Cette liste a
été établie en collaboration avec Philippe
Margot auteur du livre Le Vin de la Bouteille au Verre aux
Editions Ketty & Alexandre (en
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de ABBE PIERRE à BASSELIN
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«Si, aujourd'hui il y a des hommes et
des femmes «de trop», c'est parce qu'on se conduit comme des crétins; comme
si, ayant 60 litres de bon vin, on voulait à tout prix le faire tenir dans
une bonbonne de 50 litres… On s'étonne ensuite que ça déborde… et oui,
ça déborde! Et même ça crache et ça salit. Tant qu'on n'aura pas compris
que 10 litres ne sont pas «de trop», tant qu'on n'aura pas fabriqué la
deuxième bonbonne pour les contenir, il y aura chaque hiver le «scandale des
sans-logis», et chaque été «la violence des banlieues».
(L'Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès)
«Dans une vieille bouteille, il y a du bon vin.
Mais il y a aussi quelque chose du passé, et qui dort là.
Quand on débouche la bouteille, un rayon de soleil ressuscite,
et ça ne va pas sans un peu d'émotion.»
(Léon Abric)
«Je veux que le vin de ma messe soit bon, disait un prélat,
car je ne veux pas faire la grimace au Seigneur quand je communie!»
(Léon
Abric)
«Quand deux individus se rencontrent
autour d’une bonne bouteille
et de deux verres, ce sont des verres de
contact.»
(A la manière d’Alain Afflelou)
Auteurs
connus
«La vieillesse, c'est quand on va dans des restaurants où il y a
des sommeliers,
et non plus dans ceux où il y a des serveuses.»
(Marcel Achard)
«En faisant connaître ce nouveau cépage (Catawba-hybride de
lambrusca)
j'ai rendu service à mon pays plus que j'aurais pu le faire
en remboursant la dette nationale.»
(John Adlum)
«Avez-vous encore du grain dans les greniers? Même la vigne, le
figuier,
le grenadier et l'olivier n'ont donné aucun fruit.
Eh bien! à partir de ce jour, je vous comblerai de mes bénédictions.»
(Le livre d'Aggée 2:19)
«(...) La femme
c'est comme le champagne, froide elle enivre davantage, et dans un emballage
français elle coûte plus cher.»
(M. Aguéev)
«L’effet de l’ivresse est
d’abolir les scrupules du sentiment.»
(Émile Auguste Chartier, dit Alain)
«Être cultivé c'est, en chaque ordre, remonter à la source et
boire dans le creux de sa main, non point dans une coupe empruntée.»
(Émile Auguste Chartier, dit Alain)
«Aimons jeune, buvons vieux»
(J.-F. Alcalay)
«Le vin est le miroir de l’homme.»
(Alcée)
«Buvons! Guettons-nous les flambeaux?
Le jour pointe le doigt, mon beau!
Apporte- moi mainte coupole
Profonde, aux teintes de l'alcool.
Le fils de Zeus et Sémélé
À chaque homme donna le vin
Noyant dans l'oubli le chagrin.
Verse pour emplir dans les vases
Les mesures par tiers et rases.
Que chacune soit exilée!.»
(Alcée)
«Le fils divin de Sémélé
Aux hommes le vin a donné
Afin qu'ils puissent oublier.»
(Alcée)
«Votre Majesté a bien raison de dire que le mauvais tonneau de
Jupiter,
celui qui verse les maux sur les hommes, est plus grand et plus
plein
que celui qui verse les biens.»
(Jean le Rond d'Alembert)
«J'espère qu'il pourra encore, comme il le dit, donner quelque
façon à la vigne du Seigneur.»
(Jean le Rond d'Alembert)
«Il est absolument déraisonnable,
inutile et inhumain de se nourrir à la manière
du bétail qu’on engraisse, les
regards tournés vers la terre,
courbés sur les tables, à la recherche
d’une vie gourmande,
qui fait accorder plus d’estime aux
cuisiniers qu’aux agriculteurs.»
(Saint Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue, II)
«Il n'a pas vécu ici-bas, celui qui a
vécu sans ivresse.»
(Omar Ibn al-Farîdh,
Al Khamriya)
«Ils
me disent: "Décris-le nous, tu es l'expert à le décrire,
et
c'est vrai, j'ai ce gai-savoir."
Limpidité,
mais de nulle eau, subtilité, mais de nul air,
lumière,
et d'aucun feu, esprit, et de nul corps.
Devançant
tous les existants est son verbe,
antiquement,
avant forme et figure.
C'est
par lui que les choses se sont ici dressées et,
par
décision sage,
en
elles il s'est voilé par crainte de l'abêti.
Pour
lui mon âme est l'errante d'amour,
au
point qu'ils se mélangèrent intimement,
sans
qu'un corps s'insinuât en l'autre.
C'est
vin, et c'est non vigne, et Adam est mon père
et
c'est vigne, et non vin, et sa mère est ma mère.
«Nous avons bu à la mémoire du Bien-Aimé un vin
dont nous nous sommes enivrés avant la création de la vigne.
La pleine lune est son verre; et lui est un soleil que fait circuler
un croissant..
Que d'étoiles resplendissent quand il est mélangé.
Sans son parfum, je n'aurai pas trouvé le chemin de ses tavernes.
Sans son éclat, l'imagination ne pourrait le concevoir.»
«On me dit: "Décris-le, toi qui es si bien informé de ses
qualités." –
Oui, en vérité, je sais comment le décrire.
C'est une limpidité, et ce n'est pas de l'eau, c'est une fluidité
et ce n'est pas de l'air, c'est une lumière sans feu et un esprit
sans corps.»
«Si tu t'enivres de ce vin, fût-ce la durée d'une seule heure,
le temps sera ton esclave docile et tu seras la puissance.
Il n'a pas vécu ici-bas celui qui a vécu sans ivresse, et celui-là
n'a pas de raison, qui n'est pas mort de son ivresse.
Qu'il pleure sur lui-même, celui qui a perdu sa vie sans en prendre
sa part.»
«Ce vin, c'est l'amour divin éternel qui apparaît
dans les manifestations de la création (…).
Et c'est encore, ce vin, la lumière qui brille en tout lieu,
et c'est encore le vin de l'existence véritable et l'appel véridique.
