Florilège de Citations sur le Vin,
la Vigne & le Bien Manger !
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Cette liste a été établie en collaboration avec Philippe Margot auteur du livre Le Vin de la Bouteille au Verre aux Editions Ketty & Alexandre (en savoir plus)
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de BAUDELAIRE à BRILLANT

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«N'est-il pas raisonnable de penser que les gens qui ne boivent jamais de vin sont des imbéciles ou des hypocrites. Des imbéciles, c'est-à-dire ne connaissent ni la nature, ni l'homme... Des hypocrites, c'est-à-dire des gourmands honteux

des fanfarons de sobriété, buvant en cachette ou ayant quelque vie occulte...

Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables.»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu’il se ferait dans la santé et dans l’intelligence de notre planète un vide, une absence encore plus affreuse que tous les excès dont on le rend coupable.»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Profondes joies du vin, qui ne vous a connues ?

Quiconque a un remords à apaiser, un souvenir à évoquer, une douleur à noyer,

un château en Espagne à bâtir, tous enfin, vous ont invoqué, dieu mystérieux, caché dans les fibres de la vigne. Qu'ils sont grands les spectacles du vin

illuminés par le soleil intérieur, qu'elle est vraie et brûlante,

cette seconde jeunesse que l'homme puise en lui !

Mais combien sont redoutables aussi ses voluptés foudroyantes

et ses enchantements énervants. Et, cependant, dites,

en votre âme et conscience, juges, législateurs, hommes du monde,

vous tous que le bonheur rend doux,

à qui la fortune rend la vertu et la santé faciles, dites, qui de vous aura

le courage impitoyable de condamner l'homme qui bois du génie.»

                                                                                                 (Charles Baudelaire)

 

 

«Superbe, elle humait voluptueusement le vin de son triomphe...»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Boire du vin, c’est boire du génie.»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Le vin est semblable à l’homme: on ne saura jamais jusqu’à quel point

on peut l’estimer et le mépriser, l’aimer et le haïr, ni de combien d’actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable.

Ne soyons donc pas plus cruels envers lui qu'envers nous-mêmes

Et traitons-le comme notre égal.»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Sans mors, sans éperon, sans bride,

Partons à cheval sur le vin

Pour un ciel féerique et divin !

Nous fuirons sans repos ni trêve,

Vers le paradis de mes rêves !»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Le vin (...) fait surgir plus d’un portique fabuleux dans l’or de sa vapeur rouge, comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.»

                                                                                                (Charles Baudelaire)

 

 

«Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles:

"Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,

Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,

Un chant plein de lumière et de fraternité!

 

Je sais combien il faut, sur la colline en flammes,

De peine, de sueur et de soleil cuisant

Pour engendrer ma vie et me donner l'âme;

Mais je ne serais point ingrat ni malfaisant,

 

Car j'éprouve une joie immense quand je tombe

Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,

Et sa chaude poitrine est une douce tombe

Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

 

Entends-tu retenir les refrains des dimanches

Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant?

Les coudes sur la table et retroussant tes manches,

Tu me glorifieras et tu seras content:

 

J'allumerai les yeux de ta femme ravie;

À ton fils, je rendrai sa force et ses couleurs

Et serai pour ce frêle athlète de la vie

L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

 

En toi je tomberai, végétale ambroisie,

Grain précieux jeté par l'éternel Seigneur,

Pour que de notre amour naisse la Poésie

Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur!»

                                                 (Charles Beaudelaire, ”Les Fleurs du Mal", 1857)

 

 

«Il faut être toujours ivre, tout est là; c'est l'unique question.

Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps

qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,

il faut vous enivrer sans trêve, mais de quoi ?

De vin, de poésie ou de vertu,

à votre guise. Mais enivrez-vous !

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé,

vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent,

à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit,

à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante,

à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est.

Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront,

il est l'heure de s'enivrer; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps,

enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin,

de poésie, de vertu, à votre guise.»

                                                                                      (Charles Baudelaire)

 

 

«J'ai connu un individu dont la vue affaiblie retrouvait dans l'ivresse

toute sa force perçante primitive. Le vin changeait la taupe en aigle.»

 

«L'homme ajouta le vin, fils sacré du soleil.»

                                                                                        (Charles Baudelaire)

 

 

«Pour noyer la rancœur et bercer l'indolence

De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,

Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil;

L'Homme ajouta le Vin, fils sacré du Soleil!»

                                                                                      (Charles Baudelaire)

 

 

«Le musicien consciencieux doit se servir du vin de Champagne

pour composer un opéra-comique.

 Il y trouvera la gaieté mousseuse et légère que réclame le genre.»

                                                                 (Charles Baudelaire, Paradis artificiels)

 

 

«Rien n'égale la joie de l'homme qui boit,

si ce n'est la joie du vin d'être bu.»

                                                                (Charles Baudelaire - Paradis artificiels)

 

 

«Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,

Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,

Qui nous rend triomphants et semblables à Dieux.»

                                                                  (Charles Baudelaire)

 

 

«Aujourd'hui l'espace est splendide!

Sans mors sans éperon, sans bride

Partons à cheval sur le vin

Pour un ciel féerique et divin!...Ma sœur côte à côte nageant,

Nous fuirons, sans repos ni trêves

Vers le paradis de mes rêves!

                                                                  (Charles Baudelaire)

 

 

«Dites, en votre âme et conscience, juges, législateurs, hommes du monde,

vous tous que le bonheur rend doux, à qui la fortune rend la vertu et la santé faciles, dites, qui de vous aura le courage impitoyable

de condamner l'homme qui boit du génie.»

