'on trouve
de bons vins… »
(Léonard de Vinci)
« Le vin, c'est le polaroïd de celui qui le fait.
D'un vigneron m'intéressent la simplicité, son rapport à la
matière. »
(Manuel Viron)
« Je ne connais de sérieux ici-bas que la culture de la vigne.
»
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
A propos du champagne :
« Chloris, Églé me versent de leur main
D’un vin d’Aÿ, dont la mousse pressée,
De la bouteille avec force élancée,
Comme un éclair fait voler le bouchon ;
Il part, on rit ; il frappe le plafond,
De ce vin, frais l’écume pétillante
De nos Français est l’image brillante. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Les hommes alimentés de carnage et abreuvés de liqueurs
fortes
ont tous un sang aigri et adulte qui les rend fous en cent manières
différentes. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Les hommes abreuvés de liqueurs fortes ont tous un sang
aigri et adulte qui les rend fous en cent manières différentes.
»
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
Extrait
de La Pucelle d'Orléans :
« Le dîner vient : la délicate chère
L'oiseau du Phase et le coq de bruyère,
De vingt ragoûts l'apprêt délicieux,
Charment le nez, le palais et les yeux.
Du vin d'Aÿ la mousse pétillante,
Et du Tokay la liqueur jaunissante,
En chatouillant les fibres des cerveaux,
Y portent un feu qui s'exhale en bons mots
Aussi brillants que la liqueur légère
Qui monte et saute, et mousse au bord du verre :
L'ami Bonneau d'un gros rire applaudit
À son bon roi qui montre de l'esprit.
Le dîner fait, on digère, on raisonne,
On conte, on rit, on médit du prochain,
On fait brailler des vers à maître Alain,
On fait venir des docteurs de Sorbonne
Des perroquets, un singe, un arlequin.
Le soleil baisse ; une troupe choisie
Avec le roi court à la comédie,
Et, sur la fin de ce fortuné jour,
Le couple heureux s'enivre encore d'amour. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Un peu de vin pris modérément
est un remède pour l'âme et pour le corps. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Il donne de la vigueur à la moindre fibre de mon cerveau et
ranime,
au plus profond de mon âme, les étincelles enchanteresses de
l'esprit
et de la bonne humeur... »
« Quand les gourmands sont devenus sobres, ils vivent cent ans.
»
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Un pupitre pour mes écrits avec quelques flacons
remplis de ce jus divin de septembre. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Le tokaj aszú donne de la vigueur à la moindre fibre de mon
cerveau
et ranime au plus profond de mon âme les étincelles
enchanteresses
de l'esprit et de la bonne humeur… »
« Le tokaj, ce breuvage ambré aux couleurs éclatantes qui
tisse les fils d'or de l'esprit et fait scintiller les mots les plus
spirituels. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
Au propriétaire du château de Corton en 1759 :
« Plus je vieillis, Monsieur, et plus je sens le prix de vos
bontés.
Votre bon vin me devient nécessaire. Je donne d'assez bons
beaujolais
à mes convives de Genève, mais je bois en cachette votre vin de
Corton. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« J'ai vécu plus que toi ; mes vers dureront moins.
Mais, au bord du tombeau, je mettrais tous mes soins
À suivre les leçons de ta philosophie
À mépriser la mort en savourant la vie,
À lire tes écrits pleins de grâce et de sens,
Comme on boit d'un vin vieux qui rajeunit les sens. »
(François Marie Arouet, dit Voltaire)
« Je me plais à m'occuper de mets et de vin, mais ce qui me
passionne
avant tout, c'est la satisfaction de mes hôtes. Quand ils me
confirment
avoir passé une soirée de rêve, c'est pour moi la plus belle
autosatisfaction. »
(Jean-Claude Vrinat, Taillevent, Paris)
« La maîtresse de mon mari, c'est son restaurant.
Il rentre tard chaque nuit, cependant je sais d'où il vient,
ce n'est pas un problème entre nous. »
(Sabine Vrinat)
« Quand vous invitez un ami à dîner, offrez lui votre meilleur
vin.