Toute chose a bu de ce vin et elle en apparaît l'ombre
et ce qui donne l'ombre. Il est l'amour qui fait germer toutes les
graines
et il est le vin qui enivre l'esprit, et il est l'existence
qui fait déborder toutes les générosités.»
(Omar Ibn al-Farîdh, Al-Khamriya)
«Une jolie femme sotte bien habillée,
c'est une belle bouteille vide parée d'une superbe étiquette.»
(Alphonse Allais)
«La civilisation, qu'est-ce que c'est, sinon la caserne, le bureau,
l'usine,
les apéritifs et les garçons de banque?»
(Alphonse Allais)
«Je bois pour oublier que je suis un ivrogne.»
(Alphonse Allais)
«Si
j'étais riche, je pisserais tout le temps.»
(Alphonse Allais)
«Pourquoi l'homme tue-t-il ? Il
tue pour sa nourriture.
Et point uniquement pour cela:
il faut boire aussi.»
(Woody Allen)
«Brûlez de vieux bois, buvez de vieux vins, lisez de vieux livres,
ayez de vieux amis.»
(Alphonse
XI)
«C'est pourquoi, puisque vous opprimez le pauvre et que vous exigez
de lui des présents de blé – ces palais en pierres de taille
que vous avez fait bâtir, vous n'y habiterez point.
Et ces vignes délicieuses que vous avez plantées,
vous n'en boirez pas le vin.
(Le livre d'Amos 5: 11)
«Voici que les jours viennent, dit l’Eternel, où le laboureur
sera suivi de près
par le moissonneur, et où celui qui foule les raisins se
rencontrera
avec celui qui répand la semence. Du flanc des montagnes couleront
des fleuves de vin nouveau, et toutes les collines en ruisselleront.
Je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël :
ils rebâtiront les villes dévastées, et ils y habiteront.
«Ils replanteront des vignes et en boiront le vin; ils cultiveront
des jardins
et en mangeront les fruits. Je les replanterai dans leur terre,
et ils ne seront plus jamais arrachés du pays que je leur ai donné.»
(Le livre d’Amos 9: 13-15)
«Le vin noie les soucis»
(Anacréon)
«Mais moi, tenant le skyphos tout plein,
j'en bois un peu en
portant la santé à Erxion.»
(Anacréon)
«Ce qui compte, c'est moins le bistrot que le chemin qui y mène.
Un rêve, une petite mythologie se fabrique en route.»
(Claude Andrzejewski)
«Il y a une vieille légende à propos d'un saint qui devait
choisir un des sept péchés capitaux; il choisit celui qui lui parut le moins
grave, l'ivrognerie,
et avec celui-là il commit les six autres péchés.»
(Hans
Christian Andersen)
«Miracle du vin, qui refait de l'homme ce qu'il n'aurait
jamais dû cesser d'être:
l'ami de l'homme.»
(René Angel)
«Être ivrogne ce n'est pas une sinécure...
Si tu savais l'intention et la persévérance qu'il faut ! Toujours à
remplir des verres et à les vider. On vous prend pour un riche oisif, en fait
c'est un travail de plongeur.»
(Jean Anouilh)
«De nos jours, le premier penseur de bistrot venu,
sous prétexte qu'il boit un coca-cola,
les fesses sur du plastique, sous un tube de néon,
a tendance à croire qu'il en sait forcément plus long que Platon!»
(Jean Anouilh)
«Être ivrogne ce n'est pas une sinécure... Si tu savais
l'intention et la persévérance qu'il faut! Toujours à remplir des verres et
à les vider.
On vous prend pour un riche oisif,
en fait c'est un travail de plongeur.»
(Jean
Anouilh)
«La mode des cocktails avant les repas
a été lancée par un cuisinier qui avait brûlé le rôti.»
(Chester Anthony)
«Deux choses ne peuvent se cacher: l'ivresse et l'amour.»
(Antiphane)
«Un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: «Si
quelqu'un
adore la bête et son image, et qu'il en prenne la marque sur le
front
ou sur la main, il boira, lui aussi, du vin du courroux de Dieu,
versé pur dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans
le feu
et dans le soufre, en présence des saints anges
et en présence de l'Agneau.»
(Le
livre de l'Apocalypse 14: 9-10)
«Un autre ange le suivit, qui disait:
«Elle est tombée, elle est tombée,
Babylone la grande, qui a abreuvé
toutes les nations du vin de son
impudicité effrénée.»
(Le livre de l’Apocalypse 14: 8)
«Un autre ange sorti du temple qui est
dans le ciel, tenant, lui aussi, une faucille tranchante. Un autre ange, qui
avait un pouvoir sur le feu, sortit de l’autel. Il cria, d’une voix forte,
à celui qui tenait la faucille tranchante, et lui dit: «Lance ta faucille
tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre; car ses raisins
sont mûrs». L’ange lança sa faucille sur la terre et vendangea la vigne
de la terre; et il jeta la vendange dans la grande cuve du courroux de Dieu.
La cuve fut foulée hors de la ville; et de la cuve, il sortit du sang qui
montait jusqu’aux freins des chevaux, sur un espace de mille six cents
stades.»
(Le livre de l’Apocalypse 14: 14-20)
«La grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des
nations s'écroulèrent; et Dieu se souvient de la grande Babylone,
pour lui faire boire la coupe du vin de son ardent courroux…
…Des grêlons énormes, du poids d'un talent, tombèrent du ciel
sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu
à cause du fléau de la grêle; car c'était un terrible fléau.»
Talent: unité
de poids et de monnaie.
(Le livre de l'Apocalypse 16: 19-21)
«C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à
l'impudicité;
et du vin de son impudicité les habitants de la terre se sont enivrés.»
(Le livre de l'Apocalypse 17:
2)
«Il sera long, bien long, le temps où nous ne boirons plus!»
