Florilège de Citations sur le Vin,
la Vigne & le Bien Manger !
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Cette liste unique de citations a été établie en collaboration avec Philippe Margot,
auteur du livre Le Vin de la Bouteille au Verre aux Editions Ketty & Alexandre (en savoir plus)

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de MAUPASSANT à ONFRAY

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« La tentation existe pour qu’on y cède. »

(Guy de Maupassant)

 

 

« Duroy avait trouvé le Corton à son goût

et il laissait chaque fois remplir son verre. »

 

« Il parla avec une certaine verve hâbleuse,

excité par le vin et par le désir de plaire. »

 

« Il se comparaît lui-même à un homme qui goûterait coup sur coup,

les échantillons de tous les vins et ne distinguerait bientôt plus

le Château Margaux de l'Argenteuil. »

(Guy de Maupassant)

 

 

« Il n'y a que les imbéciles qui ne soient pas gourmands.

On est gourmand comme on est artiste, comme on est poète.

Le goût, c'est un organe délicat, perfectible et respectable,

comme l'œil et l'oreille. »

(Guy de Maupassant)

 

 

« Ma tante m'enseignait qu'il est méprisable

de s'adonner à tout autre commerce que celui du vin. »

(François Mauriac)

 

 

Trois attitudes face à la bonne « société » des Chartrons :

L’admiration :

« Depuis que les Tuileries ont brûlé, la noblesse de France a perdu son emploi ;

mais les chais de Bordeaux sont éternels et le vin royal de chez nous a le droit

d’ennoblir les familles qui le servent. »

La distance critique :

« Ceux qui vendaient du vin fin avaient le pas sur ceux qui vendaient aussi

du vin ordinaire et ceux qui vendaient du vin ordinaire n’étaient guère plus considérés qu’un médecin ou qu’un infime maître de conférence à l’Université. »

La dérision :

« Cette profession confère ici une sorte de noblesse (...)

Ils ont de larges costumes anglais, s’intéressent au football ;

ils ne lisent jamais et n’ont vu d’autres peintures

que celles de leurs étonnants barbouilleurs locaux.

Ils ne voyagent pas, ayant tous leur propriété à Pessac.

Beaucoup vont cependant jusqu’à Arcachon,

c’est pour eux le bout du monde. »

(François Mauriac)

 

 

« L'avantage d'être d'une province, de détenir un cru, de ne rien produire

qui ne possède un certain parfum,

un bouquet reconnaissable entre mille. »

(François Mauriac)

 

 

« À peine la vigne a-t-elle passé fleur, la future récolte couvre le coteau,

mais il semble qu'elle soit là comme ces jeunes bêtes

que le chasseur attache et abandonne

dans les ténèbres pour attirer les fauves.

Un profond instinct paysan me jetait en avant comme si

j'eusse voulu m'étendre et recouvrir, de mon corps, ma vigne lapidée. »

(François Mauriac)

 

 

« Ne troublez pas ce vin, vous abîmeriez son âme. »

(André Maurois)

 

 

« Les civilisations du vin sont fines et délicates.

C'est quelles respectent les plus précieuses valeurs humaines :

le temps, la patience, le goût, le jugement. »

(André Maurois)

 

 

Printemps 2008

« ll y a des vins qui sont comme de la lumière.

Souvent il m'a semblé que l'heure qui précède le soleil, le midi brillant et parfois les couleurs somptueuses du soir étaient des gouttes de vin. »

Humagne rouge

 

« Il y a des vins qui sont comme le vent.

À l'heure des grandes chaleurs, le vigneron sent le fœhn jusqu'à l'âme, comme un baiser, comme une gifle, les parchets se hérissent. Un merle se pose sur un échalas. Les gouttes de sève coulent sur les ceps blessés.

Et montent une tendresse, une inquiétude aussi, des vendanges futures. »

Moette

 

« Il y a des vins qui s'élancent

comme la vigne, exubérants. D'autres qui, comme elle, sommeillent. Cependant, ils dévoilent des tannins de passion, des terroirs de légende. »

Haut de Cry

 

« C'est le moment .

Quiétude d'un Johannisberg.

Moette doré, élégance d'une Dôle, solennité d'un Pinot, ferveur d'un Payen…

Lequel est le meilleur ? »

 

Derrière le Rhône qui vous ouvre la vallée,

… sont-ce les confidences d'un vin nouveau ? »

 

(Brigitte Valterio Maye - Simon Maye & Fils, St-Pierre-de-Clages - Valais)

http://www.simonmaye.ch/

 

 

Printemps 2008

Valtério-Maye_2009

« Sur le coteau, midi venu,

nous sommes montés.

Avec une provision de pommes de terre,

un fromage frais du pays et une Dôle.

 

Délicatement tamisée par la lumière de midi

qui lui confère on ne sait quoi de joyeux et de noble,

la Dôle propose de prendre place à sa table.

 

Elle paraît si simple.

On découvre plus tard,

au moment de s'en aller,

quelle était royale.

Qu'elle est un miracle, soustrait au temps,

aux cris et aux larmes.

 

Dans notre mémoire

ce repas deviendra

un temps de douceur et de fraternité.

 

Ce millésime 2008,

indissolublement lié à cette terre

ressemble fort à une grâce à laquelle on accède.

 

La grâce de vivre.

4_Chamoson

(Brigitte Valterio Maye - Simon Maye & Fils, St-Pierre-de-Clages - Valais)

http://www.simonmaye.ch/

 

 

Printemps 2009

Grappe de Moette 2009.

Maye_2009

Le vin est si beau

Il a plus d'une nuance

Dans sa robe.

 

L'éclat

D'un beau matin de juin.

La lumière

D'un fruit mûri à cœur.

 

La densité

Des racines profondes.

 

L'harmonie

Des cépages qui s'enlacent.

 

L'un dans l'autre

Devenu un.

 

À chaque fois

Qu'on ouvre une bouteille

Les éléments redeviennent

Vivants.

 

Que vivent les arômes

Complexes, frais et élégants

De ce grand millésime 2009.

 

Et que vive le bonheur partagé.

 

(Brigitte Valterio Maye - Simon Maye & Fils, St-Pierre-de-Clages - Valais)

http://www.simonmaye.ch/

 

 

Simon_Maye_2010

 

« En travaillant ce matin,

au lever du jour

Sur le coteau de Moette

Entendu un trille strident

un martinet, déjà

Suivi d'un long silence.

 

Tonalité d'été, à cette heure

sur les vignes

Une lumière dont on ne peut dire

À quel point, par moments,

On se sent proche.

 

Notre travail est de passer

De ce que l'on voit

à ce que l'on pressent

Chaque vin est pour nous

Un fragment de la vie

Qu'on a écoutée

Élevée.

 

Que bien entendu

Nous vous révélons

Avec joie

Avec gratitude

Dans ce millésime 2010. »

 

(Brigitte Valterio Maye - Simon Maye & Fils, St-Pierre-de-Clages - Valais)

http://www.simonmaye.ch/

 

 

 

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Derrière l’hiver

On sent sourdre le printemps

Le sol héberge la vie.

 

Des sédiments

Des micro-organismes

Sur des millions d’années

Ont créé ce sol

Lentement

Minutieusement.

 

Il n’y a pas un atome

Que le vin ne partage

Avec ce sol.

 

À son tour

Avec son caractère

Ses arômes

Ses reflets

Le vin parle à l’homme

De la création

De la grâce

De l’amitié

 

Nous sommes heureux

De partager cette vie avec vous

Dans ce millésime 2012.

 

(Brigitte Valterio Maye - Simon Maye & Fils, St-Pierre-de-Clages - Valais)

http://www.simonmaye.ch/

Nos vignes sur le coteau abrupt d’Ardon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Si vous pensiez que les vins n'étaient élaborés que par des moines

dans des monastères poussiéreux ou par des paysans aux grands pieds,

vous ne vous êtes pas crédité d'assez de compétence.

Avec un peu d'effort, vous aussi pouvez devenir un vinificateur. »

(Anabelle Mc Ilnay)

 

 

À propos des accords mets et vins :

« Si celui qui se procure du Petrus ou de l'Yquem boit autant qu'il le peut,

au diable ce qu'il mange, qu'il le donne au chien ! »

(Jay Mclnerney - Bacchus & Me, Adventures in the Wine Cellar)

 

 

« Kiss French – Drink Californian. »

« Embrasse français – bois californien. »

(Jerry Mead)

 

 

« On ne manque jamais d'amis à table ;

on en trouve peu dans les moments difficiles de la vie. »

(Théognis de Mégare)

 

 

« Les Allemands tiennent table pour faire bonne chère,

et les Français pour réunir des personnes qui se conviennent. »

(Gabriel Sénac de Meilhan)

 

 

« Plutôt dormir avec un cannibale sobre qu'avec un chrétien ivre. »

(Herman Melville)

 

 

« Des prostituées, pour gagner dix malheureuses drachmes, courent les banquets et boivent du vin à en crever, ou, si  elles ne le font pas vite et sans rechigner,

elles n'ont plus qu'à mourir de faim. »

(Ménandre, poète comique grec,  342-292 av. J.-C.)