Si vous en invitez deux, votre second meilleur vin fera
l'affaire. »
(Henry Wadsworth Longfellow)
« Une seule conversation à table avec un sage vaut mieux
que dix ans passés dans les livres. »
(Henry Wadsworth Longfellow)
« L'amour est comme un verre plein. Tant que vous ne buvez pas
son contenu pour le vider, la vie ne peut le remplir à nouveau. »
(Michelle Rose Wainhouse)
« Je connais des œnophiles qui préfèrent se priver d'huîtres,
s'ils ne peuvent pas les accompagner d'un chablis bien frais. »
(Myra Waldo)
« Une des qualités premières du vin
est de donner plus de saveur aux mets. »
(Myra Waldo)
« Snobisme exclu, le vin doit prendre part à la vie
quotidienne,
sans cérémonies ni paillettes, avec grande humilité. »
(Myra Waldo)
« Beau vin de raisin dans la coupe de clarté- nocturne,
J’allais en boire, le cistre des cavaliers m’appelle,
Si je tombe ivre sur le sable, ne riez pas de moi !
Depuis le temps combien sont-ils revenus des guerres. »
(La chanson de liang zhou, WANG han)
« Les vins dont on se souvient ne sont pas spécialement les
plus fins
et les meilleurs crus ne sont pas une garantie de plaisir
si le contexte n’est pas favorable. »
(Allen H. Warner)
« L'opulence de ce qui repose dans un chai poussiéreux,
générant de la richesse jour après jour,
apporte beaucoup plus de satisfaction,
que l'examen minutieux plein d'appréhension des cours de la
bourse. »
(Alec Waugh)
« Il est quasi impossible d'apprécier le bon vin dans un verre
inadapté. »
(Evelyn Waugh)
« Le vin est une mariée qui apporte une belle dot
à celui qui la courtise avec grâce et persistance.
Une approche sans finesse et elle tourne le dos. »
(Evelyn Waugh)
À
Evelyn Waugh à qui on demandait, lorsqu'il était à Oxford, ce qu'il
faisait pour son collège :
« Je
bois en son honneur. »
(Evelyn
Waugh)
« Ici le shérif s’appelle Yquem, le Rio Bravo le Ciron, et
l’or le Sauternes. »
(John Wayne)
« Les prés, la campagne, les champs font pousser tout le reste,
mais là où le vin mûrit, nous l'appelons jardin.
Pas que la peine serait plus menue.
Non, c'est seulement la vénération qui est plus importante. »
(R Weiss)
« Les trois choses que je ne supporte pas :
le café brûlant, le champagne tiède et les femmes froides. »
(Orson Welles)
« L'absinthe apporte l'oubli, mais se fait payer en migraines.
Le premier verre vous montre les choses comme vous voulez les
voir,
le second vous les montre comme elles ne sont pas ;
après le troisième, vous les voyez comme elles sont vraiment.
»
(Oscar Wilde)
« Les Français sont si fiers de leurs vins qu’ils ont donné
à certaines de leurs villes
le nom d’un grand cru. »
(Oscar Wilde)
« Pour connaître l’origine et la qualité d’un vin,
il n’est pas nécessaire de boire le tonneau entier. »
(Oscar Wilde)
« Le travail est le fléau des classes qui boivent. »
(Oscar Wilde)
« J'ai souvent remarqué que chez les gens mariés,
le champagne est rarement de bonne qualité. »
(Oscar Wilde)
« Je peux résister à tout, sauf à la tentation. »
(Oscar Wilde)
« N'est-ce pas une anomalie que, quand on a bu sec, on parle
d'abondance ? »
(Albert Willemetz)
« Dieu n’a pas voulu que le noble vin se perde ;
C’est pourquoi il ne nous donne pas que la vigne,
Mais également la noble soif. »
(Winzerspruch de Dorlisheim)
« Méfiez vous des hommes qui ne boivent pas :
ils ne sont jamais eux-mêmes. »
(Georges Wolinsky)
« Faire l'amour dans une baignoire remplie de champagne,
c'est vraiment du gâchis ! »
(Georges Wolinski)
« Boire n'est pas un défoulement. C'est au contraire une
contrainte imposée durement à l'intellect, afin qu'il ne présente point
les images qui font souffrir. »
(Jean-Michel Wyl)
« Ça, valet, verse,
verse par Jupiter, dans ce canthare ! »
(Xénarque)
« J'ai vu beaucoup plus d'hommes ruinés par le désir
d'avoir une femme et des enfants que par l'alcool et la débauche.