(Apollonidas
de Smyrne)
Vendémiaire
Hommes de
l'avenir souvenez-vous de moi
Je vivais
à l'époque où finissaient les rois
Tour à
tour ils mouraient silencieux et tristes
Et trois
fois courageux devenaient trismégistes
Que Paris
était beau à la fin de septembre
Chaque
nuit devenait une vigne où les pampres
Répandaient
leur clarté sur la ville et là-haut
Astres mûrs
becquetés par les ivres oiseaux
De ma
gloire attendaient la vendange de l'aube
Un soir
passant le long des quais déserts et sombres
En
rentrant à Auteuil j'entendis une voix
Qui
chantait gravement se taisant quelquefois
Pour que
parvînt aussi sur les bords de la Seine
La plainte
d'autres voix limpides et lointaines
Et j'écoutai
longtemps tous ces chants et ces cris
Qu'éveillait
dans la nuit la chanson de Paris
J'ai soif
villes de France et d'Europe et du monde
Venez
toutes couler dans ma gorge profonde
Je vis
alors que déjà ivre dans la vigne
Paris
Vendangeait le raisin le plus doux de la terre
Ces grains
miraculeux qui aux treilles chantèrent
Et Rennes
répondit avec Quimper et Vannes
Nous voici
ô Paris nos maisons nos habitants
Ces
grappes de nos sens qu'enfanta le soleil
Se
sacrifient pour te désaltérer trop avide merveille
Nous
t'apportons tous les cerveaux les cimetières les murailles
Ces
berceaux pleins de cris que tu n'entendras pas
Et d'amont
en aval nos pensées ô rivières
Les oreilles des écoles et nos mains rapprochées
Aux doigts
allongés nos mains les clochers
Et nous
t'apportons aussi cette souple raison
Que le
mystère clôt comme une porte la maison
Ce mystère
courtois de la galanterie
Ce mystère
fatal d'une autre vie
Double
raison qui est au-delà de la beauté
Et que la
Grèce n'a pas connue ni l'Orient
Double
raison de la Bretagne où lame à lame
L'océan
châtre peu à peu l'ancien continent
Et les
villes du Nord répondirent gaiement
Ô Paris
nous voici boissons vivantes
Les
viriles cités où dégoisent et chantent
Les métalliques
saints de nos saintes usines
Nos cheminées
à ciel ouvert engrossent les nuées
Comme fit
autrefois l'Ixion mécanique
Et nos
mains innombrables
Usines
manufactures fabriques mains
Où les
ouvriers nus semblables à nos doigts
Fabriquent
du réel à tant par heure
Nous te
donnons tout cela
Et Lyon répondit
tandis que les anges de Fourvières
Tissaient
un ciel nouveau avec la soie des prières
Désaltère-toi
Paris avec les divines paroles
Que mes lèvres
le Rhône et la Saône murmurent
Toujours
le même culte de sa mort renaissant
Divise ici
les saints et fait pleuvoir le sang
Heureuse
pluie ô gouttes tièdes ô douleur
Un enfant
regarde les fenêtres s'ouvrir
Et des
grappes de têtes à d'ivres oiseaux s'offrir
Les villes
du Midi répondirent alors
Noble
Paris seule raison qui vis encore
Qui fixe
notre humeur selon ta destinée
Et toi qui
te retires Méditerranée
Partagez-vous
nos corps comme on rompt des hosties
Ces très
hautes amours et leur danse orpheline
Deviendra
ô Paris le vin pur que tu aimes
Et un râle
infini qui venait de Sicile
Signifiait
en battement d'ailes ces paroles
Les
raisins de nos vignes on les a vendangés
Et ces
grappes de morts dont les grains allongés
Ont la
saveur du sang de la terre et du sel
Les voici
pour ta soif ô Paris sous le ciel
Obscurci
de nuées faméliques
Que
caresse Ixion le créateur oblique
Et où
naissent sur la mer tous les corbeaux d'Afrique
Ô raisins
Et ces yeux ternes et en famille
L'avenir
et la vie dans ces treilles s'ennuyent
Mais où
est le regard lumineux des sirènes
Il trompa
les marins qu'aimaient ces oiseaux-là
Il ne
tournera plus sur l'écueil de Scylla
Où
chantaient les trois voix suaves et sereines
Le détroit
tout à coup avait changé de face
Visages de
la chair de l'onde de tout
Ce que
l'on peut imaginer
Vous n'êtes que des masques sur des faces masquées
Il
souriait jeune nageur entre les rives
Et les noyés
flottant sur son onde nouvelle
Fuyaient
en le suivant les chanteuses plaintives
Elles
dirent adieu au gouffre et à l'écueil
À leurs pâles
époux couchés sur les terrasses
Puis ayant
pris leur vol vers le brûlant soleil
Les
suivirent dans l'onde où s'enfoncent les astres
Lorsque la
nuit revint couverte d'yeux ouverts
Errer au
site où l'hydre a sifflé cet hiver
Et
j'entendis soudain ta voix impérieuse
Ô Rome
Maudire
d'un seul coup mes anciennes pensées
Et le ciel
où l'amour guide les destinées
Les
feuillards repoussés sur l'arbre de la croix
Et même
la fleur de lys qui meurt au Vatican
Macèrent
dans le vin que je t'offre et qui a
La saveur
du sang pur de celui qui connaît
Une autre
liberté végétale dont tu
Ne sais
pas que c'est elle la suprême vertu
Une
couronne du trirègne est tombée sur les dalles
Les hiérarques
la foulent sous leurs sandales
Ô
splendeur démocratique qui pâlit
Vienne la
nuit royale où l'on tuera les bêtes
La louve
avec l'agneau l'aigle avec la colombe
Une foule
de rois ennemis et cruels
Ayant soif
comme toi dans la vigne éternelle
Sortiront de la terre et viendront dans les airs
Pour boire
de mon vin par deux fois millénaire
La Moselle
et le Rhin se joignent en silence
C'est
l'Europe qui prie nuit et jour à Coblence
Et moi qui
m'attardais sur le quai à Auteuil
Quand les
heures tombaient parfois comme les feuilles
Du cep
lorsqu'il est temps j'entendis la prière
Qui
joignait la limpidité de ces rivières
Ô Paris
le vin de ton pays est meilleur que celui
Qui pousse
sur nos bords mais aux pampres du nord
Tous les
grains ont mûri pour cette soif terrible
Mes
grappes d'hommes forts saignent dans le pressoir