                                                                      (Charles Beaudelaire)

 

 

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

(Recueil: Les fleurs du mal)

 

Le vin du solitaire

Le regard singulier d'une femme galante

Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc

Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,

Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante;

 

Le dernier sac d'écus dans les doigts d'un joueur;

Un baiser libertin de la maigre Adeline;

Les sons d'une musique énervante et câline,

Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,

 

Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,

Les baumes pénétrants que ta panse féconde

Garde au coeur altéré du poète pieux;

 

Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,

- Et l'orgueil, ce trésor de toute gueuserie,

Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux!

 

 

«Et si j'ai votre argent, ne le plaignez donc pas;

Car si tôt que je l'ai, le tavernier l'aura.»

                                                                                            (Baudoin de Sebourg)

 

 

«Le plaisir de l'eau sur les lèvres est supérieur à celui de boire.» 

                                                                              (Jean Baudrillard)

 

 

«Le vin n’acquiert de la grandeur que s’il est porté par une grande ambition

politique et économique.»

                                                                     (J.-F. Bazin)

 

 

«Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, Madame,

il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes.»

                                                                   (Pierre Augustin Caron de Beaumarchais)

 

 

Le Barbier de Séville (1775)

«Bannissons le chagrin,

Il nous consume:

Sans le feu du bon vin,

Qui nous rallume,

Réduit à languir,

L'homme sans plaisir,

Vivrait comme un sot,

Et mourrait bientôt.»                                                                      

                                                            (Pierre Augustin Caron de Beaumarchais)

 

 

«Éviter les sujets sérieux en début de repas.

Ils figent et font parfois flotter au-dessus de la nappe

des nuages de malaise qu'il est ensuite très difficile de faire lever.»

                                                                                (Yves Beauchemin)

 

 

«Salut vigneron, salut à toi sans qui la France

ne serait plus le sourire de l’Europe.»

                                                                   (M. Bedel)

 

 

«Boire peu pour boire longtemps.»

                                                                                                (Guy Bedos)

 

 

«Fais que l’humeur savoureuse

De la vigne plantureuse,

Au rais de ton œil divin,

Son nectar nous assaisonne,

Nectar, tel comme le donne

Mon doux vignoble angevin.»

                                                                                 (Joachim du Bellay)

 

 

«Ceste vigne tant utile,

Vigne de raysins fertile

Toujours coutumière d'être

Fidèle aux vœux de son Maistre,

Ores, qu'elle est bien fleurie,

Te la consacre et dedie,

Thenot, vigneron d'icelle,

Fay donq, Bacchus, que par elle

Ne soit trompé de l'attente

Qu'il a une belle plante:

Et mon Anjou foisonne

Partout en vigne aussi bonne.»

                                                                                     (Joachim du Bellay)

 

 

«Il est plutôt âcre, c'est vrai. Un goût de pichet, un faux air de quart de rouge

à quinze balles, on devine le croque-monsieur à suivre,

et on le fait passer avec un café, sinon il risque de casser un peu la tête

le reste de l'après-midi.»

                                                                                     (Tonino Benacquista)

 

 

«On devrait interdire l'alcool aux angoissés, ce sont des proies faciles :

ils ont la faiblesse de croire, l'espace d'un soir,

qu'ils ont droit à leur part de bonheur.» 

                                                                                    (Tonino Benacquista)

 

 

«Dans cette transparence

Se cache un or blessé

Et de denses ténèbres

Demeurent latentes.

 

Quand elle éclate en bouche

Tel un sous-bois

Une lune liquide

Flâne dans les pensées

 

Et répands sa spectrale

Saveur de lumière

Au travers d'une topaze

Gouttant dans notre verre.»

                                                                                        (Felipe Benitez Reyes)

 

 

«Mieux vaut prendre un peu de vin par nécessité,

que beaucoup d’eau par avidité.»

                                                                        (Saint Benoît)

 

 

«Messieurs les cardinaux m'ont élu moi,

un simple et humble travailleur dans les vignes du Seigneur.»

                                                             (Benoit XVI)

 

 

«Venez, passants, venez lire l’Epitaphe que je me fais :

j’ai chanté l’amoureux délice, le vin, la France et ses hauts faits.»

                                                                          (Kuala Berang)

 

 

«Et pour choquer,

Nous provoquer,

Le verre en main, en rond nous attaquer,

D’abord nous trinquerons pour boire

Et puis nous boirons pour trinquer.»

                                                                         (Chanson de Pierre-Jean de Béranger)

 

 

«Le vin charme tous les esprits:

Qu’on le donne

Par tonne.

Que le vin pleuve dans Paris,

Pour voir les gens les plus aigris,

Gris.»

                                                                         (Chanson de Pierre-Jean de Béranger)

 

 

«Il suffit d’un doigt de vin pour réconforter l’espérance.»

 

«Le bon vin rend l’âme si bonne.»

                                                                                     (Pierre-Jean de Béranger)

 

 

«Comme un qui prend une coupe,

Seul honneur de son trésor

Le bon vin rend l'âme bonne.

Le bon vin rend l'âme si bonne.

Mais jusqu'à sa dernière aurore,

En buvant frais s'épanouir,

Même en tremblant, chanter encore,

Mes amis, ce n'est pas vieillir.»

                                                                                     (Pierre-Jean de Béranger)

 

 

«Trinquer est un plaisir fort sage

Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus.

Quand du mépris d'un tel usage

Les gens du monde sont imbus,

De le suivre, amis, faisons gloire,

Riant de qui peut s'en moquer.»

                                                                                      (Pierre Jean de Béranger)

 

 

À propos de Colette:

«On découvre tout de suite qu'elle sait manger,

ce qui, pour une femme est rare –

et qu'elle se connaît en vin – ce qui est probablement unique (…).

Ses yeux de biche déchirée coiffent

le nez le plus expert en arômes et en essences

que l'on puisse trouver autour d'une table de connaisseurs.»

                                                                                   (Henri Béraud, gastronome)

 

 

«Un poème jamais ne valut un dîner.