»
(William Butler Yeats)
« J'ai vu beaucoup plus d'hommes ruinés
par le désir d'avoir une femme et des enfants
que par l'alcool et la débauche. »
(William Butler Yeats)
« Pareil au flocon de neige est le chagrin
Qui fond dès qu'il se mêle au vin. »
(Lu Yiu)
« L'alcool, c'est comme le succès.
C'est bien tant que ça ne vous monte pas à la tête. »
(Henny Youngman)
« L'alcool dégrise. Après quelques gorgées de cognac,
je ne pense plus à toi. »
(Marguerite Yourcenar)
À propos de Château
d’Yquem :
« "Guitry disait
qu'après du Mozart le silence qui succédait était encore du Mozart."
Après une gorgée
d'Yquem, les instants qui suivent sont toujours d'Yquem. »
(Frédéric Dard)
« Frédéric Dard l’a
comparé au silence qui suit Mozart, qui est encore du Mozart.
L’Yquem, après la dégustation,
ménage ce moment qui est encore de l’Yquem.
J'aime cette jolie
expression pour décrire un vin qui a une très longue finale :
on dit qu'il fait la
queue du paon…»
(Alexandre de Lur
Saluces, La morale d'Yquem" -
Entretiens avec Jean-Paul Kauffmann)
« Yquem, c'est nos
facultés gustatives poussées jusqu'à l'indicible.
C'est la suavité
absolue. La pleine jouissance. (…) Car l'Yquem est aussi lumière.
«
Boire de l'Yquem est une cérémonie et doit absolument rester une cérémonie
car à chaque gorgée, il se passe quelque chose qui appartient à l'extase.
»
« Le glouglou de ce
liquide ne ressemble à aucun autre. Il est à la fois lourd et léger, si
velouté. L'Yquem est prêt au sacrifice. La main s'empare du trésor.
Parfum rare, parfum
unique.
Essence de soleil et de
miel !
Votre palais, tout à
coup, mérite son nom. Il accueille le souverain absolu des breuvages.
Le nectar descend en
vous. Fermez un instant les yeux.
Vous voilà de l'autre
coté de la vie. »
« Château d'Yquem, de
la lumière bue ! »
« Votre palais, tout à
coup, mérite son nom. Il accueille le souverain absolu des breuvages. »
«
All of a sudden, your palate becomes a palace
fit
to welcome the absolute sovereign of all beverages. »
(Frédéric Dard - père
de San Antonio)
«
I do not call Yquem a wine, as there are « wines » and Yquem is unique.
I
prefer the term nectar…. »
With
these words Frédéric Dard describes the unique character of this king of
the wines,
this
nepenthe… »
(Auteur
inconnu - Nepenthe, a drug of forgetfulness mentioned in Greek mythology)
Essentiellement musicophile, une bouteille d'Yquem sur une portée
de musique, c'est un peu la fameuse phrase : "Le silence qui suit
Mozart (ou ce que vous souhaitez), c'est encore du Mozart. »
« Yquem est une star,
comme Greta Garbo. Yquem est un modèle, une sorte de point extrême,
d'horizon idéal, qui trace et éclaire la route,
qui montre au moins que
ce chef d'œuvre était possible. »
(Jean-Claude Carrière)
« Les étés
d’autrefois brûlent dans les bouteilles d’Yquem
et les couchants des années
finies rougissent le Gruaud-Larose. »
(François Mauriac)
« De la rosée et du
miel distillés avec le parfum des fleurs sauvages... »
(André Simon)
Sitographie
:
http://www.yquem.fr/
http://www.myquem.com/2010/yquem-by-the-glass-with-pierre-lurton/
Suite
:
« Dans toute une vie perdue, n’importe que le vin et mieux
vaut l’oisiveté
que manœuvres et soucis. »
(Hau Yu, 772-846)
« L'Éternel des armées sera le protecteur des enfants d'Israël
:
ils dévoreront tout ; ils fouleront aux pieds les pierres de
fronde ;
ils boiront (3) ; ils seront bruyants comme des gens pris de vin
;
ils seront gorgés, pareils à la coupe des sacrifices,
pareils aux angles de l'autel. »
(Le livre de Zacharie 9 : 15)
(3) Sous-entendu : le sang des ennemis.