 

 

« Peut-être l'ivresse d'écrire se suffit-elle déjà largement à elle-même ?

Et peut-être un lecteur clandestinement amoureux en vaut-il des milliers

qui n'ont acheté que la beauté des juges ? »

(Guy Ménard)

 

 

« À table, c'est comme sur un navire, il ne peut y avoir deux capitaines,

ou c'est le vin ou c'est l'assiette. »

(Marc Meneau)

 

 

« Une maison abritant un grand cellier bien garni fait vivre votre imagination :

une maison pleine de joie, résistante et profondément enracinée. »

(George Meredith)

 

 

« Cette boisson fermentée à laquelle passionnément les peuples demeurent attachés est l'expression d'un besoin réel,

car elle facilite la transmutation digestive

et exalte le ton chez l'individu. »

(Professeur Metchnickoff)

 

 

« Comme certains vins, la femme est un aliment

qui ne supporte pas le voyage. »

(P. Meyer)

 

 

« Cher piot dont je suis esclave,

O que mon destin serait beau,

Si je vous trouvais dans la cave

Qui doit me servir de tombeau !

Faisons durer la guerre

De la soif et du verre. »

(François Meynard)

 

 

« Tu sèmeras, mais tu ne moissonneras point ; tu presseras l'olive,

mais tu ne pourras pas t'oindre d'huile ; tu fouleras la vendange,

mais tu ne boiras pas de vin. »

(Le livre de Michée 6 : 15)

 

 

« De Reims à la Moselle commence la vraie vigne et le vin,

tout esprit en Champagne, bon et chaud en Bourgogne, s’alourdit en Languedoc

pour se réveiller à Bordeaux. »

(Jules Michelet)

 

 

« C'est au vin qu'ils ont dans le cœur que les Français doivent

d'être le peuple initiateur par excellence. »

(Jules Michelet)

 

 

« Nostalgia is the most successful wine aging processs. »

(Dryar Miller, former restaurant critic for The New York Times)

 

 

« Le vin rehausse la gloire des banquets

et prépare l'oreille aux douceurs des chants du luth et de la harpe. »

(John Milton)

 

 

« Ils ne sont peut-être pas du tout flattés, les vieux vins,

qu'un larbin vienne confier à l'oreille de tous les invités

la date de leur naissance. »

(André Mirabeau)

 

 

« Tu noies tes chagrins dans l'alcool ? Méfie-toi, ils savent nager. »

(Yves Mirande)

 

 

« L'Europe serait presque faite si les Français restaient chaque jour

une heure de moins au bistrot, et les Allemands une heure de plus au lit. »

(Jean Mistler)

 

 

« Le soleil semble se coucher dans un verre de Tavel aux tons rubis irisés de topaze. Mais c’est pour mieux se lever dans les cœurs. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« Notre muscat, boisson diaphane, ô ! Si vous le goûtiez !

L’abeille n’a pas de miel plus doux et il brille comme un pur diamant.

Et il sent le romarin. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« J’ai fait moi-même cet élixir, dit Mireille, il s’élabore quarante jours sur la fenêtre

afin que le soleil en adoucisse l’âcreté. Il y entre de trois herbes de la montagne,

et le surmoût qui les baigne en garde une senteur qui embaume la poitrine. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« Provençaux, voici la coupe

Qui nous vient des Catalans

Tour à tour buvons ensemble

Le vin pur de notre cru,

Verse-nous la poésie

Pour chanter tout ce qui vit

Car c'est elle l'ambroisie

Qui transforme l'homme en Dieu. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« Un vol de filles d'Arles, le sein fortement agité, empourprées au galop

de leurs haquenées blanches, viennent lui apporter

une grande corne rase de vin ;

et dans la plaine – alerte ! – le tourbillon de nouveau s'évapore ;

un vol de cavaliers les suivent, brûlants. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« Quand Bacchus vient et des fouleurs conduit la farandole,

Aux vendanges de Crau et de la fouloire comble,

Quand la boisson bénie, sous les jambes barbouillées de moût,

Dans l'écumante cuvée, échappe à toute bombe. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« Coupe sainte et débordante verse à pleins bords

verse à flots les enthousiasmes et l'énergie des forts.

(Frédéric Mistral)

 

 

« Provençaux, voici la coupe

Qui nous vient des Catalans

Tour à tour buvons ensemble

Le vin de notre cru.

Verse-nous la poésie

Pour chanter tout ce qui vit

Ars c'est elle l'ambroisie

Qui transforme l'homme en Dieu. »

(Frédéric Mistral)

 

 

« Que les cieux soient le prix payé pour une fête où grâce au vin

Le feu naîtra des flots et l'on s'abreuvera de flammes.

Et quand dans la liesse on aura tout oublié du monde,

On boira encore… »

(Modjir de Beylaghan)

 

 

Le bûcheron Sganarelle, buvant au goulot :

« Qu’ils sont doux,

Bouteille jolie,

Qu’ils sont doux

Vos petits glouglous

Mais mon sort ferait bien des jaloux,

Si vous étiez toujours remplie.

Ah, bouteille, ma mie,

Pourquoi vous videz-vous ?

(Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière)

 

 

« Je respecte le vin ; vas-t-en, retire-toi ;

Et laisse Amphitryon dans les plaisirs qu'il goûte. »

 

« Le véritable amphitryon est l'amphitryon où l'on dîne. »

 

« Quel est le cabaret honneste,

Où tu t'es coiffé le cerveau ?

Était-ce un vin à faire la feste ?

Était-il vieux ou nouveau ? »

(Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière)

 

 

Sganarelle :

La, la, la... Ma foi, c'est assez travaillé pour un coup. Prenons un peu d'haleine.

Il boit, et dit après avoir bu :

Voilà du bois qui est salé comme tous les diables.

Qu'ils sont doux,

Bouteille jolie,

Qu'ils sont doux,

Vos petits glougloux !

Mais mon sort ferait bien des jaloux,

Si vous étiez toujours remplie.

Ah ! bouteille, ma mie,

Pourquoi vous videz-vous ?

Allons, morbleu ! il ne faut point engendrer de mélancolie.

(Chanson de Sganarelle - Le Médecin malgré lui - Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière)

 

 

Buvons, chers amis, buvons :

Le temps qui fuit nous y convie ;

Profitons de la vie

Autant que nous pouvons.

 

Quand on a passé l'onde noire,

Adieu le bon vin, nos amours ;

Dépêchons-nous de boire,

On ne boit pas toujours.

 

Laissons raisonner les sots

Sur le vrai bonheur de la vie ;

Notre philosophie

Le met parmi les pots.

 

Les biens, le savoir et la gloire

N'ôtent point les soucis fâcheux,

Et ce n'est qu'à bien boire

Que l'on peut être heureux.

 

Sus, sus, du vin partout, versez,

garçons, versez,

Versez, versez toujours, tant qu'on dise assez.

 

(Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière - 1622-1673 - Chanson à boire, du Bourgeois gentilhomme, Acte IV, scène I)

 

 

« Ami de trente ans, fille de quinze, et vin d'un an ! »

(Blaise de Lasseran Massencome, seigneur de Monluc ou Montluc)

 

 

« Nous voulons fonder une dynastie. Dans dix ou quinze

générations, ce serait génial de voir nos héritiers faire du vin

sur d’autres planètes. Ça serait drôle, non ? “Allo, Scotty ?

Téléporte-moi une bouteille de vin de Mars ! »

(Michael Mondavi)

 

 

 

« Wine to me is passion. It's family and friends.

It's warmth of heart and generositiy of spirit. Wine is art.

It's the essence of civilization and the Art of Living…

When I pour a glass of truly fine wine,

when I hold it up to the light and admire its colour,

when I raise it to my nose and savour its bouquet and essence,

I know that wine is, above all else,

a blessing, a gift of nature, a joy as pure and elemental

as the soil and vines and sunshine from which it springs. »

(Robert Mondavi, arvest of Joy : How the good life became great business, 1998)

 

 

« J'aurai un dies irae aux truffes. »

(Charles Pierre Monselet – dernières paroles du journaliste, mort la veille de Noël)

 

 

« La gastronomie est la joie de toutes les situations et de tous les âges.