Tu boiras
à longs traits tout le sang de l'Europe
Parce que
tu es beau et que seul tu es noble
Parce que
c'est dans toi que Dieu peut devenir
Et tous
mes vignerons dans ces belles maisons
Qui reflètent
le soir leurs feux dans nos deux eaux
Dans ces
belles maisons nettement blanches et noires
Sans
savoir que tu es la réalité chantent ta gloire
Mais nous
liquides mains jointes pour la prière
Nous
menons vers le sel les eaux aventurières
Et la
ville entre nous comme entre des ciseaux
Ne reflète
en dormant nul feu dans ses deux eaux
Dont
quelque sifflement lointain parfois s'élance
Troublant
dans leur sommeil les filles de Coblence
Les villes
répondaient maintenant par centaines
Je ne
distinguais plus leurs paroles lointaines
Et Trèves
la ville ancienne
À leur
voix mêlait la sienne
L'univers
tout entier concentré dans ce vin
Qui contenait les mers les animaux les plantes
Les cités
les destins et les astres qui chantent
Les hommes
à genoux sur la rive du ciel
Et le
docile fer notre bon compagnon
Le feu
qu'il faut aimer comme on s'aime soi-même
Tous les
fiers trépassés qui sont un sous mon front
L'éclair
qui luit ainsi qu'une pensée naissante
Tous les
noms six par six les nombres un à un
Des kilos
de papier tordus comme des flammés
Et ceux-là
qui sauront blanchir nos ossements
Les bons
vers immortels qui s'ennuient patiemment
Des armées
rangées en bataille
Des forêts
de crucifix et mes demeures lacustres
Au bord
des yeux de celle que j'aime tant
Les fleurs
qui s'écrient hors de bouches
Et tout ce
que je ne sais pas dire
Tout ce
que je ne connaîtrai jamais
Tout cela
tout cela changé en ce vin pur
Dont Paris
avait soif
Me fut
alors présenté
Actions
belles journées sommeils terribles
Végétation
Accouplements musiques éternelles
Mouvements
Adorations douleur divine
Mondes qui
vous ressemblez et qui nous ressemblez
Je vous ai
bus et ne fus pas désaltéré
Mais je
connus dès lors quelle saveur a l'univers
Je suis
ivre d'avoir bu tout l'univers
Sur le
quai d'où je voyais l'onde couler et dormir les bélandres
Écoutez-moi
je suis le gosier de Paris
Et je
boirai encore s'il me plaît l'univers
Écoutez
mes chants d'universelle ivrognerie
Et la nuit
de septembre s'achevait lentement
Les feux
rouges des ponts s'éteignaient dans la Seine
Les étoiles
mouraient le jour naissait à peine
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
«Et s’écrie en versant des larmes
Baquet plein de vin parfumé
Viennent aujourd’hui les gendarmes
Nous aurons bu le vin de mai
Allons Julia la mam’zelle
Bois avec nous ce clair bouillon
D’herbe et de vin de Moselle.
***
Mon verre s’est brisé comme un éclair de rire.
***
Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme.
***
L’univers tout entier concentré dans ce vin.
(Guillaume
Apollinaire)
«Rappelle-toi cet excellent homme ! Il descendait, en soufflant un
peu,
les escaliers de la cave, et toi, enfant, tu le suivais
en tenant le vieux chandelier de fer et le taste-vin d'argent.
Il faisait le tour des casiers ; il souriait en passant à ce subtil
Meursault,
limpide et brillant d'une belle teinte d'or vert; à ce sublime
Montrachet
dont la grappe a la couleur de l'ambre; à ce Chambertin
dont la pourpre rappelle les plus magnifiques soleils couchants.»
(Guillaume Apollinaire)
«Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire.»
(Guillaume
Apollinaire)
«Que Paris était beau à la fin de
septembre
Chaque nuit devenait une vigne dont les
pampres
Répandaient leur clarté sur la ville
et là-haut
Astres mûrs becquetés par les ivres
oiseaux
De ma gloire attendaient la vendange de
l’aube (...)
Je vis alors que déjà ivre dans la
vigne Paris
Vendangeait le raisin le plus doux de la
terre
Ecoutez-moi je suis le gosier de Paris
Et je boirais encore s’il me plaît
l’univers.»
(Guillaume Apollinaire)
«Rappelle-toi cet excellent homme!
Il descendait en soufflant un peu, les escaliers de la cave,
et toi, enfant, tu le suivais en tenant le vieux chandelier de fer
et le taste-vin d'argent. Il faisait le tour des casiers; il
souriait en passant
à ce subtil Meursault, limpide et brillant d'une belle teinte d'or
vert;
à ce Chambertin dont la pourpre rappelle
les plus magnifiques soleils couchants.»
(Guillaume Apollinaire)
«J'ai
comme toi pour me réconforter
Le
quart de pinard
Qui
met tant de différence entre nous et les Boches.
(Guillaume Apollinaire)
«Mais d’autres disaient en se
moquant: «C’est qu’ils sont pleins de vin doux.»
(Les Actes des Apôtres 2: 13)
«Vous direz que les mots éperdument me grisent
Et que j'y crois goûter le vin de l'infini.
"Les Yeux et la Mémoire, Sacre de l'avenir".»
(Louis
Aragon)
«J'aime le rapport à la terre, au temps. Mais je ne saurais pas le
faire.
Chacun son truc. Un vigneron ne saurait peut-être pas jouer
Shakespeare.
Il y a d'ailleurs très peu d'acteurs qui ont réussi à faire de
bons vins.»
(Pierre Arditi – Paris Match 09.2003)
«Verse
nous bien de ton vin rouge,
Jusqu'à
ce qu'on touche la lie,
On
ne peut pas monter la garde
En
demeurant sur sa pépie.
(Archiloque)
«Un homme ivre de vin tombe en avant parce qu’il se sent la tête
lourde,
mais un homme ivre de bière tombe en arrière
parce qu’il est proprement assommé.»
(Aristote)
«Dyonisos et Aphrodite vont de paire.»
«Le vin développe aussi les ardeurs amoureuses.
La preuve en est que le buveur est amené à embrasser,
même sur la bouche, des personnes que nul à jeun n'embrasserait.»
(Aristote)
«Le vin, ça remet l’homme sur la femme.»