« De quelle beauté, de quel éclat on les verra resplendir !
Le froment donnera de la vigueur aux jeunes gens
et le vin nouveau aux jeunes filles. »
(Le livre de Zacharie 9 : 17)
« Éphraïm sera comme un héros ; le cœur de ses fils sera
joyeux
comme s'ils étaient excités par le vin. Oui, ses fils verront
cela
et se réjouiront ; leur cœur bondira de joie en l'Éternel. »
(Le livre de Zacharie 10 : 7)
« Tout le pays sera changé en plaine de Guéba jusqu'à Rimmon,
au midi de Jérusalem. Jérusalem s'élèvera sur l'emplacement
qu'elle occupe,
de la porte de Benjamin jusqu'au quartier de la première porte,
jusqu'à la porte de l'Angle, et de la tour de Hananéel
jusqu'aux pressoirs du roi. »
(Le livre de Zacharie 14 : 10)
« Ils ont dit : Nous étions enivrés
de l'Amour du Dieux unique…
Allons donc ! rien ne peut
enivrer tant de gens
sinon la large coupe où l'on s'abreuve
à dix ou douze ! »
(Mossoul Zahir Al-Dine)
« Faut-il assimiler aux bêtes les valets ?
Avez-vous des gésiers sans avoir de palais ?
C'est le bras, c'est la main qui dose et qui dispense.
Je goûte avec la bouche et vous avec la panse.
Et je pleure en songeant, ô Silène barbu,
Que, sans moi, ce bon vin aurait été mal bu. »
(Miguel Zamacois)
« La cave : l'arrivée des crus, le départ des cuites. »
(Miguel Zamacoïs)
« Les vins fins ne sont, la plupart du temps,
justement appréciés qu'après le dîner.
Il est vrai que c'est à l'office ! »
(Miguel Zamacoïs)
« La gastronomie est l'art d'utiliser la nourriture pour créer
le bonheur. »
(Theodore Zeldin)
« Sobres sont les vrais amis du vin,
parce qu'ils respectent leur chance
et nuancent leur plaisir. »
(Maurice Zermatten)
« Je vous exhorte cette nuit à sombrer dans l’ivresse et face
aux coupes,
taisez les affaires du lendemain. »
(Wei Zhuang, 836-910)
«
Et le vin coulait autour de la table comme l’eau coule à la Seine.
Un
vrai ruisseau lorsqu’il a plu et que la terre a soif.
Dans un coin de la
boutique, le tas des négresses mortes grandissait,
un cimetière de
bouteilles sur lequel on poussait les ordures de la table (…).
Les verres se vidaient
d’une lampée, on entendait le liquide jeté d’un trait
tomber dans la gorge,
avec le bruit des eaux de pluie dans les tuyaux de descente, les jours
d’orage… Ah ! Dieu de Dieu !
Les jésuites avaient
beau dire,
le jus de la treille était
tout de même une fameuse invention !
La société riait,
approuvait ; car, enfin,
l’ouvrier n’aurait
pas pu vivre sans le vin,
le papa Noé devait
avoir planté la vigne pour les zingueurs, les tailleurs
et les forgerons. Le vin
décrassait et reposait du travail ;
puis lorsque le farceur
vous jouait des tours, eh bien !
Le roi n’était pas
votre oncle,
Paris vous appartenait
(…). Ils étaient soûls comme des tiques.