Elle donne la beauté de l'esprit. »

 

« La gastronomie fait trembler d'intelligence nos narines. »

(Charles Pierre Monselet)

 

 

L'escargot

« Je t'estime et je t'aime, escargot de Bourgogne,

Pour ta sage lenteur, et ce goût du foyer

Qui te fait transporter ta maison sans ployer,

Vagabond méthodique et cornu sans vergogne.

 

Mais je bénis surtout Marton dont la besogne

Autour de ton corps gris consiste à marier

Si bien le beurre et l'ail en un fumet princier

Que la truffe en pâlit au fond de la Dordogne.

 

Viens, je veux te saisir brûlant entre mes doigts,

Avec les précieux égards que je te dois.

Mon appétit robuste au voyage t'invite.

Pour mieux fuir le regret du vignoble doré,

Tu glisses vers ma panse, ô doux invertébré,

Et crois que jamais tu n'as marché si vite. »

(Charles Pierre Monselet)

 

 

Au seul Bordeaux toujours fidèle

Buveur d’hier et d’aujourd’hui,

J’admets que pour plus d’un rebelle

L’éclair d’un autre vin ait lui.

À quoi bon fuir le parallèle

Avec un loyal ennemi ?

Disons que le Bordeaux c’est Elle

Et que le Bourgogne c’est Lui.

(Charles Pierre Monselet)

 

 

« À la question posée à Diogène au sujet de son vin préféré,

il répondit, comme je l'aurais fait : ”celui de quelqu’un d’autre ! »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Bouteille pleine toute de misères d'une oreille je t'escoute. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

« Tout ainsi que nature nous fait voir que plusieurs choses mortes

ont encore des relations occultes à la vie. Le vin s'altère aux caves,

selon aucune mutation des saisons de sa vigne.

Et la chair de venaison change d'état aux saloirs et de goût,

selon les lois de la chair vive, à ce qu'on dit. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Et, si la douleur de tête nous venait avant l'ivresse,

nous nous garderions de trop boire. Mais la volupté, pour nous tromper,

marche devant et nous cache sa suite. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Qui ne se donne loisir d'avoir soif, ne saurait prendre plaisir à boire. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« L'avaricieux a plus mauvais compte de sa passion que n'a le pauvre, et le jaloux que le cocu. Et il y a moins de mal souvent à perdre sa vigne qu'à la plaider. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« …Comme le moût bouillant dans un vaisseau pousse à mont

tout ce qu'il y a dans le fond,

aussi le vin fait débonder les plus intimes secrets

à ceux qui en ont pris outre mesure. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Versez-leur du bon vin, ils vous feront de bonnes lois. »

 

« Le vin est un don de Dieu dont il ne faut pas restreindre les faveurs. »

 

« On ne boit pas, on donne un baiser et le vin vous rend une caresse. »

 

« Boire à la française, à deux repas et modérément,

c'est trop restreindre les faveurs de ce jeux.

Il faut y avoir plus de temps et de constance…

J'ai vu un grand seigneur de mon temps, personnage de hautes entreprises

et fameux succès qui, sans effort et entrain, de ses repas communs,

ne buvait guère moins de cinq lots de vin, environ dix bouteilles,

et ne montrait à partir de là, que trop sage et avisé

aux dépens de nos affaires. »

 

« Le vin, ce bon Dieu qui redonne aux hommes

la gaieté et la jeunesse aux vieillards. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Le jambon fait boire

or, le boire désaltère

donc, le jambon désaltère. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Je me laisse aller à certaines formes de verres

et ne bois pas volontiers dans un verre commun,

non plus que d'une main inconnue.

Le vin est capable de fournir à l'âme de la température,

au corps de la santé. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Ny le vin n'en est plus plaisant à celuy qui en sçait les facultez premières.

Au contraire : et le corps et l'ame interrompent et altèrent le droit

qu'ils ont de l'usage du monde, y meslant l'opinion de science. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Bu en petite quantité, il éveille et fait revivre celui qui,

par défaillance de cœur, se meurt ;

et en grande, endort et tue l'ivrogne,

devenant instrument de toute intempérance,

pour ceux qui dissoluement en abusent,

et au contraire, aiguisant l'esprit,

pris selon son légitime usage. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« La coutume a tort de condamner le vin parce que quelques-uns s'en enivrent. »                                                                                                 (Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Je ne sais si mes vins doivent leur réputation à mes livres ou mes livres à mes vins. »

(Michel Eyquem de Montaigne)

 

 

« Il faudrait donner le fouet à un jeune homme qui s'amuserait à distinguer les goûts des vins et des sauces ; il n'est rien que j'aie jamais moins su, et moins aimé faire - mais à l'heure qu'il est, je l'apprends. J'en éprouve bien de la honte, mais qu'y faire ? J'ai encore plus de honte et de dépit envers les causes qui m'y poussent : c'est à nous de rêvasser et de baguenauder, et à la jeunesse de veiller à sa réputation et de se pousser.

Elle va vers le monde, la reconnaissance : nous en venons. »

(Montaigne, Les Essais, chap. V « Sur des vers de Virgile »)

 

 

« Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche,

un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné

que véhément et brusque.

J'aimerais mieux que mon fils apprit à parler aux tavernes qu'aux écoles de la parlerie.

(Michel de Montaigne)

 

 

 

« Boissons liées à l'imaginaire de la célébration et de la fête,

il a également assumé la légende de bon conducteur de la sensualité,

voire de potion aphrodisiaque pour fétichistes prêts à boire

dans les escarpins à talon haut d'une femme aux pieds fins,

comme les aimait J. Kessel. »

(Manuel Velasquez de Montalban)

 

 

« Le raisin, le vin et l’humeur des Gascons

sont d’excellents antidotes contre la mélancolie. »

(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu)

 

 

« Le vin est si cher à Paris, par les impôts que l’on y met,

qu’il semble qu’on ait entrepris d’y faire exécuter le précepte

du divin Alcoran qui défend d’en boire. »

(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu)

 

 

« Le raisin, le vin et l'humeur des Gascons

sont d'excellents antidotes contre la mélancolie. »

 

« Heureux les gourmands, ils ont des plaisirs que nous ignorons. »

 

« Bacchus, le vrai, le seul, c'est Bacchus conservant les mêmes grâces

qui touchèrent Ariane. Aussi tendre et brillant

c'est un dieu à suivre et non à craindre ;

toujours agréable à Vénus, il ne connut d'ivresse que l'ivresse de l'amour. »

(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu)

 

 

« Bacchus, le vrai, le seul, c'est Bacchus conservant toujours

les mêmes grâces qui touchèrent Ariane. Aussi tendre que brillant,

c'est un Dieu à suivre et non à craindre ; toujours agréable à Vénus,

il ne connut d'ivresse que l'ivresse de l'amour. »

(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu)

 

 

« Il ne faut pas mettre du vinaigre dans ses écrits, il faut y mettre du sel. »

(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu)

 

 

« Je ne sais si mes vins doivent leur réputation à mes livres

ou mes livres à mes vins. »

(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu)

 

 

« Où il y a de la vigne, il y a de la civilisation.

Il n’y a pas de barbarie. »

(Hubert de Montille)

 

Alix :

« Un vin pute, il vient tout de suite à vous.

Hubert :

Ce sont des vins qui bluffent.

AIix :

Ce sont des vins qui vous en foutent

plein la gueule dès le départ.

Ou qui sont tout en rondeur,

et qui vous lâchent d’un seul coup.

Hubert :

Qui vous lâchent. Tac, ça tombe !

Il y a plus rien.

Alix :

Ce sont des vins traîtres, en fait.

Hubert :

Mais le monde moderne,

parce qu’il n’a plus le temps de rien,

est habitué, il aime se faire bluffer. »

(Alix & Hubert de Montille)

 

 

« Où il y a de la vigne, il y a de la civilisation. Il n’y a pas de barbarie. »

 

« La marque, c’est la culture anglo-saxonne. Vous cultivez la marque,

Mondavi cultive la marque. Ici, on cultive l’appellation d’origine.

Et l'on s’aperçoit au bout de 50 ans que c’est l’appellation d’origine qui prime

sur la marque. Parce que la marque, ça s’oublie. C’est comme les gens… »

 

« Aux États-Unis, en Californie, ils ont le sens du marketing.

On va noyer l’absence de terroir par le bois.