Rien ne doit déranger l'honnête homme qui dîne.»

                                                                  (Joseph Berchoux)

Le gigot

J'aime mieux un tendre gigot

Qui sans pompe et sans étalage

Se montre avec un entourage

De laitue ou de haricot.

Gigot, recevez mon hommage;

Souvent j'ai dédaigné pour vous

Chez la baronne ou la marquise

La poularde la plus exquise,

Et même la perdrix aux choux.

                                                                 (Joseph Berchoux)

 

 

«Il n'était point vert, le vin des vignes chaudes

Il mûrissait le verre où se soudaient nos doigts

Et quand tu l'inclinais à la hauteur de ta bouche

Tu chavirais de l'or, du feuillage et des toits.»

                                                                            (Luc Bérimont)

 

 

«Le vin est à la table ce que la fleur est au jardin, le soleil au verger

et l’amour au cœur des pauvres hommes: il parfume, il épanouit, il exalte.

C’est pourquoi il faut le boire avec tendresse,

avec respect et avec gratitude.»

                                                                    (Berjanette)

 

 

«L'optimisme est un ersatz de l'espérance, qu'on peut rencontrer facilement partout, et même au fond de la bouteille.»

                                                                                   (Georges Bernanos)

 

 

«Exemple extraordinaire consigné dans un recueil savant : un cep de

vigne de Tokaj en Hongrie, qui avait crû sur une mine d'or, et dans les

feuilles duquel on trouva des filets d'or...»

                                                                           (Henri Bernardin de Saint-Pierre)

 

 

«Si je dis ma messe avec un grand meursault,

c’est pour ne pas faire de grimace au Seigneur quand je communie.»

                                                                               (Cardinal de Bernis)

 

 

«Si le vin, de toi n’est aimé, Visiteur, retourne en arrière,

le port de Bordeaux t’est fermé.»

(inscription à l’entrée du port de Bordeaux)                          (André Berry)

 

 

«Ce vin doit porter un jour

Des bons mots à la jeunesse

Des erreurs à la sagesse

Des feux même à la vieillesse

Et des désirs à l’amour.»

                                                                        (André Bertin)

 

 

«La bouche encore teinte des raisins qu'il a bus,

Le front chargé des fruits d'une heureuse vendange,

Et penché sur son char, le dieu vainqueur du Gange

Du plus riche des mois nous verse les tributs.»

                                                                        (Antoine, dit le chevalier de Bertin)

 

 

«Allô, c'est Alex Bespaloff. Je ne puis prendre votre appel à l'instant.

En cas d'urgence, choisissez un vin rouge avec les viandes

et un blanc avec le poisson.»

                                                                                (Alexis Bespaloff)

 

 

«Le vin est comme le sexe, il fait tomber les défenses.»

                                                                                                (Gérard Bessette)

 

 

«L'amour me tint longtemps enchaîné dans ses rets:

Mon maître maintenant c'est la dive bouteille;

Et c'est le verre en main, sous cette verte treille,

Que j'attendrai du sort les suprêmes arrêts.»

                                                                (Maréchal Bessière – Le Scapin, novembre 1886)

 

 

«Les gens fuient par divers moyens: certains prennent un verre,

ou deux bouteilles, ou une bouteille de plongée...»

                                                                      (Luc Besson)

 

 

«Le monde me paraît idiot. Tout pouvoir, tout honneur,

toute célébrité sont ineptes. Il n'y a rien à faire sur terre à part écrire,

manger, boire, voyager et baiser.» 

                                                                             (Patrick Besson) 

 

 

«Le jugement esthétique qui sous-tend l'acte de déguster

relève lui aussi de l'histoire, de l'éducation et de la culture du dégustateur.

Mais le vrai dégustateur apprend à goûter comme

l'amateur d'art à voir et le musicien à entendre.

Goûter correctement, c'est savoir oublier ce que l'on est

et ce que l'on sait devant la sensation,

tout en ayant la présence d'esprit de la saisir

et de la mémoriser avec précision dans l'éternité de notre mémoire.

                                                             (Michel Bettane - De Charybde en Scylla)

 

 

«Le vin doit rester le plus artiste des breuvages, car sa finalité

n’est pas que de plaire mais d’émouvoir.»

                                                                                (Michel Bettane, Journaliste)

 

 

«Méprisant d’un valet l’inhabile assistance,

Lui-même de sa cave, il descend les degrés,

Et s’arrêtant devant ses casiers vénérés,

L’une après l’autre, il prend les bouteilles penchées.

Sur le même côté, les dépose couchées

Dans un berceau d’osier (…)

Sans changer le verre de son siège,

Du goulot, lentement, il fait glisser le liège;

Sous le flacon qu’il tient toujours horizontal,

Il présente aussitôt un flacon de cristal;

L’œil attentif, fixé sur le brillant liquide,

Sa main le fait couler tant qu’il paraît limpide.

Si de tartre ou de lie, un atome apparaît,

Il s’arrête… le fond ne vaut pas un regret.

C’est ainsi que toujours, transparente et vermeille,

La liqueur doit sortir d’une vieille bouteille.»

                                                                                         (Pierre Biarnez – 1849)

 

 

«Le degré de civilisation d’un peuple est toujours proportionné

à la qualité et à la quantité des vins qu’il consomme.»

                                                                           (Pierre Biarnez)

 

 

«Vin : jus de raisin fermenté connu de l'association des femmes chrétiennes

sous le nom de "boisson" et quelquefois de "rhum".»

                                                                                     (Ambrose Gwinnet Bierce)

 

 

«Un vieux connaisseur fut blessé dans une collision de chemin de fer.

Au moment de le raviver par un peu de vin sur ses lèvres,

il murmura ”Pauillac 1873” et mourut.»