(Léonie Bathiat, dite Arletty)
«Le vin est une des grandes réussites
de l’homme pour transformer un fruit périssable en quelque chose de
permanent.»
(John Arlott)
«L'humour c'est l'eau de l'au-delà mêlée au vin d'ici-bas.»
(Jean
Arp)
«Boire ou séduire, il faut choisir.»
(José Artur)
«Donne un poisson à un homme et il mangera une journée.
Apprends un homme à pêcher et il passera ses journées
dans une barque à boire de la bière.»
(Marie-Lyse Aston)
«Je ne prépare que trois cratères aux gens sensés:
l’un de santé, celui qu’ils boivent le premier, le deuxième
d’amour
et de plaisir, le troisième de sommeil; celui-ci bu, ceux qu’on
appelle
les sages rentrent chez eux.
Le quatrième n’est plus le nôtre, il est à l’insolence, le
cinquième aux cris,
le sixième aux railleries, le septième aux yeux pochés,
le huitième à l’huissier, le neuvième à la bile, le dixième
à la folie,
c’est celui-là qui fait trébucher.»
(Athénée – 230 après J. C)
«Ce qui me manque, ce n'est pas l'alcool mais l'ivresse.»
(Michel Audiard)
«Le bistrot est utile à un dialoguiste, mais il y a un risque:
l'alcoolisme.»
(Michel
Audiard)
«Je me suis rendu compte que j'avais pris de l'âge le jour
où j'ai constaté que je passais plus de temps à bavarder
avec les pharmaciens qu'avec les patrons de bistrot.
(Michel
Audiard)
«Dans la vie, il y a des gens qui trinquent
pour que les autres puissent boire.»
(Yvan Audouard)
«Un petit garçon n'a besoin ni de montre ni de calendrier.
Il passe à table quand on l'appelle, va se coucher quand on lui
dit.
Les heures, les jours, les années ne portent pas de numéro.»
(Yvan Audouard)
«L'apéritif est le seul moment où les gens ont figure humaine.»
(Yvan Audouard)
«Poudreux est le flacon, mais vive est la liqueur.»
(Émile
Augier)
«Les dons de Bacchus attirent nos regards errants sur la longue chaîne
de ces crêtes escarpées, sur ces roches, ces coteaux au soleil
avec leurs détours et leurs renfoncements, amphithéâtres naturels
où s’élève la vigne (…) Ainsi mes vignobles se reflètent
dans la blonde Garonne.
Le peuple joyeux à l’ouvrage et l’alerte vigneron (…)
se renvoient à l’envi de grossières clameurs.»
(Ausone)
«Je suis plus fier de mon vignoble bordelais que de mon œuvre littéraire.»
(Ausone)
«Dans ces villages qu’on dirait suspendus au bord d’un fleuve,
dans ces collines couvertes de vignes, dans ces belles eaux de la
Moselle
qui s’écoulent avec un silencieux murmure, il me semble retrouver
la campagne si brillante de Bordeaux (…)
Dans ces lieux, la vigne couvre le sommet de la montagne,
les revers de la colline et les rivages du fleuve.
Heureux des travaux qui les occupent,
les vendangeurs empressés s’agitent de toute part (…)
À l’heure où l’étoile de Vénus fait avancer les ombres
tardives de la nuit (…),
les collines vacillantes semblent nager dans les eaux de la Moselle;
on voit au loin les pampres s’agiter;
la vendange paraît grossir dans le cristal de l’onde;
le marinier trompé compte au milieu des flots les ceps de vigne.
(Ausone)
«Ô mon cher Lucanius, je cherche avant tout un vin généreux
qui chasse mes soucis, soutienne mes brillantes espérances,
et qui, en se répandant dans mes veines,
échauffe mon âme et me rende la vigueur de la jeunesse.»
(Ausone)
«Arrose
mes cendres avec du vin.
Un
printemps éternel passe sur mon urne
que
ne doivent pas mouiller des pleurs.
(Ausone)
«Les trois ivresses: se sentir homme sur une femme,
plante sous le ciel, néant dans la musique.»
(Evgen Avtsine, dit Claude Aveline)
«Le style se juge comme le vin: il
suffit d’avoir du goût.»
(Evgen Avtsine, dit Claude Aveline)
«Un ivrogne disait: "De la naissance à la mort, la route est
bien courte".
Je la prolonge en zigzaguant.»
(Evgen Avtsine, dit Claude Aveline)
«On peut ne pas aimer les carottes, les salsifis, la peau du lait
cuit. Mais le vin !
Autant voudrait-on détester l'air qu'on respire,
puisque l'un et l'autre sont également indispensables.»
(Marcel Aymé)
«Dans la rue l’attendait un spectacle
merveilleux.
Des dizaines et des dizaines de
bouteilles, des crus les plus divers,
déambulaient sur le trottoir. Un
moment, il suivit des yeux avec amitié
le couple charmant que formaient un
bourgogne râblé
et une fine bouteille d’Alsace au
corps élancé (...)
Emmené au poste de police, il y
manifesta le désir de boire le commissaire.»
(Marcel Aymé)
«Félicien aurait été le plus heureux des vignerons s'il n'avait
eu pour le vin
une aversion qui paraissait insurmontable (...)
Vainement avait-il tâté de tous les crus
(...) Ayant fait le tour des bourgognes, des bordeaux, des vins de
Loire
et du Rhône, des champagnes, des vins d'Alsace, des vins de paille,
des rouges, des blancs, des rosés, des clairets, des algériens et
des piquettes,
il n'avait négligé ni les vins du Rhin, ni les tokays, ni les vins
d'Espagne,
d'Italie, de Chypre et du Portugal.»
(Marcel Aymé)
«Voilà Félicien qui se met a sucrer les fraises à pas trente ans
d'âge,
et son père, donc, l'Achille Guérillot, un buveur aussi, ah! oui,
un buveur.
Enfin quoi, vous l'avez connu. Hein! dites voir, l'Achille Guérillot,
il ne suçait pas des pralines.»
(Marcel Aymé)
«Il faut boire jusqu'à l'ivresse sa jeunesse
Car tous les instants de nos vingt ans nous sont comptés
Et jamais plus le temps perdu ne nous fait face.»