On va expliquer que le goût du vin, c’est le goût du bois…

Et on va convaincre les Français -qui eux ont du terroir- que c’est ça qui plaît ! »

 

« La compétence et le sérieux, c’est différent. Et le talent et l’application,

c’est différent. Hein ! Alors ! »

(Hubert de Montille, Volnay)

 

 

Alix et son père, Hubert de Montille, dégustent devant les fûts de la cave. La fille de Montille s’exprime : « En fait, avec papa, on a souvent les mêmes goûts… en termes de dégustation. On aime bien les vins ciselés. »

-En termes de personnes aussi, ajoute le père.

-On n’aime pas les gens mous, on n’aime pas les vins mous.

-De toute façon, continue Alix, je crois qu’on fait les vins comme on est. Papa, c’est… Bon. C’est quelqu’un qui peut être très sympathique, comme fort désagréable d’ailleurs.

-Ouais, acquiesce Hubert de Montille.

-Vous le reconnaissez ? demande l'ami de passage.

-Oui, bien volontiers. Je suis odieux des fois.

-Et qui peut être assez acerbe, précise sa fille. Et ses vins, parfois, le sont aussi. [Alix rit. Son père moins, il se retourne pour cracher le vin de dégustation par terre, à côté d’elle.]

-Vous allez cracher sur votre fille, là ? S’étonne l'ami de passage.

-Pas encore, réplique le père.

-Papa fait des vins très rigides à la limite de l’austérité.

-C’est vrai. Mais, ils étaient bons au bout de 15 ans.

-Ouais, c’est comme toi. On t’apprécie au bout d’un moment ! »

(Alix et Hubert de Montille, Volnay)

 

 

« Le vin rouge français a toujours, en Angleterre, un goût d’encre ;

en France, il a un goût de soleil. »

(Thomas Moore)

 

 

« La fortune ayant tourné, Londres le retrouva ambassadeur,

donnant des fêtes de quarante mille francs et buvant le tokaj de Rothschild... »

(Paul Morand – Londres 1933)

 

 

« L'apéritif, c'est la prière du soir des Français. »

(Paul Morand)

 

 

« J¹envie vos voyages ; avec de l¹orvieto, un casino discret à Murano, une nonne aux seins fardés et une lettre de change sur Milord Cook, il n¹est point de tristes pensées à Venise. »

(Paul Morand, Venise)

 

J'allais une fois par semaine rue Marignan au dîner du dimanche de ma grand-mère maternelle, en respecter les rites. (Je revois ces rites : bouteilles de bordeaux décantées avec, au col de chaque carafe, un petit cœur de papier où on lisait le cru et l'année ; compotiers où pyramidaient cerises et fraises, sans qu'une queue dépassât ; quelques adages flottent encore dans ma mémoire comme : « C'est meilleur le lendemain, réchauffé. »

(Paul Morand, Venise)

 

 

« La suite au prochain apéro. »

(François Morel)

 

 

« Meursault doit son antique réputation à ses vins blancs.

Un goût particulier qui ressemble à celui de la noisette suffit pour le distinguer.

On peut y ajouter encore une franchise et une finesse exquise. »

(Dr.Jules Morelot –1931)

 

 

« L'alcool est une manière de réagir à la vie

dans un environnement surpeuplé. »

(Jim Morrison)

 

 

 

« Pain bénit des années, des vies, de l'Histoire :

Le terroir nous inspire une sorte de piété seconde, comparable au pain bénit

de nos anciens dimanches par comparaison avec l'Eucharistie.

Le terroir, c'est le pain bénit des années, des vies, de l'Histoire.

Et je ne sais pourquoi, à certains moments, ce mot lui-même,

dans une ambiance soudaine crépusculaire,

offre un silence rempli d'une sorte de vénération diffuse ;

les silences du terroir sont nos compagnons secrets, durablement présents ;

ils coexistent avec la sensation d'un mystère sacré.

Le terroir, ce n'est pas encore la patrie couronnée,

mais c'en est déjà le pressentiment,

et le désir d’une pleine signification de notre patrie. »

(Jean-Baptiste Morvan)

 

 

« Dans le vin, on oublie tous les maux,

Sans vin, l'homme est à moitié mort. »

(Michel Moscherosch)

 

 

« Le vin apporte plaisanterie et fraternité,

le vin attire maints amis,

l’eau les fait partir. »

(Michel Moscherosch)

 

 

Viens, fils de Vénus,

Viens dans ces beaux lieux trouver Bacchus

Quand des cieux tu descends sur la terre,

Cours au verre

Tremper tes traits,

Son nectar augmente leurs attraits.

Règne sous la treille,

Que tes fers sont doux et charmants !

Quand la vigne vermeille sert d'asile aux heureux amants !

Cher Bacchus, l'Amour t'implore,

Tendre Amour, Bacchus t'adore ;

Triomphez, puissants vainqueurs,

Nous sentons le prix de vos faveurs ;

Partagez tous deux l'encens des cœurs. »

 

« Chantez Bacchus et ses dons précieux,

Mortels, dans vos chagrins sa liqueur vous console :

La terre a son nectar aussi bien que les cieux,

Dès qu'il coule la nuit s'envole :

Il calme nos regrets, il flatte nos désirs,

Il interrompt nos pleurs, il suspend nos alarmes :

À la triste raison il ne ravit les armes

Que pour les donner aux plaisirs.

De la plus belle fête, il redouble les charmes. »

 

« Nous sommes gardiens d'un précieux trésor

Qui passe les rubis, les diamants et l'or,

Que l'avarice adore, et dont elle est esclave ;

Nous avons les clefs de la cave. »

 

« Les Indes ont ployé sous mon effort divin,

L'univers est témoin de ma grandeur parfaite,

Et je ne fus jamais vaincu que par le vin,

Mais je trouve ma gloire en ma propre défaite. »

 

« …Pour avaler à longs traits du grand vin de la gloire.

Déjà la nature et les cieux en naissant m'en ont tant fait boire,

Qu'on voit qu'il me sort par les yeux. »

 

« Nous avons inventé l'art de presser Bacchus,

Et fouler au pied la vendange,

Afin d'en exprimer le jus.

Bacchus s'en plaint, Amour le venge,

Et comme nous avons pressé cette liqueur,

Il fait que vos beaux yeux nous vont pressant le cœur

D'une manière plus étrange,

Ainsi par sa permission,

Nous sommes tourmentés de notre invention. »

 

« Bacchus, défends à la tristesse

De répandre ici son poison ;

Règne, et que ta charmante ivresse

Nous aide à bannir la raison. »

 

Ô Ciel ! Quel est l'effet de ce nectar charmant ?

Que vois-je ? Où suis-je ! Je m'égare.

Bacchus de mes esprits s'empare,

Je lui résiste vraiment.

Partagez mes transports, Bacchus vous le commande,

C'est l'honneur qu'il veut qu'on lui rende. »

 

« L'Amour permet de boire ;

Bacchus ne défend pas d'aimer. »

(Jean-Joseph Mouret - Les Amours des dieux)

 

 

« Allaitez-moi seulement le vieillard de bon vin vieil

et vous le verrez sain et gaillard rajeunir de jour à l'autre. »

(Jean Mousin, médecin à Toul en 1612)

 

 

« Dis-donc, compagnon, moi, quand je suis gai, j'ai horreur des buveurs d'eau, (…) si tu veux vivre comme nous, tu es le bienvenu,

sinon au large, fiche le camp !

(Modest Petrovitch Moussorgski)

 

 

« Premier ne puis, second ne daigne, Mouton je suis. »

« Premier je suis, second je fus, Mouton ne change. »

(Devises de Mouton Rothschild)

 

 

« Il est un vin, un vin,

Que le Dieu a caché,

Et l’univers et vous

N'en n'êtes qu'une goutte. »

(Mowlânâ)

 

 

« L’alcool et les drogues sapent la santé de ceux qui ont pris l’habitude

de les consommer. Les tissus étrangers sapent les fondations économiques de la nation et suppriment des millions d’emplois.

Dans les deux cas, la détresse s’installe au foyer

et en conséquence la femme.

Seules les femmes qui ont un mari alcoolique savent

quel ravage le démon de la boisson fait dans les foyers

qui étaient tranquilles est paisibles. Des millions de femmes

dans nos hameaux savent ce que le chômage veut dire. »

(Jean-Marie Muller)

 

 

« Qui n'aime ni les huîtres, ni les asperges, ni le bon vin,

n'a pas d'âme et pas d'estomac. »

(Hector Hugh Munro)

 

 

« Votre palais a besoin de l'ordinaire comme de l'extraordinaire

pour apprécier la différence. Si vous ne lui donnez rien d'autre

que le meilleur, il se blase et devient insensible. »

(Brian Murphy)

 

 

« Le bouquet est bien le parfum le plus tentant au monde. »

(Brian Murphy)

 

 

Loi des connaisseurs en vins :

« Ils dégustent voluptueusement des crus complètement passés en se référant

à  la seule étiquette ou prennent le bordeaux supérieur pour un bordeaux

qui serait de qualité supérieure et non comme l'AOC d'une partie du vignoble.