                                                                                     (Ambrose Gwinnet Bierce)

 

 

«Abstinent: un faible qui cède à la tentation de se refuser un plaisir.»

                                                                                     (Ambrose Gwinnet Bierce)

 

 

Le dictionnaire du diable par Ambrose Gwinnet Bierce

 

Abdomen            Temple du dieu Estomac, dans l'adoration duquel, et selon certains rites, tous les hommes dignes de ce nom se doivent de s'engager. Pour les femmes, cette religion antique ne demande qu'une allégeance de principe. Elles officient quelquefois à l'autel, sans grand coeur et sans grand talent, et ne connaissent pas cette véritable dévotion que professent les hommes pour cette religion essentielle. Si la femme avait carte blanche sur les affaires du monde, la race serait vite granivore.

 

Adonner à la boisson (s')            Biberonner, s'imbiber, se pincer, se noircir, lever le coude, se piquer la fraise, s'arroser la dalle en pente. Au niveau de l'individu, c'est une pratique qui est regardée avec une certaine désapprobation, mais les nations qui consomment de l'alcool restent à l'avant-garde de la civilisation et du pouvoir. Quand ils se mesurent aux soiffards de Chrétiens, les sobres Mahométans tombent comme le foin devant la faux. En Inde, cent mille Anglais mangeurs de rosbif et buveurs de brandy-soda tiennent sous leur coupe deux cent cinquante millions de végétariens abstinents, qui sont pourtant de la même race aryenne. Avec quelle gracieuse aisance l'Américain amateur de Whisky n'a-t-il pas jeté hors de ses possessions le tempérant Espagnol !

Depuis le temps où les fous furieux ravagèrent toutes les côtes de l'Europe de l'ouest et s'enivrèrent dans chaque port conquis, c'est toujours la même histoire: en tous lieux, les nations où l'on boit à l'excès se distinguent par leur capacité à se battre assez bien et pas trop honnêtement. C'est pourquoi les estimables vieilles dames qui ont aboli les cantines de l'armée américaine peuvent à juste titre se vanter d'avoir très exactement renforcé la capacité militaire de la nation.

 

Appât   Sorte de préparation qui rend l'hameçon plus agréable au goût. La meilleure recette est la beauté.

 

Appétit             Instinct délibérément implanté par la Providence afin de servir la Muse du Travail.

 

Bacchus            Divinité complaisante inventée par les anciens pour excuser leurs excès de boisson.

"Comment serait-ce un péché

Quand c'est pour la dévotion

Que l'on doit au dieu Bacchus

Que l'alcool nous investit

Et qu'il nous anéantit."

(Jorace)

 

Bâfrer Dîner.

 

Bouche             Pour l'homme, entrée des choses de l'âme, pour la femme, sortie des choses du coeur.

 

Cannibale             Gastronome de l'ancienne mode qui reste attaché aux saveurs simples et qui milite pour l'alimentation naturelle pré-porcine.

 

Carnivore             Qui s'adonne à l'action cruelle de manger l'infortuné végétal, ainsi que ses usufruitiers et continuateurs.

 

Chair             Seconde personne de la païenne Trinité.

 

Chou-fleur             Légume potager à peu près aussi gros et aussi réfléchi que la cervelle d'un homme. Le chou-fleur doit son nom à l'empereur chinois Chou F'Leu qui, en accédant à son trône, institua un Haut Conseil de l'empire rassemblant les ministres de son prédécesseur et les choux-fleurs des jardins impériaux. Quand une décision quelconque dans la politique du prince se révélait être une monumentale erreur, il était annoncé en grande pompe que des têtes étaient tombées au Haut Conseil , et cela calmait des esprits.

 

Cochon             Animal (Porcus omnivorus). Étonnamment proche de la race humaine par la vivacité et la splendeur de son appétit, qui néanmoins lui est inférieur dans sa portée, car il n'inclut pas le cochon.

 

Comestible                  Susceptible d'être mangé et digéré comme un ver pour un crapaud, un crapaud pour un serpent, un serpent pour un cochon, un cochon pour l'homme et l'homme pour un ver.

 

Déjeuner             Breakfast pour un Américain qui a séjourné à Paris. Prononciations variées.

 

Digestion             Transformation de victuailles en énergie. Quand la fonction est défectueuse, le processus ne donne que du fiel - constatation qui a fait supposer à ce vieux farceur de Dr, Jeremiah Blenn que les dames étaient plus volontiers sujettes à la dyspepsie que les hommes.

 

Dinde   Gros oiseau dont la chair, quand on la mange à l'occasion de certains anniversaires religieux, a des vertus de ferveur et de grâces. Incidemment, c'est un excellent mets.

 

Écrevisse             Petit crustacé qui ressemble au homard mais en plus indigeste.

 

Foie     Gros organe rouge intentionnellement fourni par la nature pour se faire de la bile. Les sentiments et les émotions, dont chaque anatomiste littéraire sait maintenant qu'ils résident dans le coeur, étaient autrefois supposés infester le foie; et même Gascoygne, parlant de la facette émotionnelle de la nature humaine l'appelait "notre part hépathique".

Le foie est le plus beau don que le ciel fit à l'oie; sans lui, cet oiseau serait incapable de nous fournir le pâté de Strasbourg.

 

Fourchette             Instrument dont la destination première est de déposer des animaux morts dans la bouche. C'est le couteau qui, à l'origine, était employé pour cet usage, et il conserve pour certaines personnes la prépondérance sur l'autre couvert, qu'elles ne rejettent cependant pas, mais qu'elles préfèrent utiliser pour charger le couteau. L'immunité dont semblent jouir ces individus, qui n'ont pas été sur le champ frappés de mort subite, est l'une des preuves les plus incontestables de la pitié du Très-Haut pour ceux qui le haïssent.