(Charles Aznavour)
«Il faut boire jusqu'à l'ivresse
Sa jeunesse
Car tous les instants
De nos vingt ans
Nous sont comptés
Et jamais plus
Le temps perdu
Ne nous fait face.»
(Charles Aznavour)
«L’histoire du vin, n’est-ce pas l’histoire du monde ?
(Professeur Babrius)
«Maudit
porteur d'eau, viens-tu livrer la guerre
Au
Dieu charmant qui remplit mon tonneau?
Retire-toi,
maraud! N'approche pas…tout beau…
À
l'aspect d'un seau, je fuirai au bout de la terre.
Si
tu veux que de toi je devienne content,
N'apporte
de l'eau seulement
Qu'autant
qu'il en faut pour rincer mon verre.»
(Le Vieux Bacchus)
«On ne commande la Nature qu'en obéissant à ses lois.»
(Francis Bacon)
«Je suis comme étourdi de trop de vin.
Mais ceux qui ignorent l'ivresse,
quel droit jugement peuvent-ils prononcer
à l'encontre de qui est saoul?»
(Bachar ibn Burd)
«Le vin délivre les cœurs de leurs
peines : c'est pourquoi les sages le nomment
la clé du verrou des tristesses. J'aime
cette liqueur de pourpre.
Elle flétrit la face du souci et
enfante l'allégresse.»
(Bachchar ibn Burd)
«Qu'est-ce que le vin ? C'est un corps vivant où se tiennent
en équilibre
les «esprits» les plus divers, les esprits volants et les esprits
pondérés, conjonction d'un ciel et d'un terroir.»
(Gaston Bachelard)
«Pour qui rêve les substances dans
leur acte profond, l’eau et le vin
sont des liquides ennemis. C’est médecine
que de les mêler.
Un vin coupé, un vin coupé d’eau –
la bonne langue française ne s’y
trompe pas,
c’est vraiment un vin qui a perdu sa
virilité.»
(Gaston Bachelard)
«Serrer trop fort le pressoir donne un
vin qui sent le pépin.»
(Francis Bacon)
«Rien n'est plus touchant que l'illusion où sont tant de personnes
que chez elles on ne mange pas mal. Elles y ont le goût fait.»
(Jacques Bainville)
«Cabaret: la salle de conseil du peuple.»
(Honoré
de Balzac)
«Il est certain que nous mourrons;
Mais il est sûr que nous vivons;
Rions! Buvons!
Et moquons-nous du reste
(Honoré de Balzac)
«Rien ne grise comme le vin du malheur.»
(Honoré de Balzac)
«Vieux tonnelier, vieux vigneron (M.
Grandet) avait toujours des tonneaux à vendre alors que les tonneaux valaient
plus cher que la denrée à recueillir:
il pouvait mettre sa vendange dans ses
celliers
et attendre le moment de livrer son poinçon1
à deux cents francs
quand les petits propriétaires
donnaient le leur à cinq louis.
Sa fameuse récolte de 18112, sagement serrée, lentement vendue,
lui avait rapporté plus de deux cent
quarante mille livres.»
1 Le poinçon
de Montrichard, en usage à Saumur vers 1830, contenait environ 250 litres.
2 Année de la
Comète.
(Honoré de Balzac)
«Cette benoîte liqueur, composée de
vin choisi, de sucre, de cannelle
et autres épices, est préférée à
tous les déguisements ou mélanges
de l’eau-de-vie, appelés ratafias,
cent sept ans, eau des braves,
cassis, vespétro, esprit de soleil,
etc.
On retrouve le vin cuit jusque sur les
frontières de la France et de la Suisse...
Dans les ménages morvandiauds et
bourguignons, la plus légère douleur,
le plus petit tressaillement de nerf et
un prétexte à vin cuit. Les femmes pendant, avant et après
l’accouchement, y joignent des rôties au sucre.
Le vin cuit a dévoré des fortunes de
paysans. Aussi, plus d’une fois,
le séduisant liquide a-t-il nécessité
des corrections maritales.»
(Honoré de Balzac)
«Jérôme-Nicolas Séchard, fidèle à
la destinée que son nom lui avait faite,
était doué d’une soif inextinguible
(...). Sa passion laissait sur sa physionomie oursine des marques qui la
rendaient originale: son nez avait pris
le développement et la forme d’un A
majuscule corps de triple canon,
ses deux joues veinées ressemblaient à
ces feuilles de vigne
pleines de gibbosités violettes,
purpurines et souvent panachées;
vous eussiez dit d’une truffe
monstrueuse
enveloppée par les pampres de
l’automne (...)
L’ivrognerie engraisse encore
l’homme gras et maigrit l’homme maigre.»
(Honoré de Balzac)
«L’inconvénient du vin de Vouvray,
Monsieur, est de ne pouvoir se servir ni comme un vin ordinaire, ni comme vin
d’entremets; il est trop généreux, trop fort; aussi vous le vend-on à
Paris pour du vin de Madère en le teignant d’eau-de-vie (...). Mais ce que
vous buvez en ce moment est un vin de roi, la tête de Vouvray. J’en ai deux
pièces, rien que deux pièces. Les gens qui aiment les grands vins, les hauts
vins et qui veulent servir sur leur table des qualités en dehors du commerce,
se font servir directement par nous.»
(Honoré de Balzac)
«Vois-tu, mon ami, quand le vin est tiré...
S’il est mauvais, il ne faut pas le
boire.»
(Honoré de Balzac)
«Cette benoîte liqueur, composée de vin choisi, de sucre, de
cannelle
et autres épices, est préférée à tous les déguisements ou mélanges
de l’eau-de-vie, appelés ratafias, cent sept ans,
eau–des-braves, cassis, vespétro, esprit de soleil, etc. On retrouve le vin
cuit jusque sur les frontières
de la France et de la Suisse. Dans le Jura (…), les aubergistes
donnent,
sur la foi des commis voyageurs, à ce produit industriel,
le nom de vin de Syracuse excellent d’ailleurs,
et qu’on est enchanté de payer trois ou quatre francs la
bouteille...
Dans les ménages morvandiauds et bourguignons, la plus légère
douleur,
le plus petit tressaillement de nerfs est un prétexte à vin cuit.