 

« Quelle que soit la somme d'argent dont vous disposez à l'entrée,

il vous en manquera en milieu de soirée pour offrir un verre à une belle âme. »

 

« Le but est toujours marqué quand vous allez chercher à boire. »

(Loi de Murphy)

 

 

« Que c'est un plaisir perfide

Que d'enivrer son âme avec le vin des sens. »

 

« Allons ! Vive l'amour que l'ivresse accompagne ! »

 

« J'aime le vin, le jeu et les filles. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Je hais comme la mort l'état de plagiaire ;

Mon verre n'est pas grand, mais je bois dans mon verre. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse.

Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. »

(Alfred de Musset)

 

 

« J'estime le bordeaux, surtout dans sa vieillesse ;

J'aime tous les vins francs, parce qu'ils font aimer. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Un homme sobre boit du vin ce qu’un homme sage prend de l’amour :

de quoi connaître l’extase et non l’ivresse. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Tout fumeur de cigare est un ami,

parce que je sais ce qu'il ressent. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Combien de temps pensez-vous qu'il faille faire la cour à la bouteille

que vous voyez pour obtenir d'elle un accueil favorable ?

(…) regardez comme elle est bonne personne !

(…) elle a failli passer tout entière sur mes lèvres

dans la chaleur de son premier baiser. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Je m'attendais à quelque chose de dégourdi, d'insolent,

mais de gai, de brave et de vivace,

quelque chose comme le pétillement du vin de Champagne. »

(Alfred de Musset, Confessions d'un enfant du siècle)

 

 

« J'aime tous les vins francs, parce qu'ils font aimer.

(Alfred de Musset)

 

 

À propos de boire :

« Je tâche d'y voir double, afin de me servir à moi-même de compagnie. »

(Alfred de Musset)

 

 

« Nous voyons le temps passer sachant qu'il va nous engloutir,

alors, mélange le vin à l'eau claire, et donne-nous à boire. »

(Abbad El-Mu'tadid Billah)

 

 

« Tu ne viens pas de la côte dorée

Qui de Dijon court jusqu’au Beaujolais ;

Tu n’est pas né dans la plaine altérée

Où le Médoc mûrit pour les Anglais.

Un nom pompeux ne te fait pas connaître ;

Tu n’as pas eu de médaille au concours.

Tu resteras aux bords qui t’ont vu naître

Vin ordinaire, ami de tous les jours. »

(Gustave Nadaud)

 

 

« Tu veux la joie ? Demande-la à l'ivresse et à l'inconscience. »

(Shahryar Nashat)

 

 

« Ils s'emparèrent de villes fortes et d'un territoire fertile ;

ils devinrent possesseurs de maisons pleines de toutes sortes de biens,

de citernes toutes creusées, de vignobles, d'oliviers et d'arbres fruitiers

en quantité. Ils en mangèrent les fruits et s'en rassasièrent ;

ils engraissèrent et vécurent dans les délices par ta grande bonté. »

(Le livre de Néhémie 9 : 25)

 

 

« Je suis gai ! Je suis gai ! Dans le cristal qui chante,

Verse, verse le vin ! Verse encore et toujours,

Que je puisse oublier la tristesse des jours,

Dans le dédain que j'ai de la foule méchante !

 

Je suis gai ! Je suis gai ! Vive le vin et l'Art !...

J'ai le rêve de faire aussi des vers célèbres,

Des vers qui gémiront les musiques funèbres

Des vents d'automne au loin passant dans le brouillard. »

(Émile Nelligan - 1879-1941)

 

 

 

Moniz_Bandeira_e_Pablo_Neruda

Luiz Alberto Moniz Bandeira (à droite) et Pablo Neruda.

Ode au Vin de Pablo Neruda

 

Vin couleur de jour,

Vin couleur de nuit,

Vin aux pieds de pourpre ou sang de topaze,

Vin, fils étoilé de la terre,

Vin lisse comme une épée d’or,

Doux comme un velours froissé,

Vin enroulé en spirale et suspendu,

Amoureux, marin,

Tu n’as jamais tout à fait contenu dans un verre,

Dans un chant, dans un homme,

Corail, tu es partout,

Et dans l’intime aussi.

 

Tu te nourris parfois de mortels souvenirs,

Nous allons, sur ta vague, de tombe en tombe,

Tailleur de pierre, de sépulcre glacé,

Et pleurons des larmes provisoires,

Mais ton bel habit de printemps est différent,

Le cœur grimpe aux branches,

Le vent agite le jour,

Rien ne reste dans ton âme immobile.

 

Le vin excite le printemps,

Fait croître la joie comme une plante,

Les murs s’écroulent, et les rochers,

Les abîmes se comblent, le chant naît.

Oh toi, jarre de vin,

Dans le désert avec ma délicieuse aimée,

Disait le vieux poète.

Que la cruche de vin

Au baiser d’amour ajoute le sien.

Mon amour, ta hanche tout à coup

Est la courbe pleine du verre,

Ta gorge la grappe,

La lueur de l’alcool ta chevelure,

Les raisins le bout de tes seins,

Ton nombril le sceau pur imprimé

Sur ton ventre d’argile,

Et ton amour la cascade d’inextinguibles vins,

La clarté qui illumine mes sens,

La splendeur terrestre de la vie.

 

Tu n’es pas seulement l’amour,

Baiser brûlant ou cœur brûlé

Tu es, vin de vie,

L’amitié, la transparence,

Le chœur bigarré, l’abondance de fleurs.

 

J’aime sur une table, quand on parle,

La lueur d’une bouteille de vin intelligent.

Buvez-le, et souvenez-vous qu’en chaque goutte d’or

Ou coupe de topaze, ou cuillère de pourpre,

L’automne a travaillé pour remplir de vin ces flacons

Et apprend, homme obscur,

Dans le cérémonial de ton commerce, à te souvenir de la terre

Et de ce qui lui est du, et à célébrer le cantique du fruit.

pablo_nerudaPablo Neruda, le grand poète chilien du XXe siècle (1904-1973).

 

 

« Je dois l'avouer, je n'aime pas l'aigre :

donnez-moi un verre de quelque chose de doux (…)

Aussi vais-je vous faire couler du tokaj… »

(Gérard de Nerval)

 

 

« On rencontre même une vigne, la dernière du cru célèbre de Montmartre, qui luttait du temps des Romains avec Argenteuil et Suresnes.

Chaque année, cet humble coteaux perd une rangée de ses ceps rabougris,

qui tombent dans une carrière. Il y a dix ans, j’aurais pu l’acquérir

au prix de trois mille francs. On en demande aujourd’hui trente mille. »

(Gérard de Nerval)

 

 

« Il en est parfois des hommes comme de certains vins qui ont besoin de vieillir

et de se dépouiller pour avoir toute leur saveur, toutes leurs qualités. »

(Gérard de Nerval - Extrait du Marquis de Fayolle)

 

 

« Ta liqueur rose ô joli vin

Semble faite de sang divin.»

(Gérard de Nerval)

 

 

« Rien de tel que le désert pour changer l’eau en vin.»

(Paul Neuhuys)

 

 

« Le sens du goût qui est le véritable sens médiateur a souvent décidé

les autres sens à partager ses opinions sur les choses et leur a inspiré ses lois

et ses habitudes. On peut s'éclairer à table sur les plus subtils secrets des arts :

il suffit d'observer ce qui a du goût, à quel moment on sent ce goût,

quel goût cela a et si on le sent longtemps. »

(Friedrich Nietzsche)

 

 

« On peut s’éclairer à table sur les plus subtils secrets des arts. »

(Frédéric Nietzsche)

 

 

« Le christianisme et l'alcool, les deux plus grands agents de corruption. »

(Friedrich Nietzsche)

 

 

« Est-ce parce qu'ils ont pris de la bouteille

que certains êtres sont bouchés ?

(Benjamin Subac (Beni Szczupak), dit Noctuel)

 

 

« Si quelqu’un, homme ou femme, s’est mis à part pour se consacrer à l’Éternel par un vœux de naziréat, il s’abstiendra de vin et de boisson enivrante.

Il ne boira ni vinaigre de vin, ni vinaigre de quelque autre boisson enivrante ;

il ne prendra aucune liqueur faite avec des raisins,

et il ne mangera ni raisins frais, ni raisins secs.