Et les dames avaient
leur pointe, oh ! Une culotte encore légère (…).
On trinquait à ceux qui
passaient. On appelait les camarades.
Le gueuleton s’étalait,
gagnait de proche en
proche le quartier de la Goutte-d’Or entier. »
« Le vin, elle le
pardonnait parce que le vin nourrit l'ouvrier.
Les alcools au contraire
étaient des saletés de poisons
qui ôtaient à
l'ouvrier le goût du pin. »
(Émile Zola)
« Chacun bu son litre. La mère Louis faisait venir son vin de
l’Auvergne, un vin couleur de sang qu’on aurait coupé au couteau. »
(Émile Zola)
« Bécu, qui avait le vin mauvais, se fâcha. S'il tolérait la
chose à jeun,
elle le blessait quand il était ivre. »
(Émile Zola)
« À cette époque, elle aurait encore vécu très heureuse
sans Coupeau, qui tournait mal.
Un jour revenant de la forge, elle crut voir Coupeau dans
l’Assommoir
du père Colombe, en train de se payer des tournés de vitriol
avec
Mes-Bottes, Bibi-la-Grillade et Bec-Salé, dit Boit-sans-soif.
Elle passa vite pour ne pas avoir l’air de les moucharder.
Mais elle se retourna, c’était bien Coupeau qui se jetait son
petit verre
de schnick dans le gosier, d’un geste familier déjà.
Il mentait donc, il en était donc à l’eau-de-vie maintenant !
Elle rentra désespérée, toute son épouvante de l’eau-de-vie
la reprenait.
Le vin, elle le pardonnait, parce que le vin nourrit l’ouvrier
;
les alcools au contraire, étaient des saletés,
des poisons qui ôtaient à l’ouvrier le goût du pain.
Ah ! Le gouvernement aurait bien dû
empêcher la fabrication de ces cochonneries ! »
(Émile Zola)
« Aussi, depuis l’entrée du chapelier dans le ménage, le
zingueur,
qui fainéantait déjà pas mal, en était arrivé à ne plus
toucher un outil.
Quand il se laissait encore embaucher, las de traîner ses
savates,
le camarade le relançait au chantier,
le blaguait à mort en le trouvant pendu au bout de sa corde à nœuds.
comme un jambon fumé, et il lui criait de descendre prendre un
canon.
C’était réglé, le zingueur lâchait l’ouvrage et commençait
une bordée
qui durait des jours et des semaines.
Oh, par exemple des bordées fameuses,
une revue générale de tous les mastroquets du quartier,
la soûlerie du matin cuvée à midi
et repincé le soir, les tournées de casse poitrine se succédant,
se perdant dans la nuit, pareilles aux lampions d’une fête,
jusqu'à ce que
la dernière chandelle s’éteignît avec le dernier verre !
Le zingueur ne pouvait plus boire sans se mettre dans un état
ignoble. »
(Émile Zola)
« Et c'était ainsi dans chaque maison, et de tout ça, des
cuves brûlantes,
des pressoirs ruisselants, des tonneaux qui débordaient,
de Rognes entier, s'épandait l'âme du vin,
dont l'odeur forte aurait suffi pour soûler le monde. »
(Émile Zola)
« Elle se décida, descendit à la cave, bien qu'il y eût là
une bouteille entamée.
C'était qu'elle avait, pour ces occasions, un reste de vin tourné,
qu'elle ne pouvait boire, tant il était aigre, et qu'elle
appelait
du chasse-cousin. »
(Émile Zola)
« Nana jettait à chacun un rire, un mot drôle…
et elle régnait parmi les verres qui se tendaient,
avec ses cheveux jaunes envolés, son visage de neige, baigné de
soleil.
Alors, au sommet, pour faire crever les autres femmes
qu'enrageait son triomphe,
elle leva son verre plein, dans son ancienne pose de Vénus
victorieuse. »
(Émile Zola)
Il suffit de quelques verres pour que Christine s'épanouisse :
« Aussi léger et pétillant que le champagne jaillissant du
bouchon,
le rire fuse parfois de sa gorge et elle s'étonne elle-même
d'entendre cette mousse de joie, pétiller, insouciante, entre
ses paroles.»