Les femmes pendant, avant et après l’accouchement,
y joignent des rôties au sucre. Le vin cuit a dévoré des fortunes
de paysans.
Aussi, plus d’une fois, le séduisant liquide
a-t-il nécessité des corrections maritales.»
(Honoré
de Balzac)
De Traité des excitants modernes:
«L'eau-de-vie ou alcool, base de toutes les liqueurs, dont
l'apparition date
des dernières années du règne de Louis XIV, et qui furent inventées
pour réchauffer les glaces de sa vieillesse.»
«Certes, l'alcool qui entre comme base dans le vin et dans les
liqueurs,
dont l'immense majorité des Français abusent, le café, le sucre,
qui contient des substances phosphorescentes et phlogistiques
et qui devient d'un usage immodéré, doivent changer
les conditions génératives, quand il est maintenant acquis à la
science
que la diète ichtyophagique influe
sur les produits de la génération.»
phlogistique: fluide imaginé par les anciens chimistes pour
expliquer la combustion.
ichtyophagique: qui se nourrit principalement de poissons –
piscivore.
«Comme observateur, il était indigne de moi d'ignorer les effets
de l'ivresse.
Je devais étudier les jouissances qui séduisent le peuple, et qui
ont séduit, disons-le, Byron après Shéridan, et tutti quanti. La chose était
difficile. En qualité de buveur d'eau, préparé peut-être à cet assaut par
ma longue habitude du café, le vin n'a pas la moindre prise sur moi, quelque
quantité que ma capacité gastrique me permette d'absorber.
Je suis un coûteux convive.»
«De l'eau-de-vie : Le raisin a révélé le premier les lois de la
fermentation,
nouvelle action qui s'opère entre ses éléments par l'influence
atmosphérique,
et d'où provient une combinaison contenant l'alcool obtenu par la
distillation, et que, depuis, la chimie a trouvé dans beaucoup de produits
botaniques.
Le vin, le produit immédiat, est le plus ancien des excitants : à
tout seigneur,
tout honneur, il passera le premier. D'ailleurs, son esprit est
celui de tous aujourd'hui qui tue le plus de monde.
On s'est effrayé du choléra. L'eau-de-vie est un bien autre fléau
!
«De nos jours, il y a dans toutes les classes une pente vers
l'ivresse
que les moralistes et les hommes d'Etat doivent combattre;
car l'ivresse, sous quelque forme qu'elle se manifeste, est la négation
du mouvement social. L'eau-de-vie et le vin menacent
la société moderne. Quand on a vu à Londres les palais du gin,
on conçoit les sociétés de tempérance.»
«L'alimentation est la génération: faites graver cet axiome en
lettres d'or
dans vos salles à manger. Il est étrange que Brillat-Savarin,
après avoir demandé à la science d'augmenter la nomenclature des
sens,
du sens génésique, ait oublié de remarquer la liaison qui existe
entre les produits de l'homme et les substances
qui peuvent changer les conditions de sa vitalité.
Avec quel plaisir n'aurais-je pas lu chez lui cet autre axiome :
La marée donne des filles, la boucherie fait des garçons,
le boulanger est le père de la pensée.
Les destinées d'un peuple dépendent et de sa nourriture et de son
régime.
Les céréales ont créé les peuples artistes.
L'eau-de-vie a tué les races indiennes.
J'appelle la Russie une aristocratie soutenue par l'alcool.»
(Honoré
de Balzac)
«Le vin, cet excitant des classes inférieures, a, dans son alcool,
un principe nuisible; mais au moins veut-il un temps indéfinissable,
en rapport avec les constitutions, pour faire arriver l'homme
à ces combustions instantanées, phénomènes extrêmement rares.»
«L'ivresse est un empoisonnement momentané .
Aussi, par le retour constant de ces empoisonnements,
l'alcoolâtre finit-il par changer la nature de son sang;
il en altère le mouvement en lui enlevant ses principes ou en les dénaturant,
et il se fait chez lui un si grand trouble, que la plupart des
ivrognes perdent
les facultés génératives ou les vicient de telle sorte qu'ils
donnent naissance
à des hydrocéphales. N'oubliez pas de constater chez le buveur,
l'action d'une soif dévorante le lendemain, et souvent à la fin de
son orgie. Cette soif, évidemment produite par l'emploi des sucs gastriques
et des éléments de la salivation occupés
à leur centre,
pourra servir à démontrer la justesse
de nos conclusions.»
(Honoré
de Balzac)
«Honte à qui n'admirait pas ma joyeuse, ma belle, ma brave
Touraine
dont les 7 vallées ruissellent d'eau et de vin.»
«On devrait convenir diplomatiquement que la langue française
serait la langue de la cuisine.»
(Honoré de Balzac)
«La prospérité porte avec elle une ivresse,
à laquelle les hommes inférieurs ne résistent jamais.»
(Honoré
de Balzac)
«
- Va, Marie, dit gravement Tonsard, au-dessus de la planche
y
a encore du vin bouché.
Dans
la campagne le vin n'est que d'une seule qualité,
mais
il se vend sous deux espèces:
le
vin au tonneau, le vin bouché.»
(Honoré de Balzac)
«L'ivrognerie
engraisse encore l'homme gras
et
maigrit l'homme maigre.»
(Honoré
de Balzac)
«À Saumur, on offre du vin comme dans les Indes une tasse de thé.»
«La pépie vient en mangeant.»
(Honoré de Balzac)
«Nous ne connaissons point d'homme qui se soit encore attristé
pendant la digestion d'un bon dîner. Nous aimons alors à rester
dans je ne sais quel calme, espèce de juste milieu entre la rêverie
du penseur
et la satisfaction des animaux ruminants, qu'il faudrait appeler
la mélancolie matérielle de la gastronomie.»
(Honoré de Balzac)
La question
posée
L'absorption
de cinq substances, découvertes depuis environ deux siècles et introduites
dans l'économie humaine, a pris depuis quelques années des développements
si excessifs, que les sociétés modernes peuvent s'en trouver modifiées
d'une manière inappréciable. Ces cinq substances sont:
1°
L'eau-de-vie ou alcool, base de toutes les liqueurs, dont l'apparition date
des dernières années du règne de Louis XIV, et qui furent inventées pour réchauffer
les glaces de sa vieillesse.