Pendant tout le temps de son naziréat, il ne mangera d’aucun produit de la vigne, pas même les pépins, ni la peau du raisin. »

(Le livre des Nombres 6 : 2-4)

 

 

« Ils arrivèrent à la vallée d’Escol, et ils y coupèrent un sarment

avec une grappe de raisin, qu’ils portèrent à deux au moyen d’une perche ;

ils prirent aussi des grenades et des figues. On appela ce lieu la vallée d’Escol,

à cause de la grappe que les enfants d’Israël y avaient coupée. »

(Le livre des Nombres 13 : 23-24)

 

 

« Je te donne aussi les prémices qu’ils doivent offrir à l’Éternel, c’est-à-dire

tout le meilleur de leur huile, de leur vin nouveau et de leur blé. »

(Le livre des Nombres 18 : 12)

 

 

« Pourquoi nous avez-vous fait quitter l'Égypte pour nous amener

dans ce mauvais pays, où il n'y a ni figuier, ni vigne, ni grenadier,

ni eau à boire ? »

(Le livre des Nombres 20 : 5-6)

 

 

« La libation sera d'un quart de hin pour chaque agneau :

tu feras dans le lieu saint la libation de vin pur à l'Éternel.

Tu sacrifieras le second agneau entre les deux soirs ; tu feras la même oblation

et la même libation que le matin ; c'est un sacrifice par le feu,

d'une odeur agréable à l'Éternel. »

(Le livre des Nombres 28 : 7-8)

 

 

« USER, MAIS NE PAS ABUSER.

D'accord ! Mais où est la frontière exacte ? »

(Jacques Normand)

 

 

« La poésie est comme la source.

Pour y boire, il faut s'agenouiller et se pencher. »

(Cyprian Norwid)

 

 

« Au cours de mes rencontres avec des vignerons du monde entier pendant ces 20 dernières années, j’ai pu constater que ce petit monde à part, pouvait aussi être en soi la représentation de “tout le monde ”. Il existe une raison très simple à cela, c’est que le vin, dans sa complexité infinie d’expressions, est sur la planète entière, la chose la plus à l’image de l’être humain. Il fédère les traditions judéo-chrétiennes et les traditions gréco-romaines, il les garde – ou plutôt les prolonge - vivantes, vitales et actuelles. Le vin est donc un dépositaire unique de la civilisation occidentale. Essayer de saisir l’état du monde du vin, c’est forcément une quête sur notre relation à la vie et à la mort, mais aussi une quête sur la transmission d’un passé, orienté vers l’avenir. »

(Jonathan Nossiter – Mondovino 2004)

 

 

« La qualité humaine, culturelle, est-elle cruciale chez les vignerons ?

Un vigneron est à la fois un agriculteur, un commerçant et un artiste. Son attachement à la terre est d'une grande humilité (étant soumis aux caprices de la nature) et parallèlement le vin qu’il crée par son travail sur cette même terre, est directement lié aux plus grandes ambitions de la culture dans laquelle il vit. Et comme les artistes, il essaie de faire rêver, d’apporter des plaisirs, et de provoquer les échanges entre les gens. L’œuvre pour laquelle le vigneron donne son âme est - contrairement aux œuvres d’art - intrinsèquement éphémère, et produit d’immédiateté. Il évite donc nécessairement le piège signalé par Orson Welles, “la seule chose plus vulgaire que de travailler pour l’argent, c’est de travailler pour la postérité.” Un vigneron est par conséquent une des personnes les mieux placées pour révéler les tendances et les forces sous-jacentes d’une culture à un moment donné. »

(Jonathan Nossiter – Mondovino 2004)

 

 

« Bruno a raison : l'émotion sort toute seule.

Après trois mille ans d'écriture sur le vin,

j'ai l'impression que personne n'a réussi à décrire ce que c'est, le vin.

Qui peut parler du vin ?

Qui a l'autorité pour en parler ?

(Jonathan Nossiter – Le Goût et le Pouvoir)

 

 

« Et puis, on ne peut saisir d'un vin que des expressions momentanées, jamais son essence.

Ce vin d'Anjou qu'on est en train de boire est affecté par l'ambiance de ce bar,

surchargée d'egos, d'effluves climatisées contraires à l'essence d'un vin naturel.

On est tous aplatis, ici. On l'aurait bu tranquillement à la maison, entre amis,

avec peut-être un peu de vent passant par la fenêtre, il aurait été tout autre…

C'est pour ça que les jugements définitifs sur les vins, sans parler des notes de Robert Parker,

sont parmi les plus grosses conneries de la planète.

(Jonathan Nossiter)

 

 

« Il y a un instant, entre la 15ème et la 16ème gorgée de champagne

où tout homme est un aristocrate. »

(Amélie Nothomb, Extrait de Le Fait du prince)

 

 

Déjeuner sur l'herbe

Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe

Et moi j'en avais fumé un peu

À travers mes paupières entrouvertes

L'air bleu

Ton visage à l'envers sur ton buste

Un baiser que tu me donnes à boire

À se croire dans un tableau d'Auguste

Renoir

 

Un chardonneret qui sifflote

Dans l'eau un bouchon qui flotte

Ma plume qui pêche à la ligne

Un vers insigne

 

Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe

Et moi j'en avais fumé un peu

Tu me disais je t'aime, que ce verbe

M'émeut

Donne-moi encore ta bouche qu'on déguste

L'eau-de-vie de pomme, de prune, de poire,

Dans la toile étoilée de l'auguste

Renoir

 

Un rouge-gorge qui sifflote

Dans l'eau un bouchon qui flotte

Ma plume qui pêche à la ligne

Une plume de cygne

 

Tous les deux, on déjeunait sur l'herbe

Et moi j'en avais fumé un peu

Dans mes yeux, un triangle superbe

Tes yeux

Puis le soir obscurcit la pelouse

Pour l'oiseau, laissons les gâteaux secs

C'est parfait. On repart à Toulouse-

Lautrec.

(Claude Nougaro)

 

 

Ivresse

« Allons ! Verse le vin, verse encore et reverse !

Dis-moi bien : C'est le vin !

Et ne me fais pas boire en secret,

si tu peux le dire devant nous.

 

Il n'y a de tricherie ici qu'à me montrer éveillé et lucide ;

le vrai butin, c'est quand je bégaie et chancelle

en proie à mon ivresse. »

 

Liqueur d'or

« Cesse de me blâmer,

me reprocher mes vices,

c'est me tenter.

Donne-moi pour remède

à ce mal la liqueur

qui l'a fait naître…

 

Ce vin s'est affiné

sans fréquenter l'eau claire,

afin que l'eau ne puisse lui ravir

son goût ni l'écarter

de son essence. »

(Abû Nuwâs, poète persan, fin du VIIIe siècle)

 

 

« Au terme du parcours

Délesté par son séjour

De sa lie, de sa matière

Le vin devint pur esprit !

Substance délicate et légère

Qui transcende la lumière

Et qui n’a pas de prix. »

(Abû Nuwâs, poète persan, fin du VIIIe siècle)

 

 

 

« Un proverbe archiéculé - stupide comme tous les proverbes, car ce que l’on appelle « bon sens populaire », c’est l’excrément des nations - prétend que les petits cadeaux entretiennent l’amitié. La belle blague !

Les cadeaux, comme les cigares et les orgasmes, doivent être grands !

Ce sont les grands plats qui entretiennent l’amitié, pas les petits restes. »

(Gérard Oberlé)

 

 

« Un obscur polygraphe totalement oublié aujourd’hui, mais qui fut un ami de Balzac et qui sous le nom d’Horace Raisson a commis quelques petits livres sans importance vers 1840, a mis en épigraphe de son ”Code gourmand” cette blasphématoire maxime, blasphématoire pour les seuls petits rongeurs :

« Les grandes pensées viennent de l’estomac. »

Je n’imagine pas les écrivains que j’aime boudant la table. J’ai l’intuition que les vers d’un poète anorexique, à moins qu’il ne soit vraiment malade, sont eux aussi rachitiques. Une muse adepte de la cuisine minceur peut aller se faire mettre par les poètes mondains, les complimenteurs parasites des salons où les bourgeoises se pâment quand on leur susurre :

« Baisse un peu l’abat-jour. »

Les grandes bardes, les génies épiques aussi bien que les suaves

poètes élégiaques ne méprisent pas les nourritures terrestres. »

(Gérard Oberlé)

 

 

« Quand on a dépassé la cinquantaine et que certains de nos sens (je pense surtout à ceux qui vous donnent tant de plaisir à enfreindre le sixième commandement* de Dieu) commencent à s’apaiser, existe-t-il sur terre un plus grand plaisir qu’un somptueux dîner entre amis véritables ?