 

Froment             Céréale dont on peut tirer un wiskey raisonnablement bon, non sans se donner un peu de mal, et qui permet également de faire du pain. Les Français sont réputés pour être les plus gros mangeurs de pain per capita, avant toutes les autres populations, ce qui est naturel, car ils sont les seuls à savoir donner du goût à cette pâte cuite.

 

Glouton             Personne qui échappe aux maux de la modération en se livrant à la dyspepsie.

 

Grenouille             Reptile muni de pattes comestibles. La première mention de cet animal dans la littérature profane date, chez Homère, du récit de la guerre des grenouilles et des souris.

 

Hachis             Il n'y a pas de définition pour ce mot; personne ne sait ce que hachis peut bien être.

 

Indigestion             Mal que le patient et ses amis mélangent fréquemment avec des convictions d'une foi profonde et le souci du salut de l'humanité. Ainsi le premier primitif homme rouge de l'ouest déclare non sans, il faut l'avouer, une certaine rigueur: "Panse garnie, petite prière;

grosse colique, loué soit Dieu."

 

Laitue Herbe du genre lactuta, "à travers laquelle" dit le pieux gastronome Hengist Pelly,

"Dieu se plaît à récompenser le bon et à punir le méchant. Car, par sa vertu l'homme juste discerne une manière de lui composer un assaisonnement à l'appétence duquel conspirent une multitude de savoureux condiments, liés entre eux par une quantité suffisante d'huile, l'ensemble faisant chanter le coeur du bienheureux et apportant la lumière sur son visage.

Tandis que la personne indigne sombre au contraire dans la tentation de consommer la laitue sans huile, sans moutarde, sans oeuf, sans sel ni ail, mais avec une misérable giclée de vinaigre, gâtée par du sucre. D'où il s'ensuit que la mauvaise personne se retrouve transpercée par d'abominables douleurs dans les boyaux, et qu'elle chante sa petite "chanson".

 

Laurier             Le laurus, végétal dédié à Apollon, et défolié autrefois pour couronner le front des vainqueurs et autres poètes bien côtés en cour (Vide supra).

 

Manger             Accomplir successivement (et avec succès) les fonctions de mastication et déglutition.

 

Pâté     Agent annonciateur d'une conclusion qui a pour nom indigestion.

 

Satiété             La sensation que quelqu'un éprouve pour son assiette après avoir mangé tout son contenu.

 

Sauce Le plus incontestable des repères de la civilisation et de l'élévation de l'esprit. Un peuple qui n'a pas de sauces possède un milliers de vices; un peuple qui n'a qu'une sauce n'en possède que neuf cent-quantre-vingt-dix-neuf. Pour chaque sauce inventée et passée dans les moeurs, un péché est enlevé et pardonné.

 

Vin       Jus de la vigne fermenté, connu par les Ligues de Femmes Chrétiennes comme une "boisson", quelquefois comme "du rhum". Le vin, Madame, est pratiquement le plus beau cadeau que Dieu fit à l'homme.

                                                                                              (Ambrose Gwinnet Bierce)

 

 

«Offrons-nous du pain et du vin. Nous avons à parler longtemps, mon ami,

avant que la nuit ne tombe.

                                                                                      (Yves Bonnefoy, La Vie errante)

 

 

«Les jardins et la tour de Babylone ne furent pas mieux construits

que nos coteaux ont dit les petits hommes.»  

                                                                                       (Stéphanie Corinna Bille)

 

 

«Je suis le buveur, le vin et l'échanson.

Dans le monde de l'Unification, tous sont un.»

                                                                                      (Bâyazid de Bisthâm)

 

 

«Et je plains en secret le buveur d'eau sévère

Quand je vois le soleil miroiter dans mon verre.»

                                                                                   (Eugène Bizeau)

 

«Le vin est d'inspiration cosmique, il a le goût de la matière du monde.»

                                                                       (Lalou Bize-Leroy)

 

 

«S'occuper de quelqu'un, c'est une ivresse.

Mais ce n'est qu'une phase pour aller ailleurs.»

                                                                              (Marie-Claire Blais)

 

 

«Vous me demandez si je suis athée ? ...

Je suis plus intéressé par notre vin d’ici que par leur eau-delà.»

                                                                                                (Francis Blanche)

 

 

«On n' a rien à gagner à boire.»

                                                                         (Michel Bloch)

 

 

«Ivrogne, ta sagesse m’émerveille : la vérité dort dans le vin !»

                                                                (A. Block)

 

 

«L'art du thé implique Trois Pouvoirs:

Le ciel, la terre et l'homme.

Le ciel fournit la lumière, la brume et la pluie.

La terre donne le sol qui nourrit les plants du thé.

L'homme ajoute le talent pour donner naissance à un art plein de séductions.»

                                                                              (John Blofeld)

 

 

«Depuis trente ans, je cache ma renommée dans les bars à vin.»

                                                                              (Antoine Blondin)

 

 

«Quand on meurt de faim, il se trouve toujours un ami

pour vous offrir à boire.» 

                                                                               (Antoine Blondin)

 

 

«Les bouteilles à la mer ne ramènent pas souvent les réponses.»

                                                                           (Antoine Blondin)

 

 

«Définition ”Apéro” : les verres de contact.»

                                                                            (Antoine Blondin)

 

 

«Si quelque chose devait me manquer, ce ne serait pas le vin mais l’ivresse.

Des ivrognes, vous ne connaissez que les malades, ceux qui vomissent,

et les brutes, ceux qui recherchent l’agression à tout prix.

Il y a aussi les princes incognito qu’on devine sans parvenir à les identifier (...)

Ils sont entourés de ténèbres et d’éclairs; ce sont des funambules persuadés

qu’ils continuent d’avancer sur le fil alors qu’ils l’ont déjà quitté;

pour eux, la boisson introduit une dimension supplémentaire dans l’existence (...)

une sorte d’embellie (...) et qui n’est sans doute qu’une illusion,

mais une illusion dirigée.»