2° Le sucre.
Cette substance n'a envahi l'alimentation populaire que récemment, alors que
l'industrie française a su la fabriquer en grandes quantités et la remettre
à son ancien prix, lequel diminuera certes encore, malgré le fisc, qui la
guette pour l'imposer.
3° Le thé,
connu depuis une cinquantaine d'années.
4° Le café.
Quoique anciennement découvert par les Arabes, l'Europe ne fit un grand usage
de cet excitant que vers le milieu du dix-huitième siècle.
5° Le tabac,
dont l'usage par la combustion n'est devenu général et excessif que depuis
la paix en France. Examinons d'abord la question, en nous plaçant au point de
vue le plus élevé. Une portion quelconque de la force humaine est appliquée
à la satisfaction d'un besoin ; il en résulte cette sensation, variable
selon les tempéraments et selon les climats, que nous appelons plaisirs. Nos
organes sont les ministres de nos plaisirs. Presque tous ont une destination
double : ils appréhendent des substances, nous les incorporent, puis les
restituent, en tout ou en partie, sous une forme quelconque, au réservoir
commun, la terre, ou à l'atmosphère, l'arsenal dans lequel toutes les créatures
puisent leur force néocréative. Ce peu de mots comprend la chimie de la vie
humaine. Les savants ne mordront point sur cette formule. Vous ne trouverez
pas un sens, et par sens il faut entendre tout son appareil, qui n'obéisse à
cette charte, en quelque région qu'il fasse ses évolutions. Tout excès se
base sur un plaisir que l'homme veut répéter au-delà des lois ordinaires
promulguées par la nature. Moins la force humaine est occupée, plus elle
tend à l'excès; la pensée l'y porte irrésistiblement.
(Honoré de Balzac)
«Les petits lapins dans les bois
Folâtrent sur l’herbe arrosée.
Et comme nous le vin d’Arbois,
Ils boivent la douce rosée.»
(Théodore de Banville)
«C’est la sagesse, aimer le vin,
La beauté, le printemps, le printemps divin,
Cela suffit. Le reste est vain.
***
Au fond du vin se cache une âme.»
(Théodore de Banville)
«Il leva son verre de champagne qui n’était pas la coupe bête
et païenne
par laquelle on l’a remplacé, mais le verre élancé et svelte de
nos ancêtres,
qui est le vrai verre de champagne, celui-là qu’on appelle une flûte,
peut-être à cause des mélodies célestes qu’il nous verse dans
le cœur.»
(Jules Barbey d’Aurevilly – 1874)
«Les êtres heureux sont graves. Ils portent en eux attentivement
leur cœur
comme un verre plein, que le moindre mouvement
peut faire déborder ou briser.»
(Jules Barbey d'Aurevilly)
«L'angoisse lui descendit dans l'âme
comme une gorgée d'eau-de-vie
dans la gorge... il devint fou d'un seul
coup...
tandis que d'autres c'est par petits
bouts...»
(Alessandro Baricco)
«Le meilleur auditoire pour un orateur, c'est celui qui est très
intelligent,
très cultivé et un peu saoul.»
(Alben W. Barkley)
«J’aime boire, mais je n’aime pas
les ivrognes, qu’ils soient saouls de vin,
d’une idée ou, pire encore, de Dieu.»
(Fernando Barral)
«Il y a dans la mise en scène d'un bon repas autre chose que
l'exercice d'un code mondain; il rôde autour de la table une vague pulsion
scopique:
on regarde (on guette?) sur l'autre les effets de la nourriture.»
(Roland Barthes)
«Il y a dans la mise
en scène d'un bon repas,
autre chose que l'exercice d'un code mondain
il rôde autour de la
table une vague pulsion scopique:
on regarde (on guette?)
sur l'autre les effets de la nourriture.»
(Roland
Barthes)
«Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui
est propre,
au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et
sa culture.
C'est une boisson-totem, correspondant au lait de la vache
hollandaise
ou au thé absorbé cérémonieusement par la famille royale
anglaise.»
(Roland Barthes)
«Où êtes-vous bons biberons?
Où êtes-vous bachiques trognes?
Où êtes-vous mes compagnons?
Mes camarades bons ivrognes?»
(Olivier Basselin)
«Se trouvent trois lettres en VIN
Qui font Vigueur, Joye, Nourriture.
(...)
Le bon vin redonne vigueur et force au
corps qui est malade.
Il chasse la tristesse fade, nourrit le
corps, purge le cœur.»
(Olivier Basselin)
«Mon cher désir, ô bouteille mamie,
Secourez-moi !
Vienne mouiller votre douce liqueur
Mon gosier sec et guérir ma pépie.»
(Olivier Basselin)
Lorsqu'on perce chez mon voisin
Un tonneau, de bon cidre plein
Ou de bon vin,
Me semble qu'on me fiance :
j'ay bonne espérance
D'en boire une souspirance
Soir ou matin.
Il se plaist d'ouir un cas nouveau,
Quelque romant ou conte beau
De mon cerveau
J'en forge et lui en vais faire,
Pour avoir manière
De faire tirer à boire
De son tonneau.
Mon voisin je tiendrois un an
Sur le vin, lorsque du grand Cham
Ou du Soudan
Je lui conte quelque fable,
Qu'il croît véritable,
Ou que je parle à sa table
Du Prestre Jean.
Luy et moy, si c'est en hyver,
Nous nous mettons près le fouyer
A deviser
Du temps de son feu grand-père,
Sans cesser de boire,
Comme j'en vais la manière
Vous demonstrer.
C'est ainsi comme nous faisons,
Luy et moi, quand nous devisons
Près des tisons ;
Détestant mélancolie
Et chicanerie,
Qui puisse être forbannie
De nos maisons.
(Olivier Basselin - Les
Vaudevires)
«Quand
mon nez deviendra de couleur rouge ou perse,
Porterai
les couleurs que chérit ma maîtresse.
Le
vin rend le teint beau!
Vaut-il
pas mieux avoir la couleur rouge et vive
Riche
de beaux rubis, que si pâle et chétive
Ainsi
qu'un buveur d'eau?»
(Olivier
Basselin)
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