Oui, il en est peut-être un : celui, pour ces mêmes amis, de préparer ensemble

le repas, de plumer les oiseaux et de les cuisiner en vidant quelques

vieilles bouteilles de vins français. »

(Gérard Oberlé)

*(Tu ne tueras point).

 

 

« Si un jour on décidait de modifier quelque peu la constitution de la République française et si les législateurs s’avisaient de me demander conseil, j’imposerais aux candidats à la présidence un examen de passage avec épreuve culinaire : une confection d’une blanquette ou d’un miroton, d’une terrine de lapin ou d’une tarte aux pommes. Je me suis toujours méfié des citoyens qui n’étaient pas capables de se coller un tablier pour traiter leurs amis. L’amphitryon qui me gâte en ses pénates avec ses propres sauces et qui, comme l’exige la belle tradition, prépare et sert lui-même le café et les cigares, m’enchante bien plus que le cossu cossard qui me traite, même a grands frais, chez un rôtisseur étoilé. (...)

Un chef d’Etat habile au fourneau gouvernerait sans doute avec plus de sensibilité, de volupté et de générosité qu’un énarque de la cuisine minceur

et des cures de thalassothérapie. »

(Gérard Oberlé)

 

 

« Le pinot noir, ce sang bleu de la généalogie bachique. »

 

« Dans sa bouche, Chablis commençait comme un chuchotement

et se terminait en baiser… Ce vin mettra toujours du printemps

dans mes automnes, comme un petit air de pâquerette

quand déjà éclosent les colchiques. »

(Gérard Oberlé)

 

 

« Le vin est fait pour être bu, de préférence entre amis, et basta. »

(Gérard Oberlé, Palomas Canyon)

 

 

« Lorsqu'il venait me rendre visite dans la Nièvre, Jean Carmet (…)

avait instauré une coutume.

Vers la fin de l'après-midi, il disait : "Je vais faire un tour dans ta bibliothèque",

en pointant un doigt vers le sol. Il prenait alors un panier, plusieurs verres,

un tire-bouchon, quelques fromages et disparaissait une heure dans mes caves. »

(Gérard Oberlé, Itinéraires spiritueux)

 

 

« Ce que je ne m’explique guère,

C’est pourquoi l’on boit à Paris

Le mauvais vin dans les grands verres

Et le bon vin dans les petits. »

(Jacques Offenbach)

 

 

« La haine est le plus puissant des alcools en politique. »

(Christine Okrent)

 

 

« Vin de Prince, elle est velours, séduction et mystère.

C'est le plus proustien des grands vins :

sous le parfum secret de pétale de rose à peine fanée d'une Romanée-Conti 1956,

n'est-ce pas l'intense et pure sensation du Temps retrouvé qui nous envahit

 

Les dieux nous auraient-ils laissé en souvenir dans ce carré de terre,

la trace fascinante d'une perfection intemporelle ? »

(Richard Olney dans Romanée-Conti)

 

 

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Vin de Prince, elle est velours, séduction et mystère. C'est le plus proustien des grands vins : sous le parfum secret de pétale de rose à peine fanée d'une Romanée-Conti 1956, n'est-ce pas l'intense et pure sensation du Temps retrouvé qui nous envahit ?

 

Les dieux nous aurait-ils laissé en souvenir dans ce carré de terre, la trace fascinante d'une perfection intemporelle ?

(Richard Olney in "Romanée-Conti)

 

 

« Pour avoir du succès, soyez bronzé, vivez dans un immeuble chic (même si vous habitez  la cave), faites-vous voir dans les restaurants élégants (même si vous ne prenez qu'une boisson) et, si vous empruntez, empruntez beaucoup.»

(Aristote Onassis)

 

 

« Le temps du vin est celui de la musique,

évanescent et destiné à creuser l'âme

pour laisser des traces, des souvenirs, des témoignages.

Aussitôt écoutée, la mélodie déserte l'espace

dans lequel elle s'est développée ;

aussitôt bu, un vin s'évanouit dans le corps où il disparaît.

Dans les deux cas, ces quintessences temporelles ne survivent

que par les émotions produites, les impressions suggérées.

Toute existence est dépliée sur ce modèle, toute mémoire agit mêmement

sur une musique, un vin, une vie, et chacune de ces variations

sur le thème du temps est une leçon de ténèbres

à mettre en perspective avec le vieil enseignement

qu'en peinture donnent toutes les vanités : Omnia Vanitas… »

(Michel Onfray)

 

 

« Noble, la pourriture est une vitalité à l’œuvre, elle se nourrit de l’eau,

du suc et des acides du raisin. Comme toute mort,

elle est la continuation de la vie par d’autres moyens.

La texture et la forme du raisin se modifient radicalement, sa chimie est transfigurée,

apparaissent des éléments essentiels et nouveaux,

des antibiotiques et des molécules nouvelles. »

(Michel Onfray)

 

 

« Où serait la vraie noblesse ? Dans le talent pour faire de la dégustation

un art de culture et de civilisation, dans la capacité à métamorphoser

tout verre d’un grand vin en œuvre d’art qu’on tente d’aborder

avec sa propre subjectivité, son audace, sa volonté

et en prenant les risques que cela suppose.

Non en se contentant du psittacisme, cette maladie de la répétition,

qui transforme bien trop souvent le dégustateur

en domestique de sa mémoire

plutôt qu’en serviteur de son intelligence. Créer des concepts,

inventer des notions, oser des rapprochements, affirmer une lecture

d’un grand cru, plutôt que redire, ressasser, répéter, réitérer

ce que l’on trouve partout à longueur de guide,

Parker fonctionnant comme un inévitable cinquième évangile.

(Michel Onfray, Le désir d'être un volcan.)

 

 

« À qui sait l'écouter, le vin parle (…) car le vin murmure parfois,

assène de temps en temps, suggère ici, impose là une évidence,

masque ailleurs un parfum, une fragrance, sollicite d'anciennes mémoires. »

(Michel Onfray)

 

 

« Enfouies sous les plis nombreux que l'âme a générés

après un certain temps d'existence (…). Ces parfums sont un mode

qui renvoie à l'enfance sollicitée par celui qui goûte (…).

Goûter un vin, c'est réveiller l'enfant en soi.

Et tous ne savent ni ne peuvent demander à leur chair

qu'elle fasse surgir à nouveau le petit garçon ou la petite fille qu'ils ont été,

eux qui plus tard se retrouvent le nez dans le col d'un verre à dégustation. »

(Michel Onfray)

 

 

« Mon meilleur souvenir gastronomique, c’était une fraise dans le jardin de mon père. La journée avait été chaude, un été. Les fraises étaient gorgées de cette chaleur qui brûle les fruits jusqu’au cœur où ils sont tièdes. Les feuilles ne suffisaient pas à faire une ombre qui les protège assez. J’ai détaché l’une d’entre elles. Mon père m’a invité à la passer sous l’eau, selon son expression, pour la nettoyer et la rafraîchir. Le filet descendu du robinet était glacial, procédant des sources qui dormaient sous les jardins. Lorsque je mis la fraise en bouche, elle était fraîche sur sa surface et chaude en son âme, peau douce presque froide, chair tempérée. Écrasée sous mon palais, elle se fit liquide qui inonda ma langue, mes joues, puis descendit au fond de ma gorge. J’ai fermé les yeux. Mon père était là, à mes côtés, travaillant la terre, courbé sur les planches du potager. L’espace d’un instant – une éternité -, je fus cette fraise, une pure et simple saveur répandue dans l’univers et contenue dans ma chair d’enfant. De son aile, le bonheur m’avait frôlé avant de partir ailleurs. Depuis, je guette le retour de cet ange hédoniste dont j’ai tant aimé les rémiges et le souffle. Nul doute que je le cherche avec ardeur et qu’il se dérobe, apparaissant quand je ne l’attends pas, surgissant quand le ne l’espère plus. »

« Dans les pratiques qui visent le plaisir, la culture est ce qui distingue l’hédonisme vulgaire de l’hédonisme philosophique. Toute jubilation n’est pas bonne parce qu‘elle est jubilation. À ce titre, les animaux connaîtraient la sagesse la plus accomplie ; ils illustreraient la sapience la plus achevée alors qu’ils illustrent l’hédonisme vulgaire, celui dans lequel se trouvent ceux qui jouissent brutalement, sans soucis ni éthiques ni esthétiques. Je crois vraiment que, disons le ainsi, jouissance sans conscience n’est que ruine de l’âme. Le rut et l’herbe broutée, la copulation sauvage et la proie déchiquetée par l’animal ne sont certainement pas exempts d’une satisfaction pour lui, mais qui en aucun cas ne relève d’une situation éthique, esthétique et hédoniste. Sur ce sujet, on pourrait avancer que l’érotisme est à la sexualité ce que la gastronomie est à la nourriture : un supplément d’âme. Et qu’il n’est de dimension hédoniste dans un plaisir que lorsque entrent en jeu ce supplément d’âme, cet ajout à la jubilation d’un sentiment qui n’ignore pas le monde, les autres, le réel, la situation dans laquelle on se trouve, l’intersubjectivité dans laquelle tout ce qui advient se déploie. L’hédonisme vulgaire est solipsiste, pratiqué et revendiqué comme tel. Il est d’autant vulgaire qu’il oublie et néglige autrui, voire le sacrifie, l’utilise et l’exploite. Philosophique, il est soucieux d’autrui et vise moins à être en tant que tel que de permettre une relation harmonieuse et réussie. Le premier vise sa propre fin, le second est à inscrire dans l’économie d’une éthique dont j’ai formulé ailleurs la nature.