                                                                                                (Antoine Blondin)

 

 

«Je ne suis pas un écrivain qui boit,

je suis un buveur qui écrit.»

                                                                                                (Antoine Blondin)

 

 

«Quand le vin est pur, il fait voir Dieu.»

                                                                      (Léon Bloy)

 

 

«Sers à boire, dit Quentin. Vous allez voir, maintenant,

ce que donne le même vin en 1945, sans doute la meilleure

de ces quarante dernières années...

Et comme de juste, celle où j'ai cessé de boire. (...)

Ouentin faisait un signe à Suzanne, celle-ci tendait une main tiède

vers la bouteille.

Fouquet regardait Quentin, celui-ci retournait avec ostentation son verre

sur la nappe, le pied en l'air,

et la tête chercheuse de la bouteille s'en écartait comme dégoûtée,

pour revenir plonger dans son verre a lui,

par un miracle de la cybernétique.»

                                                                            (Antoine Blondin)

 

 

«La plupart hésitent, tâtonnent, trébuchent. Ils cherchent dans les livres,

ils cherchent auprès d'une femme, ils cherchent auprès d'un dieu,

partout ils cherchent ce qui n'est qu'en eux-mêmes,

cette alliance de lenteur et de force, cette cadence la plus profonde du cœur,

ce mélange le plus secret de l'eau avec le vin -

l'eau de la lenteur, le vin de la vitesse.»

                                                                                                (Christian Bobin)

 

 

«J'ai toujours eu un léger dégoût pour ceux qui sont capables

de commenter pendant des heures la finesse ou l'arôme d'un vin,

amenant dans leur parole, pour des choses sans importance,

une délicatesse qu'ils ne mettent pas dans leur vie.»

                                                                                                (Christian Bobin)

                                                                                               

 

«Nous sommes toujours flattés d'être conviés à visiter de belles caves garnies, mais les bouteilles les plus prestigieuses commencent à exister

au moment où on les vide entre amis; elles marquent d'une pierre blanche

cet instant privilégié et l'on a plaisir encore longtemps à se les remémorer.»

                                                                                                       (Paul Bocuse)

 

 

«Il n'y a pas de bonne cuisine si au départ elle n'est pas faite

par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée.»

                                                                 (Paul Bocuse)

 

 

«Le vin est nouvellement en perce, à pleins pots et à pleines tonnes,

vin discret, bevant, plein et corsé, courant comme écureuil en bois,

sans nul goût de pourri ni d’aigre; il court sur la lie, sec et vif,

clair comme larme de pécheur; vin inséparable de la langue.

Voyez comme il mange sa mousse, comme on le voit sauter,

étinceler et frire: tenez-le un peu sur la langue

et vous en sentirez le goût passer au cœur.

                                                                                    (Jean Bodel d’Arras)

 

 

«Le vin pris avec modération rend l’esprit humain plus pénétrant.»

                                                                              (Bœtius, Boèce)

 

 

«Buvez du vin en hiver parce qu’il fait froid, et en été parce qu’il fait chaud.»

                                                                                                      (Henri-Georges  Bohn)

 

 

«Je buvais dans la vie pour être intelligent, fulgurant.

Mais je marquais des points à l'instinct. Je travaillais à l'instinct,

à ses codes, à ses signes, à sa multitude.

Le vin me permettait alors d’extravagantes ironies.»

 

«Un verre de blanc embué dans la lumière d’une huître désespérée.»

                                                                                 (Richard Bohringer)

 

 

«Allez, vieux fous, allez apprendre à boire.

On est savant quand on boit bien;

Qui ne sait boire, ne sait rien.»

                                                                    (Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux)

 

 

«Un auvergnat fumeux qui, mêlé de Lignages,

se vendait chez Trenet, pour vin de l’Hermitage…

Le vin au moment plus muet fournissant des paroles,

Chacun en débite ses maximes frivoles…

Qu’est devenu ce teint ?

Où la joie en son illustre attirait les regards ?

Et le vin en rubis brillant de toute part.»

***

«Que les vins deviennent pour moi vins de Brie.»

                                                             (Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux)

 

 

«N'assaisonnez jamais vos paroles de vinaigre;

le sort met toujours assez d'aigreur dans la vie.»

                                                                                           (Pierre Claude Victor Boiste)

 

 

À propos du champagne:

«Je le bois  quand je suis heureuse et quand je suis triste.

Je le bois parfois quand je suis seule.

Quand je ne le suis pas, je le considère comme indispensable.

Dans les autres circonstances, je n'y touche jamais,

sauf si j'ai soif.»

                                                                                         (Madame Lily Bollinger)

                                                                                            

 

«Pas de vin, pas de soldats.»

                                                                                                (Napoléon Bonaparte)

 

 

«Le vin inspire et contribue énormément à la joie de vivre.»

                                                                                                 (Napoléon Bonaparte)

 

 

«À l'empereur Napoléon qui, buvant du Johannisberg

chez le Prince de Metternich, déclarait qu'il lui servait le premier vin du monde: ”Sire, répondit le Prince,

le premier vin du monde n'est pas le Johannisberg;

mais il se récolte dans un petit canton de votre empire: à Château-Chalon.»

                                                                                        (Napoléon Bonaparte)

 

 

«L’eau à elle seule n’est pas saine pour un Anglais.»

                                                                                                (Andrew Boorde, 1542)

 

 

«Et ce vin, goûtez-moi ce vin ! Léger mais vif ! Une année merveilleuse !

Et vingt ans de bouteille ! Et pas cassé ! Intact ! Ça c’est du vin...»