(Stefan Zweig in Ivresse de la métamorphose)
Double
portrait au verre de vin
AMOUR,
indéchiffrable amour. Chaque génération a tenté de le nommer. Mais il échappe,
indemne, intact. Comme les enfants, comme le mystère. Certains ont vu un peu
de sa lumière, de son ombre. Les héros, les saints, les poètes au fil de
l'histoire et de la rose des vents, se sont consumés à le dire. Voulant
trouver un abri dans ce désert que peuvent être parfois les mots, j'ai campé
dans le dictionnaire de ma langue qui fait le plus autorité, celui de l'Académie
espagnole. Là j'ai trouvé pâture pour des lieux communs et singuliers, des
formules qu'on fait siennes ou qu'on laisse aux autres. Périple capricieux
qui va de l'attachement vrai, ou imaginaire, à la passion vitale qui attire
un sexe vers l'autre, en passant par les caresses, sans oublier l'enfant
rebondi, nu et ailé, aux yeux bandés et portant carquois.
En
chemin, j'ai sombré dans l'idée de passion, me heurtant aux souffrances, aux
angoisses, au désordre. J'ai rencontré le ravissement, j'ai trouvé aussi
l'extase, la faute et la transe, l'union mystique avec Dieu, la perte de
conscience et l'état second. Une image de l'amour où l'on sent les regards
chavirés et les saintes en lévitation. Et des stylites juchés sur leurs
colonnes, pareils à des grues, mais moins harmonieux et moins drôles.
Le
ravissement amoureux, quel qu'il soit, comporte des expressions qui se
renforcent les unes les autres. Comète qui entraîne dans son antique
chevelure les formes possibles et impossibles de l'amour. C'est pourquoi le
langage populaire, source irrécusable de sagesse, dit que lorsque nous
jouissons, si fugitivement que ce soit, dans et avec l'autre, nous sommes
transportés au septième ciel. Au ciel suprême, comme si gravir les six
premiers était encore insuffisant, et qu'il fallait, pour parler de l'amour,
en appeler au nombre sept, qui apparaît dans toutes les cultures comme le
chiffre incomparable, d'une perfection sans égale. Ce n'est pas un hasard si
le verbe aimer constitue, dans notre grammaire, le verbe de référence, le
paradigme verbal, verbe entre les verbes. Car c'est seulement en sa présence
et sous son emprise que nous entrapercevons, à travers le voile qui se déchire,
la Jérusalem céleste. Mais parmi ceux qui ont entrevu les arcanes du ciel ou
de la terre, du paradis ou de l'enfer, personne, que je sache, n'est revenu en
témoigner. Si Lazare n'a pu le faire, pourquoi exigerait-on des amants, des
anachorètes ou des artistes, qu'ils y parviennent ?
Or,
ceux-ci ont répondu, à leur manière et du mieux qu'ils ont pu, à notre
demande. Il arrive que les mots, pour vaste que soit leur territoire, restent
insuffisants. Il faut alors emprunter d'autres voix, suivre d'autres mages
afin d'accomplir la quête. Oiseau rarissime, l'homme qui a réussi, pour
traduire l'amour intégral, à dilater les trois règnes et à apprivoiser les
sens, l'a fait avec des sons et des silences. C'est bien le seul, je crois. Il
s'appelle Mozart. Et curieusement sa plus grande réussite, c'est Don
Giovanni, la tragédie de celui qui est impuissant à donner, l'infirme de
l'amour, le condamné à une soif éternelle.
D'autres,
comme Marc Chagall dans son Double portrait au verre de vin (1917-1918), ont
saisi, à travers l'image éphémère, le plus parfait des désirs de l'être
humain : l'amour partagé. Égal, généreux, infini.
Le
peintre réalise cette toile magistrale alors que le monde commet la multitude
d'atrocités habituelles à toutes les guerres. Pour la nième fois l'Europe,
en pleine turbulence, perd son sang dans des conflits de groupes. Le monde lui
emboîte le pas ; le résultat, atroce, restera sous le nom de la Grande
Guerre.