Et l’ange hédoniste, dans tout cela ? J’espère qu’on voit mieux à quoi il ressemble, mélange de kunique et de condottiere qui nécessite qu’on modifie le discours de l’angélologie classique, car il est mixte de poète et de messager, de philosophe et d’artiste. Charnel, sensuel, raffiné, élégant et délicat, il pratique la prévenance et le souci d’autrui. Modèle hyperesthésique, il veut exacerber ce que peuvent les sens, ce que fournissent les perceptions, ce qui structure les émotions. Puissant, il goûte la force autant qu’il déteste la violence, car il sait qu‘elle est le seul instrument qui permette de sculpter son existence, son destin et son corps, comme on le fait pour une œuvre d’art. Omniscient, il sait autant ce que peuvent les fraises dans le jardin d’un père et le flacon d’un premier Yquem. Partout où une mère cuisine, chante et berce, là où un père touche la peau de son enfant, lui caresse le corps, il est présent. Là où des mains se joignent, des bouches aussi, là où s’échangent et où se voient des signes, des gestes d’affection, de prévenance, de tendresse et de douceur, il est à la table, aux fourneaux, dans les cuisines, au cellier, il veille.

Il ignore l’eau bénite, et préfère le vin ; redoute l’encens et goûte particulièrement les parfums d’un corps aimé ; le ciel ne lui plait que parce qu’il permet de se déplacer vite entre deux points sur terre, là où la vis se déplie, donc là où est l’essentiel.

On lui doit le clin d’œil des émotions superlatives, les îvreté voluptueuses, les somptueuses nourritures éphémères, les énergies sculptées, les politesses célébrées, les vitalités exacerbées, les jubilations souhaitées. Goûteur de pommes aux paradis qui n’en ont plus pour longtemps, sa devise est Carpe Diem. Je crois qu’il faut lui abandonner nos vies de sorte que Thanatos, quand il triomphera, n’ait à ranger dans sa besace qu’un corps qui aura brûlé jusqu’aux derniers feux. »

(Michel Onfray, "La Raison gourmande")

 

 

« Avant toute vie rampante, chaloupante ou marchande, la pierre exprime la présence,

ce que les philosophes appellent la pure présence au monde.

 

Aveugle et dépourvue de conscience, sommaire dans sa vitalité et son énergie,

la pierre contribue à une grammaire et une syntaxe, qui permettent un style,

ce qu'en d'autres termes on appelle le Terroir.

 

Un Terroir, c'est une identité et une identité ne souffre pas d'aménagement.

 

Ce qui se dit dans les lentilles géologiques, qui font tel ou tel vin, est indicible ailleurs.

 

Unique, le sol sollicite des quintessences qui fournissent en retour,

matière à entretenir le caractère exceptionnel. »

(Michel Onfray – Les formes du temps)

 

 

« Simplement celui que l'on boit lorsque l'on est amoureux…

celui dont on se souvient. »

(Michel Onfray)

 

 

« Le champagne est le seul vin qui chante, réellement. »

(Michel Onfray)

 

 

« La preuve du monde, c'est le champagne dont les bulles sont des comètes

qui traversent l'espace, des étoiles qui flambent dans le cosmos,

des forces qui strient sur le mode lumineux

les ciels contenus dans des coupes de verre ».

(Michel Onfray)

 

 

« La sève est une eau en son genre avec il est possible de lire le mouvement de clepsydres magiques. Ni liquide insipide, ni flux neutre et pâle, elle est une énergie avec laquelle se font les communications entre les sous-sols sombres et les voûtes étoilées, entre les pierres, la terre, le ventre obscur des enfers et l’azur, l’air, la coupole de l’éther. » (page 25)

 

« La plante, la vigne en l’occurrence, est au carrefour de ces deux univers : la terre et l’air, le magma et le soleil, les ténèbres et la lumière, les racines et les efflorescences. » (page 26)

 

« Plante grimpante ou rampante, dansante ou virevoltante, la vigne est un végétal baroque, sinon maniériste, que caractérisent les nœuds, les trilles, les tresses, les labyrinthes, les arabesques, les voltes, les plis, les étirements, les allongements. » (page 27)

 

« La vigne fut un instrument de mesure naturel des cycles (...)

« La plante a montré à quoi elle obéissait : au sommeil consubstantiel des hibernations dans la terre, ralentissement, lenteur subie et engourdissements de l’âme ; puis, premières coulées de sève dans le cep, le liquide agit comme une puissance calorifère, les potentialités, endormies, deviennent des puissances puis des actes ; ensuite, sur les branches comme un hommage  à l’air, un trajet accompli des ténèbres  du sous-sol à la lumière du jour, on aperçoit les premiers bourgeons qui gonflent ; se développant, suintant, mélangés à une liqueur séminale, ils s’ouvrent, collants et gras, pour laisser se déplier un bouquet de feuilles. Dans le cycle, on parlera de débourrement.

Suivent des myriades de boutons qui se structurent en grappes, comme pour annoncer le raisin qui viendra. Lorsque la fleur arrivera, elle durera quinze jours, emplissant les vignobles d’un parfum entêtant qui n’est pas sans parenté avec les liqueurs fortes et spermatiques des gibiers, la lourdeur en moins (...)

Temps spécifique de la floraison.

Alors tombent les pétales qui volent et retournent à la terre. Pour eux c’est fini. Leur destin est épuisé, ils iront nourrir le terreau, la tourbe (...)

Sur la ramure des sarments, après la fleur, on distinguera le fruit. Le raisin changera de couleurs, et le temps se montrera dans ces variations chromatiques : du vert acide du départ à la pourriture de l’arrivée en passant par le spectre des jaunes, cuivres, oranges, marrons, bruns, les grappes se chargeront de toutes les subtilités colorées qui parlent à l’œil du paysan (...)

Après débourrement et floraison, on parle du temps de la véraison. (...)

Ultime station dans le mouvement de ce temps circulaire, il faut parler de la maturation. » (Pages 31-32-33)

 

« Des fermentations préhistoriques aux faisandages gastronomiques d’aujourd’hui en passant par l’art des fromages aux croûtes ou pâtes elles aussi habitées par les ferments thanatologiques, celui des thés fumés dans les plus lointaines provinces chinoises, ou encore celui des garums ayant traversé le temps et l’espace jusqu’aux nuoc-mâm, le jeu culturel avec la pourriture naturelle n’a cessé de permettre des surprises esthétiques et éthiques, métaphysiques et ontologiques. Cet art de faire la vie à partir de la mort désigne une attitude dialectique certaine (...) » (pages 58-59)

 

« Noble, la pourriture est une vitalité à l’œuvre, elle se nourrit de l’eau, du suc et des acides du raisin. Comme toute mort, elle est la continuation de la vie par d’autres moyens. (...)

Aussi vise-t-on, dans ce jeu avec la pourriture noble, une eschatologie païenne : sauver ce qui peut l’être par un art de l’œil associé à une sapience antique. De sorte que le paysan verra la progression du champignon, distinguera les bonnes pourritures des mauvaises et les états du travail de la nature. » (page 60)

(Michel Onfray - Les formes du temps Théorie du Sauternes - Livre de Poche n°31465)

 

 

« Pour réaliser ce nouveau temps, du moins le rendre possible, en faciliter la généalogie, les viticulteurs élèvent le vin. Ils accompagnent ses mutations, ses évolutions, ils surveillent sa maturation, son individuation. Aux aguets, à l’écoute, soucieux du moindre signe, ils savent qu’un vin aussi fragile dans les limbes se devra de traverser l’enfance et la puberté, l’adolescence et la maturité, avant d’accéder à la plénitude, à l’accomplissement et à l’épanouissement de soi. »

(Michel Onfray)

 

 

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