                                                                                                 (Henri Bosco)

 

 

«Le vin a le pouvoir d’emplir l’âme de toute vérité, de tout savoir et philosophie.»

                                                                                   (Jacques Bénigne Bossuet)

 

 

«Le Prince a voulu avoir un portrait et m’a régalé ici

avec une caisse de bordeaux…

Je prie la Sainte Vierge de vous obtenir du bon vin de la nouvelle alliance

qui n’est autre chose que l’esprit dont les apôtres furent enivrés

à la Pentecôte et le sang de Jésus exprimé de la vraie vigne.»

                                                                                   (Jacques Bénigne Bossuet)

 

 

«Les sages d'Egypte avaient étudié le régime

qui fait les esprits solides et les corps robustes.»

                                                                                   (Jacques Bénigne Bossuet)

 

 

«Si vous vous portez bien, nous nous portons bien aussi,

moyennant les huîtres en écailles, le Volnay et le Saint-Laurent.

Le prince a voulu avoir un portrait

et m'a régalé ici avec une caisse de Bordeaux. Je prie la Sainte Vierge

de vous obtenir de bon vin de la nouvelle alliance qui n'est autre chose

que l'esprit dont les Apôtres furent enivrés à la Pentecôte

et le sang de Jésus-Christ à été exprimé de la vraie vigne.

L'étude des écritures convient parfaitement avec ce bon vin

et c'est dans le divin cellier qu'on le boit.»

                                                                                   (Jacques Bénigne Bossuet)

 

 

«La main du Seigneur vous a fait boire la coupe de sa colère;

elle est remplie d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs.»

                                                                             (Jacques Bénigne Bossuet)

 

 

«Il est pas adversaire, vous vous doutez bien, d'une petite halte

au bord d'un zinc. Il a du chnouper pas mal.

Il en est déjà, lui, au quoi... au rouge?... côtes-du-rhône!

Voilà, un petit coup, il s'humecte la dalle... au fond sur la luette...

gentille ah, luette!

je t'aspergerai le bec!... second côtes-du-rhône,

et j'ai pu encore tremper les lèvres dans mon crème.»

                                                                                (Alphonse Boudard)

 

 

«Dieu offre à boire aux Élus. Le samedi, il leur sert de l'eau du paradis,

le dimanche il leur donne son miel, le lundi son lait, et le mardi de son vin.

Quand ils boivent, ils s'enivrent; quand ils s'enivrent, ils s'envolent pendant mille ans au bout desquels ils atteignent une énorme montagne

faite de musc odorant et pur.

Chaque Élu s'asseoit sur un lit. Il reçoit alors un vin de gingembre.

On est alors le jeudi. Puis pendant mille ans d'un nuage blanc

tombent des perles sur les Élus. À chaque perle, une houri est accrochée.

Ils s'envolent alors pendant mille ans et aboutissent au siège de la sincérité

auquel ils aboutissent le vendredi. Ils s'assoient à la table de l'éternité,

reçoivent le vin rare scellé de musc. Et c'est l'ivresse finale.»

                                                                                (Abdelwahab Boudhiba)

 

 

«Il but

Il devint tendre

Et puis il fut…

Son gendre.»

                                                                            (Marquis Stanislas de Boufflers)

 

 

«Il y a, si vous le permettez, quelque chose de malsain chez un homme

qui fuit le vin, le jeu, la compagnie des femmes charmantes

et les conversations d'après-dîner.

De telles gens, ou bien sont gravement malades,

ou bien haïssent en secret leur entourage.»

                                                                                                (Mikhaïl Boulgakov)

 

 

«La cocaïne, c'est le diable dans un flacon!»

                                                                              (Mikhaïl Boulgakov)

 

 

«Il faut que vous veniez chaque année pour boire avec nous

le vin que nous avons en abondance et qui réjouit le cœur triste,

en parlant des vins de Touraine.»

                                                                            (Abbé de Bourgueil)

 

 

Causerie anti-alcoolique par Bourvil

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

En tant que dégueulé, heu, en tant que délégué de la... de la ligue anti-alcoolique, je vous parlerai de... de l'eau minérale, de l'eau ferrugineuse.

 

L'eau fer... l'eau ferrugineuse, comme son nom l'indique, contient du fer... du fer (rire). Et le dire, c'est bien, mais le faire, c'est mieux !

 

L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferrugineuse oui !

 

Et je suis fer, heu... heu, et je suis fier, de faire à cheval... sur le principe une conférence contre, Hoc, contre l'alcool.

L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferru l'eau ferrugineuse oui.

 

Et pourquoi y a-t-il du fer dans l'alcool ? Euh, dans l'eau ferru ferrugineuse, hum? Parce que le fer à repasser, heu, pas le fer,... l'eau, disais-je, l'eau, c'est parce que l'eau a passé et a repassé sur le fer, et le fer a dissout. Il a dissout le fer.

Et le fer a dix sous, c'est pas cher, Hoc, hein ?

 

Alors pourquoi boire cet alcool qui plus onéreux que l'eau ferru..., ferrugineuse, ruine la santé et le portefeuille?

 

L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferru ferrugineuse oui !

 

D'ailleurs l'alcool brûle les tissus de l'organisme et vous le sentez quand vous en buvez, quand vous en buvez, ça pique !

Alors que le vers solitaire, heu, non, pas le vers solitaire, heu, heu, le, heu, le fer est salutaire.

D'ailleurs ne dit-on pas: une santé de fer ? hum ?

Un homme de fer ? hum ?

Un ch'min de fer ? hum ? (un petit peu plus bas)

Un mammifère ? (presque tout bas et hésitant)

Alors suivez-moi et comme disait mon grand fer heu, mon grand père, il faut vivre, mais pas s'en faire.

 

L'alcool non, mais l'eau ferru, l'eau ferru ferrugineuse oui !