Mais
Bêla, la belle, est vêtue de blanc, ses seins gonflés d'impatience cernent
au centre une broche brodée d'espérance. La jeune mariée avance d'un
mouvement de défi. Derrière s'éloignent les coupoles de la ville, les
habitations mesquines et obscures ; à son passage, la ville monochrome se
pare de vives lumières. Une main gantée cache l'anneau d'alliance ; l'autre
tient un éventail fait de verdure et de fleurs grenat. Le corps est fin et
gracile, mais dans l'attitude décidée de la marche ; par une échancrure de
la robe on voit la jambe, moulée par un maître potier, qui jaillit, habillée
d'un long bas, au violet provocant. Les bottines sont confortables, faites
pour la longue marche de la vie. La jeune femme ne porte plus le voile des
vierges. Les amarres sont larguées. Les chimères, l'épais brouillard
disparaissent. Les liens indicibles entre la réalité et le désir se sont
affermis.
Légèrement
anachronique, la coiffure, car le temps de danser le charleston n'est pas
encore venu. Le tableau, le présent, l'avenir convergent en un seul œil.
Point humide où se résument émotion et confiance.
En
babouches et à califourchon, avance l'homme, un jeune marié encore, éperdu
de joie, grisé d'amour. Habit vert et veston rouge. Vert comme les rêves
pleins d'illusions, écarlate comme la colère, le sang répandu, mais aussi
comme le symbole, en Chine, du bonheur.
La
coupe à demi pleine, ils ont trinqué, ils ont bu ; ils la briseront ensuite
pour que le verre et la terre emportent les chagrins, les blessures, les épines,
les souffrances. Les amants se trouvent juste à ce moment décisif où l'âme
communique avec l'ineffable. Sur eux veille l'ange, nimbé du même vert que
l'habit de l'époux ; son corps ailé est violet comme les bas de la jeune
mariée. Mais elle fait la sourde oreille à tous les mots, au passeur fatal
qui n'embarque qu'une personne
à
la fois, et au poison mélodieux des sirènes : elle est poussée par cette
force inexplicable qui accomplit des miracles.
Double
portrait au verre de vin
(1917-1918),
huile sur toile de Marc Chagall.
À
travers elle un de nos prodiges archétypiques, l'un des plus profonds et des
plus secrets, devient du moins possible : elle vole sans se brûler les ailes
; elle glisse, légère, sur les eaux, telle une divinité ; elle marche sur
les braises ardentes du passé. Sans autre entraînement que l'amour
innombrable.
Amour
partagé, instant unique où la dualité est vaincue : les deux deviennent un
pour être trois. Résolu peut-être le mystère renouvelé de la trinité.
Celui qui y a goûté, il l'a déjà oublié.
Epilogue
: Bêla et Chagall partirent à la conquête de Paris, comme vers l'Eldorado,
en se multipliant dans le monde. Ils se marièrent, ils eurent beaucoup
d'enfants, et ils furent plus qu'heureux. Marc emplit la planète d'amoureux,
de vaches qui volent et de violonistes jouant leurs refrains sur les toits.
Dans les creux, il montra aussi des êtres éplorés et des cimetières,
injustes en un sens, comme le sont tous les cimetières.
Maintenant
que nous tournons la page du millénaire, noyés sous les mêmes luttes
iniques et fratricides, maintenant que les amants n'ont plus d'Eldorado à découvrir
et qu'ils ne trouvent plus
refuge
dans les villes ouvertes à tant de fléaux que nous contemplons impuissants,
il serait bon
de
trouver un lieu pour Bela, son jeune époux, ses fils et l'ange. Un lieu où
nous pourrions tous
lever
la coupe à moitié pleine pour trinquer à la belle, à la vie.
LUISA FUTORANSKY, poète et romancière argentine. Son dernier
ouvrage paru en traduction française est un essai : Cheveux, toisons et
autres poils (Presses de la Renaissance, Pans 1991).
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