 

                                                              (Paroles de Roger Pierre et Bourvil, 29 juin 1950)

 

 

«J’ai compris que j’avais accepté de ne pas être immortel

quand j’ai commencé à boire mes vieux bordeaux.»

                                                                                                (Philippe Bouvard)

 

 

«Les hommes sont comme les vins: lorsqu’ils deviennent meilleurs en vieillissant, c’est qu’ils sont d’une très grande qualité.»

                                                                                                (Philippe Bouvard)

 

 

«Ce n’est pas parce que le vin n’est pas du vin de messe

qu’il ne faut pas le boire religieusement.»

                                                                                 (Philippe Bouvard)

 

 

«Avec le tabac et l'alcool, l'administration est la plus grande blanchisseuse

d'argent sale de notre époque.»

                                                                              (Philippe Bouvard)

 

 

«L'Etat, vendeur d'alcool et de tabac, gagne plus d'argent

en élargissant les vices qu'en resserrant les boulons.»

                                                                               (Philippe Bouvard)

 

 

«Dans certains restaurants, on appelle «plat du jour» les restes de la veille

qui ne peuvent pas attendre le lendemain.»

                                                                              (Philippe Bouvard)

 

 

«On appelle cadres les gens dont la peau se tend après les repas.»

                                                                              (Philippe Bouvard)

 

 

«Que vienne le temps

Du vin coulant dans la Seine,

Les gens par milliers

Courront y noyer

Leur peine.

 

En guise de sang

Ô noblesse sans

Pareille,

Il coule en mon cœur

La chaude liqueur

Des treilles.

                                                                                  (Georges Brassens)

 

 

«Du temps que régnait le grand Pan

Les dieux protégeaient les ivrognes

Un tas de génies titubant

Au nez rouge, à la rouge trogne

Dès qu'un homme vidait les cruchons

Qu'un sac à vin faisait carousse

Ils venaient en bande à ses trousses

Compter les bouchons.»

                                                                                   (Georges Brassens)

 

 

«Être assoiffé d'eau c'est triste,

mais il faut bien dire que l'être de vin

c'est encore vingt fois pire…»

                                                                                   (Georges Brassens, Le vin)

 

 

Le bistrot

Par Georges Brassens.

 

Dans un coin pourri

Du pauvre Paris

Sur un' place

L'est un vieux bistrot

Tenu pas un gros

Dégueulasse

Si t'as le bec fin

S'il te faut du vin

D'premièr' classe

Va boire à Passy

Le nectar d'ici

Te dépasse

Mais si t'as l'gosier

Qu'une armur' d'acier

Matelasse

Goûte à ce velours

Ce petit bleu lourd

De menaces

Tu trouveras là

La fin' fleur de la

Populace

Tous les marmiteux

Les calamiteux

De la place

Qui viennent en rang

Comme les harengs

Voir en face

La bell' du bistrot

La femme à ce gros

Dégueulasse

Que je boive à fond

L'eau de tout's les fon- tain's

Wallace

Si, dès aujourd'hui

Tu n'es pas séduit

Par la grâce

De cett' jolie fée

Qui, d'un bouge, a fait

Un palace

Avec ses appâts

Du haut jusqu'en bas

Bien en place

Ces trésors exquis

Qui les embrass', qui les enlace?

Vraiment, c'en est trop

Tout ça pour ce gros

Dégueulasse

C'est injuste et fou

Mais que voulez-vous

Qu'on y fasse ?

L'amour se fait vieux

Il a plus les yeux

Bien en face

Si tu fais ta cour

Tâch' que tes discours

Ne l'agacent

Sois poli, mon gars

Pas de geste ou ga- re à la casse

Car sa main qui claqu'

Punit d'un flic-flac

Les audaces

Certes, il n'est pas né

Qui mettra le nez

Dans sa tasse

Pas né, le chanceux

Qui dégèl'ra ce

Bloc de glace

Qui fera dans l'dos

Les corn's à ce gros

Dégueulasse

Dans un coin pourri

Du pauvre Paris

Sur un' place

Une espèc' de fée

D'un vieux bouge, a fait

Un palace

                                                                   (Georges Brassens)

 

 

«Bénissez le vin pur et privilégié qu’aucun mélange n’altèrera.»

                                                                               (Théodore Braun)

 

 

«Pourtant les auberges sont douces

Où le vin fait tourner manège.

 

Adieu l’Émile je t’aimais bien tu sais

On a chanté les mêmes vins

On a chanté les mêmes filles.

 

Le petit chat est mort,

Le muscat du dimanche ne les fait plus chanter.

 

À mon dernier repas

Et je veux qu’on y boive

En plus du vin de messe

De ce vin si joli

Qu’on buvait en Arbois.

 

Il pleut des orangeades

Et des champagnes tièdes

Et des propos glacés

Des femelles maussades

De fonctionnarisés.

 

Bougnat tu peux garder ton vin

Ce soir je boirai mon chagrin.

                                                                          (Jacques Brel)

 

 

«Racisme aux dépens des animaux:

L'ivrognerie rend l'homme semblable à la bête.»

                                                                    (Albert Brie)

 

 

«On en compte de toutes les espèces.

À leur tête se place le banquet patriotique; viennent ensuite le banquet militaire,

les banquets philosophiques, les banquets politiques pour honorer

ou pour flétrir, le banquet philanthropique, où l’on mange pour les pauvres

qui meurent de faim, les banquets de corporation. Les arts ont leurs banquets;

l’industrie a ses banquets; les collèges et les écoles ont leurs banquets;

et enfin, les banquets maçonniques qui font peur aux petits-enfants.»

                                                                                                (Eugène Briffault)

 

 

«Au banquet de la corruption, l'or vaut plus que la foi»!

                                                                           (Jacques Brillant)

 

 

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